Le groupe
Biographie :

Colosso est un groupe de death / groove metal progressif portugais formé en 2011 et actuellement composé de : Max Tomé (guitare, chant / Axia, Under Fetid Corpses, ex-BlackSwan, ex-Haniak) et Emídio Alexandre (batterie / Dark Oath, The Autist, ex-WinterMoon, ex-Adamantine, ex-Disharmony's Den, ex-Shadowsphere, ex-Ancient Dark, ex-Arentius, ex-Foundaway, ex-Lostland). Colosso sort premier album, "Peaceful Abrasiveness", en autoproduction en Mars 2012, suivi de "Abrasive Peace" en Mars 2012, de "Obnoxious" en Septembre 2016, et de "Rebirth" en Février 2018 chez Lusitanian Music.

Discographie :

2012 : "Peaceful Abrasiveness"
2012 : "Abrasive Peace"
2013 : "Thallium" (EP)
2014 : "Foregone Semblances" (EP)
2016 : "Obnoxious"
2018 : "Rebirth"
2020 : "Apocalypse" (EP)


La chronique


Colosso est un groupe portugais actif depuis 2012 qui propose aujourd’hui un EP de 4 titres dévastateurs, puissants, admirablement exécutés, lourds et modernes, avec un chant guttural qui atteint des records de vibrations abyssales. Colosso possède une imagerie assez épurée, autant dans le logo du groupe, très lisible et à la police assez peu originale, que dans les artworks, très généralement monochromes ou peu détaillés.

Dès les premières notes, nous nous retrouvons projetés dans un magma de fréquences sombres et malsaines. Les guitares sont hyper graves mais développent tout de même des schémas étranges et dissonants, entre Ton, Ulcerate (le côté complexe en moins), et toutes ces productions qui mélangent deathcore et cyber metal dystopique. Le drumming turbine à 300 à l’heure dès le deuxième titre, créant une fracture saisissante avec le premier morceau. "Apocalypse" est un skeud basé sur l’histoire des quatre hoursemen of the apocalypse, et, un autre point à signaler, c’est que pour chacun des titres présents sur le disque, il y a un vocaliste différent qui vient postillonner sa haine. Un certain Max Tomé semble être l’unique créateur de la musique de Colosso. "Pestilence" ouvre le bal avec ses bruits de mouches, et enchaîne avec une musique dépressive à la voix inhumaine. "War", deuxième méfait, possède un petit penchant Decapitated de la période "Organic Hallucinosis", avec cette manière assez clinique de traiter le son des guitares, caractéristique assez présente du son des Polonais précités. Le troisième titre sobrement intitulé "Death" consolide l’axe entrepris dans le précédent track, et y ajoute une sensibilité qui fait énormément penser à Strapping Young Lad, tant au niveau de la musique que du chant. Autant du point de vue de l’instrumentation, ça passe plutôt bien, mais au niveau du chant, Max Tomé tente d’imiter Devin Townsend, et c’est assez maladroit, car Devin possède une signature vocale très particulière sublimée par un travail de production génial. Là, on entend une sorte d’ersatz du Canadien qui sonne pas top, quel dommage. Je ne comprends pas ces groupes qui s’évertuent à sonner comme leur référence, sur les précédents titres, il y avait une identité particulière et plutôt bien exploitée et là, ça se casse la tronche de quatre étages à cause, principalement, de cette tentative de copie qui se passe mal. Heureusement, "Famine", quatrième et dernier titre de l’EP, redresse la barre, en développant un death metal réellement ravageur, apocalyptique et oppressant avec ses petites touches groovy qui vont bien. Littéralement, les portes de l’enfer s’ouvrent à nous et le chant de Diogo Santana d’Analepsy rend le truc vraiment ouf ! Ce dernier titre laisse une excellente impression en mêlant de manière habile groove metal deathcore.

Sacré dilemme, le disque est excellent mais sur quatre titres, celui du milieu vient complètement péter la baraque. C’est déjà très dur de défendre un EP car ce format particulier ne plaît pas à tous, alors forcément, dès qu’un truc part de traviole, ça reste plus facilement en mémoire que si c’est un détail noyé au travers de 8 ou 10 titres. Malgré ce dérapage sur une peau de banane, Colosso s’en sort bien, "Apocalypse" donne envie d’entendre le groupe développer son art sur full length. Le drumming de Robin Stone de Norse justifierait à lui seul l’achat du disque tellement c’est précis, rapide et inhumain. Le son de l’EP est excellent, bref, que 14 sur 20 à cause du format et du simili Strapping, quel dommage… ça aurait tellement pu être mieux noté…


Trrha’l
Mars 2020


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.colossometal.com