Le groupe
Biographie :

Cold Lands est un groupe grenoblois qui prend forme en Décembre 2010 en réunissant quatre musiciens qui pratiquent la musique depuis une dizaine d'années au sein de diverses formations et projets amateurs. La dynamique musicale, essentiellement basée sur l'authenticité et l'exacerbation des sentiments, offre une musique avant tout mélancolique, entre métal atmosphérique et onirique d'une obscure pureté transcendantale, influencée par de grands groupes comme Paradise Lost, Anathema, Katatonia ou encore Moonspell. Après un premier EP anonyme sorti en Janvier 2012, deux changements de line-up et un contrat de production signé avec Francesco Alessi, du studio Le Hangar 38, le groupe nous présente ici son nouvel album intitulé "Inside", sorti le 10 Octobre 2013. Devenu le one-man band de Alexandre Martorano, Cold Lands revient avec "In The Light" en Octobre 2020.

Discographie :

2012 : "Cold Lands" (EP)
2013 : "Inside"
2020 : "In The Light"


Les chroniques


"In The Light"
Note : 18/20

En toute sincérité, ce "In The Light" m’a posé quelques soucis. Pas qu’il soit mauvais, bien au contraire d’ailleurs ! En fait, c’est même exactement l’inverse. Les douze titres de "In The Light" tournent très souvent (et depuis un moment) dans mon lecteur sans que je trouve précisément les mots à poser sur ce que me fait ressentir ce disque. Alors allons-y simplement : par le commencement !

Projet tout droit venu des pas si froides contrées des alentours de Grenoble, Cold Lands s’est peu à peu mué en one-man band. L’âme inventive lui servant de moteur ? Alexandre Martorano. “Martorano”, un peu comme “Morano” mais avec un marteau en plus. Alors, s’y j’avais un “marto”, je sonnerais le jour, je sonnerais la nuit, j'y mettrais tout mon cœur et surtout je préciserais que les nuances musicales de Cold Lands se veulent empreintes de mélancolie, dans une atmosphère à la fois belle et lourde, aérienne et secouée.

De son côté, "In The Light" second effort studio long format est une excellente découverte pour ma part. Le post-rock atmosphérique distillé, un peu à l’instar d’un Last Leaf Down, est purement et simplement un voyage. Une histoire qui ne renie pas quelques subtiles influences, comme un petit côté à la Tool ("The Liars Prayer"). Mais surtout, une histoire durant laquelle le conteur (le Morano-Marto donc) pose son délicat et aérien organe près de l’oreille pour la happer si aisément que cela en devient purement hautain ("I Begin", "Here You Are").

"In The Light" ne se refuse nullement quelques incursions en dehors des terrains attendus de la mouvance “post”. Et le plaisir est d’ailleurs de les découvrir soi-même. Toutefois, pour quelques indices, disons que par la puissance du riff de "Crossing", le côté presque “jazzy” de "He’s Coming" ou encore par "The Winged Fog" qui se charge de clôturer l’album, "In The Light" s’amuse à surprendre l’auditeur. Le disque l’attire là où il ne l’attend pas, le plus souvent dans des moments d’une intensité non dissimulée qui se plaît à jouer avec ses émotions. S’il ne fallait retenir qu’un mot, ce serait d’ailleurs celui-ci “émotions”. C’est à la fois ce que vous offrira Cold Lands, mais aussi ce que vous recherchez de nouveau par les nombreuses écoutes de "In The Light". Une vraie réussite !


Rm.RCZ
Décembre 2020




"Inside"
Note : 16/20

Cold Lands appartient à cette catégorie de groupes qui, dès les premières notes, nous plongent dans une ambiance toute aussi douce et subtile que puissante et ravageuse. Avec des textes qui, au-delà d'une irrévocable poésie, présentent un lyrisme en parfaite adéquation avec l'orientation musicale du groupe, les grenoblois nous invitent à vivre avec eux un voyage au sein de terres glaciales et de paysages imaginaires se formant progressivement dans notre esprit au fil des mesures. Tout est là : mélodies, harmonies vocales travaillées, lourds accords, riffs éthérés… Le visuel global de l'artwork, pochette comme livret, reflète parfaitement ce subtil mélange.

Cold Lands ne fait pas uniquement preuve de "l'intelligence de la composition", qui cherche avant tout à nous transporter. Les musiciens savent également utiliser leur technicité juste comme il se doit (comme avec les solos de guitare de "Inner World" ou "Avenged Of The New World", ou encore les breaks de batterie tout au long de l'album qui servent avant tout la musique). Les choix mélodiques et l'aspect rock permettent au style du groupe de ne pas sombrer dans un metal atmosphérique trop sombre et purement dépressif, sans pour autant lui ôter sa richesse conceptuelle et réflexive nourrie par une face tourmentée sous-jacente. J'affectionne particulièrement ce mélange entre puissance (dans le son comme dans l'intention) et passages planants qui permettent à votre âme de s'évader, d'arrêter le temps et de rêver, tout simplement. Les titres "One Day" ou "The Thing" en sont des exemples concrets.

La production assure au groupe un son réussi : un mix intelligent allié à un master puissant au sein desquels chaque instrument trouve sa place autour de la voix qui s'entrelace entre eux avec justesse. Chose à signaler également, la capacité à se renouveler tout en conservant ce son et cette identité personnelle qui permettent d'en faire la signature du groupe. Ainsi, l'ordre choisi des morceaux ne nous laisse pas le temps de nous lasser une seule seconde. "When I Die", par exemple, s'enchaîne parfaitement avec "One Day", et chaque morceau semble avoir été pensé pour devenir non plus une continuité réussie entre onze titres, mais un réel ensemble transcendantal en constante relation avec chaque particule élémentaire fondatrice de ce tout.

Pour résumer, les termes "rock", "metal" et "atmosphérique" collent vraiment bien à la musique de  Cold Lands. Si vous appréciez des groupes tels que Katatonia ou Paradise Lost, vous ne serez ni désappointés ni dépaysés en écoutant "Inside". Petite mise en garde cependant, car vous risquez toutefois de regretter une chose : ne pas encore les avoir vus sur scène.

Je me permettrai de terminer cette chronique en citant un extrait du titre éponyme "Cold Lands". Si mes mots ne contiennent pas la puissance nécessaire pour vous convaincre d'aller écouter l'album, je ne doute pas que la poésie de ces quelques mots n'y manquera pas :

"See the face engraved on you from heaven,
See the angels weeping overs homes,
See the mist fouling evrything,
And see the movement of the chains, so wonder,

Can't you see your shadow in the middle of souls,
Can't you see that it advances and falls,
Can't you see what it is, why it happens,
Can't you see if God has already forgiven..."
.


Radien
Novembre 2013




"Cold Lands"
Note : 14/20

Cold Lands nous livre un premier EP assez intéressant, le design de l’EP est assez simpliste mais fait son effet tout de même. La galette de 4 titres commencera sur "Heaven", d’emblée la production est d’assez bonne qualité, la voix d’Alexandre fait bizarre de prime abord, mais en s’y penchant un peu plus, on percute finalement la profondeur de celle-ci qui est au final très plaisante à condition d’apprécier ce genre de timbre si particulier. "Heaven" est très atmosphérique avec un batterie très en avant, un peu trop à mon goût, certains passages sont un peu étouffés par le charley et les cymbales, en dehors de ça, le tout reste assez classique mais efficace.

J’aime beaucoup les saccadés de guitares sur "Back To Hell", et là j’ai l’impression que l’équilibre sonore a changé, la batterie est plus en retrait c’est bien, mais maintenant c’est les guitares qui sont trop en avant par rapport à la voix, ici trop en deça par rapport à l’ensemble, c’est dommage car Alexandre à un chant très pénétrant, qui hélas perd de son efficacité sur un morceau qui au niveau de la composition est très sympathique, de belles variantes rythmiques sous des guitares atmosphériques. "Jail" se voudra plus pêchu et énergique, toujours avec hélas ce problème de balance légèrement déséquilibré à mon goût, la voix d’Alexandre est assez difficile à appréhender, mais une fois ce cap passé, je dirais sans conteste que sa voix est clairement le fer de lance de Cold Lands, "Jail" est un peu plus rentre-dedans, le jeu de Vincent à la basse y est pour beaucoup je pense. Le dernier de la galette et clairement le meilleur d’entre tous à mes oreilles, "The Thing" est décidément plus abouti que les titres précédents. Cold Lands nous livre là un super morceau avec de bonnes variations de tempo, une originalité certaine, de la puissance doublée d’une l’atmosphère planante qui leur est propre, là clairement s’ils restent dans des morceaux de cette trempe, je serais fan. On a un beau mix de leur talent, utilisé ici à bon escient, on jongle entre le calme, l’atmosphérique avant d’aller sur un passage où l’on s'énerve un peu plus, Cold Lands mène ici l’auditeur par le bout du nez, dans son tourbillon d’émotion sonore.

Pour un premier EP, en dehors d’une balance que je trouve très moyenne hélas, Cold Lands nous livre un EP assez convaincant, difficile d’adhérer en une seule écoute, il faut creuser un peu pour en devenir amoureux, mais une fois qu’on a creusé il est clair que l’on ne le regrettera pas.


Phenix
Mars 2012


Conclusion
Le site officiel : www.cold-lands.com