Le groupe
Biographie :

Cold In Berlin est un groupe de doom-gaze anglais actuellement composé de : Maya (chant), Adam (guitare), Lawrence (basse) et Frank Van Der Ploeg (batterie). En dehors de quelques EPs, les Londoniens ont sorti leur premier album, "Give Me Walls", en Novembre 2010 chez 2076 Records, un deuxième, "...And Yet", en Août 2012 chez Candlelight Records, et "The Comfort Of Loss & Dust" en Mai 2015, de nouveau chez Candlelight Records.

Discographie :

2010 : "Give Me Walls"
2011 : "The White Horse" (EP)
2012 : "...And Yet"
2012 : "...And The Darkness Bangs" (EP)
2013 : "Take Control" (EP)
2015 : "The Comfort Of Loss & Dust"


La chronique


Nouvelle sortie chez Candlelight Records qui nous avait habitués à des choses plus extrêmes, Cold In Berlin est un groupe anglais sévissant dans ce que le label nomme "doom-gaze". Et pour une fois, cette description s'avère plutôt juste. Le quatuor londonien, qui sort son troisième album (et second pour Candlelight), "The Comfort Of Loss & Dust", donne, sur la forme, dans un doom plombant et sombre mais dont le son se rapproche plus du post-rock et parfois même de la cold-wave.

Cold In Berlin offre dix titres où crises sentimentales et froides saturations s'adonnent à une valse hypnotique et désespérée sous prozac. Une sorte de Joy Division en version doom et féminine. Le son ample des instruments soutient la voix évanescente et fantomatique de la chanteuse Maya, déclamant comme une sorte d'alter ego féminin à Jus Oborn d'Electric Wizard ses passions les plus tourmentées. Torturées, les paroles dépeignent une vision urbaine et contrastée de l'amour, des souffrances et de la phase de survie (senti)mentale qui en découlent. C'est sa voix, et surtout les paroles, qui donnent toute la saveur de l'album et sert de fil d'Ariane à notre esprit gazéifié.

Derrière elle, les trois musiciens s'adonnent à une mise en son froide et minimaliste de ce mal de vivre. Heavy, lent, dénué de mélodie à l'exception de quelques leads / larsens très gothic rock, "The Comfort Of Loss & Dust" est un disque assez hypnotique ; le son, vaporeux et lointain, et la musique, brumeuse et noire, portent l'auditeur tout droit vers un divan de psychanalyste, avec de très bons morceaux comme "She Walks", "Dopamine" ou "The Sinner". L'album progresse ainsi lentement et sûrement vers une conclusion malheureuse. Car le gros problème de l'album est sa grande linéarité. Tous les titres "rock" se ressemblent et ne démarquent pas assez. Une certaine redondance s'installe et l'album s'essouffle en fin de parcours avec des morceaux trop banals et prévisibles : les lignes de chant comme les motifs de batterie ou les parties de gratte restent figés dans la glace. On a l'impression que le groupe se parodie lui-même. En revanche, quelques titres ambiants sortent brillamment du lot comme "Ghosts" et sa montée en puissance et "Mysterious Spells", long poème funèbre donnant la chair de poule déclamé à la David Tibet sur fond de drones.

Cold In Berlin a un univers propre et une réelle capacité à transmettre son spleen aux auditeurs les plus sensibles mais pêche par manque de folie musicale et de diversité. Une bonne expérience malgré tout.


Man Of Shadows
Juin 2015


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.coldinberlin.com