Le groupe
Biographie :

Coffins est un groupe de doom / death metal japonais formé en 1996 et actuellement composé de : Masafumi Atake (basse, chant / ex-Woundeep), Jun Tokita (chant), Uchino (chant, guitare / Oozepus, ex-dot(.)) et Satoshi (batterie / Oozepus). Coffins a sorti d'innombrables splits mais seulement cinq albums : "Mortuary In Darkness" en Mai 2005 chez Razorback Recordings, "The Other Side Of Blasphemy" en Août 2006 chez Imperium Productions, "Buried Death" en Juin 2008 chez 20 Buck Spin, "The Fleshland", en Juillet 2013 chez Relapse Records, et "Beyond the Circular Demise" en Septembre 2019.

Discographie :

2005 : "Mortuary In Darkness"
2006 : "The Other Side Of Blasphemy"
2008 : "Buried Death"
2012 : "Sewage Sludgecore Treatment" (EP)
2012 : "March Of Despair" (EP)
2013 : "The Fleshland"
2015 : "Craving to Eternal Slumber" (EP)
2016 : "Noise Room Sessions 2014" (EP)
2019 : "Beyond The Circular Demise"


Les chroniques


"Beyond The Circular Demise"
Note : 18/20

Il était une fois Coffins, groupe de doom / death old school japonais qui nous offre ici son cinquième album avec la délicatesse d’un pachyderme obèse. Créé en 1996 par Uchino (batteur de 1996 à 1997 puis guitariste depuis 1998, également membre d’Oozetopus), la formation nippone compte également dans ses rangs Satoshi (batterie, Oozetopus), Jun Tokita (chant) et Masafumi Atake (basse / chant). A noter que leur discographie compte également 22 splits et 4 EPs. Prêts à vous faire rouler dessus ?

On commence sans aucune forme de douceur par "Terminate By Own Prophecy", un morceau aussi gras que lourd, et qui nous prouve que les Japonais n’ont rien perdu de leur fougue. Les riffs sont efficaces, le chant monstrueux, et il est impossible de rester de marbre devant un tel élan de death metal pur jus. Même constat pour "The Tranquil End", un morceau qui s’offre une introduction un peu plus malsaine pour revenir à une rythmique plus rapide mais qui reste dans cette saturation extrême, laissant toutefois différencier tous les instruments. Une partie lead bien psyché, et la marche reprend. Déjà connue par ceux qui suivaient un minimum l’actualité du groupe, "Forgotten Cemetery" attaque fort avec un son imposant dès les premières notes. Et même si la composition ralentit, c’est pour permettre au guitariste de placer un solo dont lui seul à le secret. Un peu plus longue, "Impuritious Minds" nous laisse savourer une basse hurlante pendant que les cordes de la guitare crachent des parties lead tranchantes.

Alternant rapidité, efficacité et ambiance malsaine, "Hour Of Execution" ne nous laissera pas sur notre faim en repartant aux racines même du doom / death avec des riffs simples mais furieux, tout comme "Insane", qui aurait pu être écrite il y a plus de vingt ans sans que cela ne choque outre mesure. A nouveau, le passage lead complètement barré et bourré d’effets donne vie à la folie des Japonais sans jamais dénoter sur ce son old school. On continue avec "Birth Postmortem" et une introduction parlée qui laisse rapidement place aux hurlements caverneux du frontman, sur les riffs lourds et gras de ses compères. Impossible de ne pas se laisser prendre au jeu, surtout lorsque les cris deviennent plus viscéraux. "Gateways To Dystopia", le dernier titre, est de loin le plus long. Après une introduction aux sonorités macabres, Coffins nous offre un concentré de leur savoir-faire, et nous piétine sans aucun ménagement jusqu’à la dernière note.

Coffins est revenu, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Japonais sont en forme ! Alors certes "Beyond The Circular Demise" n’est pas un album original, mais son efficacité n’est plus à prouver ! En plus de vingt ans, les Japonais n’ont jamais déçu, et leur récente performance live à Paris le confirme encore et toujours.


Matthieu
Octobre 2019




"The Fleshland"
Note : 12/20

C'est pas tous les jours qu'on chronique des groupes de metal extrême japonais, et c'est Coffins s'y colle pour cette fois. Le groupe fait parler de lui depuis un petit moment déjà et jouit d'une bonne réputation dans le monde de l'underground. Ce "The Fleshland" n'est que le malgré tout que le quatrième album du groupe, sorti 5 ans après "Buried Death", Coffins s'étant surtout amusé entre les deux à sortir toute une tripotée de splits et autres EPs.

Pour ceux qui n'auraient jamais eu l'occasion de jeter une oreille à la musique du groupe, disons que c'est un mélange de death crade et de doom, le tout façon carrément old school avec un son bien baveux. Sur ce nouvel album, tous les ingrédients sont de retour mais j'ai l'impression qu'il manque le petit quelque chose qui relève le goût, ça passe bien, c'est pas dégueu' mais il manque un truc. Autant les précédentes réalisations de Coffins passaient plutôt bien, y compris l'EP "March Of Despair" sorti avant l'album, autant là ça coince un peu. Je ne sais pas si c'est le côté doom plus prononcé que d'habitude qui fait ça ou si c'est simplement un manque d'inspiration, mais j'avoue m'être un peu fait chier par moments. Plus que les influences doom, c'est surtout le côté monolithique de l'album qui provoque des passages à vide, à côté des deux premiers morceaux qui sonnent très Celtic Frost et qui sont donc bien vivants, le reste fait un peu pâle figure. Je ne leur demande pas d'innover ou de tester d'autres sonorités, j'ai bien compris le délire old school du groupe et ce genre de trucs n'est en général pas fait pour me déplaire et l'immobilisme fait partie de la démarche. J'aimerais juste qu'il y ait un peu plus mouvements là dedans, parce que ce côté monolithique fait que l'album finit par s'embourber.

Malgré ça, le côté old school bien crade fonctionne, le son est toujours aussi sale, baveux et gras. Les morceaux pris un par un passent assez bien aussi, c'est quand on écoute les 47 minutes de l'album que ça chie un peu dans la colle. Le problème vient peut-être de là d'ailleurs, 47 minutes pour un album c'est très convenable mais certains morceaux sont trop longs. Quand on étire deux riffs sur 7 minutes sans aucun changement de rythme, ça peut vite devenir lourd, dans le mauvais sens du terme. D'autant que comme je dis souvent ces derniers temps, ce genre de groupes commence à fleurir partout et d'autres font ça très bien. Et même si Coffins a sorti de bonnes choses précédemment, je ne vois pas ce qui peut convaincre les amateurs du genre de se pencher sur cet album en particulier, parce que même si ce n'est pas exactement la même, en termes de mélange doom / death crade le dernier Autopsy explose largement ce nouveau Coffins !

Bref, un nouvel album en demi-teinte pour moi, pas franchement mauvais mais le groupe nous a habitués à mieux et la concurrence commence à être rude dans le secteur. Peut-être que le rythme de leurs sorties y est pour quelque chose, en 5 ans et entre deux albums, on a eu droit à peu près à 10 splits, une compil' et deux EPs ! Il serait peut-être temps de lever un peu le pied et de retrouver l'inspiration, sans quoi la bonne réputation du groupe risque de prendre un coup dans l'aile.


Murderworks
Novembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.coffins.jp