Le groupe
Biographie :

Tout a débuté en Août 2008, par une rencontre virtuelle entre le guitariste Grégory Giraudo et le chanteur Carl Lindquist. Grégory, tout fraîchement sorti d’une fin d’étude de conservatoire, fut immédiatement séduit par la voix puissante et unique du jeune chanteur suédois. Les deux compères entreprirent rapidement le travail sur des compositions personnelles, en travaillant d’abord par Internet, et de cette première collaboration naquit un premier EP, "Carrion Comfort", sorti en Juin 2009. Ce disque, composé de 4 titres, fut extrêmement bien reçu par de nombreux webzines et magazines, dont le très respectable Sweden Rock Magazine, qui salua la qualité d’écriture et la maturité du duo. Duo qui se métamorphosa rapidement en un véritable groupe, dû à une volonté de produire ces morceaux dans un contexte live. Nicolas Kasbarian rejoignit donc les rangs du groupe en assurant la guitare rythmique, ainsi que Jérémy Vannereau derrière la batterie, et c’est Rémi Brard, récemment remplacé par Florent Poulhes, qui prit le poste de bassiste. Le groupe fin prêt, il prouva à plusieurs reprises au cours des mois qui suivirent qu’il était capable de reproduire la complexité de ses morceaux sur scène. Les réactions très positives du public présent en témoignèrent. Il ne s’agit plus d’un simple projet studio à distance, mais à présent d’un véritable groupe. En Juillet 2010, fort de cette cohésion et de cette expérience scénique, Coexistence se dirigea vers le studio THD afin d’entreprendre la réalisation de son premier album. Une année entière de travail intense et passionné fut nécessaire pour la conception de cet album, intitulé "Flow". Coexistence commença à travailler sur son deuxième album début 2013, il sera masterisé par Tony Lindgren (James LaBrie, Paradise Lost, Kreator, Katatonia) aux Fascination Street Studios et sortira en Novembre 2016.

Discographie :

2009 : "Carrion Comfort"
2011 : "Flow"
2016 : "Everlasting Scars"


Les chroniques


"Everlasting Scars"
Note : 16/20

Après "Flow" sorti en 2011, le groupe franco-suédois Coexistence est de retour avec un deuxième album : "Everlasting Scars". Sachant que le premier album m'avait fait plutôt bonne impression, j'étais assez confiant à l'idée d'écouter ce nouvel opus.

Et ça commence bien tout de suite avec les deux minutes de "Revealing The Unseen" qui ouvre l'album d'une façon assez épique avec gros riffs et mélodies qui tuent. "When The Fire Is Rising", premier véritable morceau, montre que Coexistence n'a pas changé sa formule, on a toujours ce metal prog accrocheur, puissant et mélodique. On sent encore certaines influences clairement affichées dans la bio du groupe certes, Symphony X en tête (dernière période), mais on est loin du plagiat et Coexistence balance surtout des morceaux percutants, épiques et accrocheurs qui devraient faire de l'effet à tous les amateurs de metal prog qui se respectent. Pas de débordements techniques non plus, tout est basé sur l'efficacité et l'accroche et le groupe est plutôt efficace dans ce registre donc pas de raison de s'égarer dans des passages trop tordus ou démonstratifs. "Temple Oblivion" remet l'accent sur la puissance avec un côté bien heavy metal avec des riffs incisifs et toujours ce côté très mélodique. Je ne fais pas non plus faire un track by track mais sachez que tous les morceaux passent comme une lettre à la poste et que vous allez vous surprendre à fredonner certains passages ou refrains, ou du moins à les avoir en boucle dans le crâne. Le seul petit défaut que l'on trouve en général sur ce genre d'album est que leur accroche très prononcée provoque aussi un léger manque de profondeur qui fait que l'on y revient peut-être un peu moins souvent, mais Coexistence y a pensé aussi et a réservé quelques morceaux plus épiques pour contrebalancer tout ça.

En fin d'album, on trouve trois morceaux qui dépassent largement les quatre ou cinq minutes des autres morceaux pour proposer quelque chose de plus riche, épique et profond. Sur ces trois pavés, il y en a un qui tape dans les huit minutes et les deux autres dans les dix minutes dont le morceau titre. Un morceau qui a des allures de montagnes russes tant il passe d'une ambiance à l'autre en jouant avec les émotions qu'il fait passer, avec un passage vers la fin très heavy speed dans la grande tradition du Priest ! Pas mal de passages acoustiques aussi sur ces morceaux histoire de varier encore les ambiances apportées par ce nouvel album. En tout cas, les mélodies sont toujours prenantes et si certains passages sont plus doux que d'autres on ne tombe jamais dans le ton excessivement léger de pas mal de groupes de prog, même si ça se retrouve surtout dans le rock prog. Le chant de Carl Lindquiest est bien évidemment d'une justesse à toute épreuve, ses lignes de chant sont inspirées et sa voix permet de ressentir toutes les émotions que le groupe veut faire passer. "Bring Me Home", qui termine l'album, est d'ailleurs très prenant dans le genre, le groupe en profite pour montrer ce dont il est capable et toutes les facettes qui le constitue. On passe là aussi d'une ambiance à l'autre sans jamais perdre en cohérence et malgré ses dix minutes, "Bring Me Home" ne souffre d'aucune longueur. Pour ce qui est de la production, le groupe est retourné comme pour "Flow" au studio THD donc pas d'inquiétude, ça sonne toujours aussi bien et aussi gros.

Bref, voilà un deuxième album dans la lignée de son grand frère qui confirme que Coexistence est un groupe sur lequel il faut compter en matière de metal prog aussi épique et puissant qu'accrocheur et mélodique. Si vous avez aimé "Flow", il y a peu de chances que vous soyez déçus par ce nouvel opus.


Murderworks
Mars 2017




"Flow"
Note : 16/20

On continue notre exploration de la scène Française avec le premier album d’un groupe nommé Coexistence, formé en 2008 par le guitarste Grégory Giraudo et vite rejoint par le chanteur suédois Carl Lindquist. Les deux compères sortiront d’abord un EP 4 titres en 2009 qui a été plutôt bien reçu. Le temps de compléter le line-up avec Nicolas Kasbarian à la guitare, Jérémy Vannereau à la batterie et Florent Poulhes à la basse, et les voilà avec leur première galette longue durée nommée "Flow".

Alors Coexistence kézako ? Un groupe qui pratique une sorte de heavy prog, alliant mélodies, technicité bien dosée et passages musclés. Le tout saupoudré de quelques ambiances un poil sombres. Quand je parle de technicité bien dosée c’est pour dire que si les membres du groupe sont indéniablement de bons musiciens, ils n’en tartinent pas pour autant les morceaux. La musique du groupe se veut accrocheuse, et fait par conséquent la part belle aux mélodies. Les amateurs de shred en folie ne sont donc pas vraiment conviés à la fête. Et en parlant de mélodies, je dois dire que pour un premier album c’est plutôt prometteur. Les membres du groupe ont le sens de l’accroche et de la mélodie, la composition est de très bonne tenue et les morceaux s’enchaînent sans jamais se ressembler ni tomber dans la facilité. J’irais même jusqu’à dire que ça sent le tube metal sur pas mal de morceaux, c’est vraiment très bien ficelé.

D’ailleurs oui on sent les influences prog, mais non on n’a pas de morceaux fleuves propres au genre. C’est le heavy mélodique qui prend le pas ici, ne vous y trompez pas. Les morceaux tournent autour des 4 minutes, et comme je le disais ils tous accrocheurs sans être simples. Ces mecs sont tout simplement doués pour nous pondre des mélodies qui passent toutes seules et qui ont tendance à rester dans le crâne, sans compter que le chant de Carl est de très bonne tenue lui aussi. Il agrémente tous les morceaux de sa voix légèrement éraillée et toujours très juste (croyez moi, ce n’est pas forcément le cas chez tout le monde) et posée sur des lignes de chant jamais bateau. D’ailleurs je suis sûr qu’en faisant écouter un morceau comme "A Rose To Wither" à certains détracteurs du metal on pourrait avoir des réactions assez surprenantes, une sorte de ballade hyper mélodique dans la pure tradition (mais si vous savez ces vieux albums, sur lesquels il y avait toujours ZE ballade).

Le titre suivant de l’album marque d’ailleurs un joli contraste, avec ses guitares qui débarquent avec des accords bien gras dès le début et des riffs bien tranchants comme il faut. Et au moment où on croit que ça va partir en gros qui tache hop on se prend encore des putain de mélodies bien accrocheuses dans les tympans avec le chant de Carl qui se fait plus doux sur le pont. C’est une recette vieille comme le monde qui fait toujours son effet, en tout cas sur moi ça marche encore. Bon faut dire que les Coexistence connaissent visiblement leurs classiques et savent faire parler les riffs, quand c’est fait par des débutants qui enregistrent dans la cave chez Mémé ça fonctionne tout de suite moins bien. Petite mention aussi aux soli de guitares qui sont toujours très bons et mélodiques aussi, jamais de démonstration, tout dans la retenue et l’efficacité. La technique et le feeling au service de la musique, et pas l’inverse.

Au niveau du son c’est du bon aussi, l’album a été enregistré aux studios THD et ça sonne carrément bien, avec juste ce qu’il faut de puissance et de clarté. Pour un premier album, autoproduit qui plus est, ça mérite d’être souligné ! D’autant que le groupe, sans révolutionner quoique ce soit, nous montre déjà une personnalité affirmée et un sens du riff et de la mélodie indéniables. Bref encore une bonne surprise de la scène Française, qui est décidément bien en forme ces dernières années. Si vous aimez le heavy, le prog et les mélodies accrocheuses, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille attentive sur ce "Flow".


Murderworks
Décembre 2011




"Carrion Comfort"
Note : 15/20

Ces dernières années, la France a été prolifique en groupes de metal gothique / symphonique, et a également produit d’excellents groupes de death, mais a été beaucoup moins fertile en bons groupes de heavy. Le duo franco-suédois Coexistence pourrait contribuer à combler cette lacune. Atypique : tel est le mot le plus approprié pour décrire l’histoire de ce combo. Celui-ci fut fondé en 2008 par le Français Gréogry Giraudo et le Suédois Carl Lindquist, qui communiquèrent et travaillèrent leur musique entièrement par le biais d’Internet avant de commencer l’enregistrement de leur première démo dont nous allons parler séance tenante. Celle-ci est composée de quatre morceaux de heavy mélodique à fortes tendances prog de très belle facture, reposant plus sur l’instrumentation et les mélodies que sur de gros refrains à chanter en headbanguant. Les mélodies sont travaillées, entraînantes et élaborées, et le groupe marque sa volonté de s’éloigner de la traditionnelle structure couplet / refrain / solo en expérimentant des structures plus complexes, qui ne déplairont pas aux progueux, par exemple sur "Carrion Comfort". Les couplets heavy agressifs succèdent aux passages plus calmes et planants, comme à la deuxième minute de "Seize The Day", et aux accélérations, comme sur le morceau éponyme, ce qui évite le piège de la linéarité. A signaler également l’alternance entre passages carrés et plus mélodiques sur les couplets de "Twisted Soul".La voix, dans la tradition heavy, se module et d’adapte avec réussite aux différents passages, se faisant tour à tour heavy, agressive et plus posée. La batterie n’est pas en reste, avec un jeu rapide et entraîné, dans la tradition power, utilise la double-pédale sans en abuser et martèle allègrement la caisse claire, ce qui contribue à rendre les morceaux encore plus entraînants. Bref, "Carrion Comfort" est un premier test réussi et maîtrisé, qui devrait satisfaire aussi bien les fans de heavy que les progueux, et faisant preuve d’une maturité inhabituelle pour une première démo. A confirmer sur scène et sur album.


Harold
Juin 2009


Conclusion
Le site officiel : www.coexistence-project.com