Décidément on n'arrête plus Anthon Norwell qui revient avec un projet du nom de Children Of Covid pour nous livrer son quatrième album de l'année, "21th Century Child" ! Un autre nom pour un autre projet qui tout en gardant la patte reconnaissable du bonhomme nous emmène cette fois sur des terres plus electro pop.

"Just A Memory Girl" ouvre l'album avec effectivement un virage electro assez prononcé mais qui n'empêche pas de sentir la patte Anthon Norwell. L'ambiance se fait d'ailleurs assez sombre même avec cette orientation peut-être plus directe et accrocheuse. La forme ou l'étiquette qui y est apposée peut laisser croire que l'on va tomber sur quelque chose de plus simple et de moins profond mais ce n'est pas le cas, ces onze nouveaux morceaux gardent la même approche brumeuse en terme d'ambiances. Si les guitares ne tiennent plus les rênes, les mélodies se font encore une grande place en passant majoritairement par les lignes de chant. Un chant qui passe d'ailleurs par quelques effets comme cette espèce de vocoder sur "Troublemaker" qui prend presque des airs de Paradise Lost période "Host" par moments. "Where Are You", quant à lui, surprend encore avec une ligne de basse très groovy voire même presque funky dans l'esprit, une impression soutenue par ces quelques passages chantés dans un esprit typique du genre. On est donc loin du rock progressif habituel mais non seulement on retrouve la patte dans les compositions mais on sent aussi que tout le monde s'est éclaté à faire cet album. D'autant qu'à l'écoute il faut avouer que cela sonne plutôt bien et que le tout arrive à être accrocheur, voire même funky justement tout en gardant en filigrane une ambiance assez sombre. Quelques guitares se font tout de même entendre en son clair, voire même en saturé comme sur le morceau-titre mais globalement elles ont été rangées au placard pour cette fois.

On répètera donc qu'il faut être un minimum ouvert d'esprit et ne pas avoir peur d'écouter quelque chose d'un peu plus électronique. Pour autant, ne vous attendez pas à non plus à un changement drastique, l'aspect électronique ne vire pas non plus à un virage radical, on reste sur quelque chose d'accessible à condition de ne pas être un puriste absolu des grosses guitares. Mais c'est tout de même sympa d'entendre qu'Anthon Norwell continue à expérimenter, à se faire plaisir et à tenter de nouvelles choses. Au fur et à mesure, le spectre sonore de ses projets s'élargit et ça présage de quelque chose d'encore plus riche et varié à l'avenir. "The Healer" prend quasiment des airs trip-hop avec ce beat electro planant et des mélodies aériennes sur fond d'accords Floydiens. Une fois de plus, l'album se montre assez varié et un morceau comme "Back In The Day" peut se montrer quasiment dansant alors que le climat général de l'album n'est pas forcément joyeux. Comme quoi, même une période aussi merdique peut donner de l'inspiration et engendrer quelque chose de paradoxalement assez funky par moments. Un mélange étonnant mais bien équilibré qui fait que la cohabitation des deux mondes ne choque jamais et accroche l'oreille constamment. Si on ajoute à ça que le plaisir pris à enregistrer l'album s'entend, ça passe d'autant plus facilement.

Anthon Norwell nous confire avec ce "21th Century Child" qu'il a encore des surprises à nous proposer et qu'il ne se met aucune barrière. Un peu d'ouverture d'esprit sera nécessaire pour apprécier cet album un peu plus electro mais rien d'insurmontable, pour peu que vous acceptiez autre chose que des guitares il y a de quoi accrocher l'oreille.