Le groupe
Biographie :

Chelsea Grin est un groupe de deathcore américain fondé en 2007 qui s'est formé en 2007 à Salt Lake City, dans l'Utah. Après avoir sorti un EP en 2008, le groupe sort son premier album studio en 2010, "Desolation Of Eden", sous le label Artery Recordings. En Juillet 2011, le groupe sort un deuxième album intitulé "My Damnation". En 2012, le groupe sort un nouvel EP intitulé "Evolve". Cet EP marque un changement de style, en effet, Chelsea Grin s'oriente vers un son plus formaté, en incorporant des influences du symphonique, du metalcore mélodique et des chants clairs. En Juillet 2014, sort le troisième album, "Ashes To Ashes" chez Artery Recordings / Razor & Tie. L'album suivant, "Self Inflicted", sort le 1er Juillet 2016 chez Rise Records, suivi de "Eternal Nightmare" en Juillet 2018. "Suffer In Hell" sort en Novembre 2022 via ONErpm suivi de près par "Suffer In Heaven" en Mars 2023.

Discographie :

2008 : "Chelsea Grin" (EP)
2010 : "Desolation Of Eden"
2011 : "My Damnation"
2012 : "Evolve" (EP)
2014 : "Ashes To Ashes"
2016 : "Self Inflicted"
2018 : "Eternal Nightmare"
2022 : "Suffer In Hell"
2023 : "Suffer In Heaven"


Les chroniques


"Suffer In Heaven"
Note : 18/20

N’y allons pas par quatre chemins, plutôt que de chercher la lumière divine, Chelsea Grin déchaîne l'enfer avec "Suffer In Heaven". Second volet du diptyque "Suffer In Hell / Suffer In Heaven", cette ultime partie se veut plus violente que jamais.

Chers lecteurs avides de brutalité auditive et d'expérimentation sonore, le groupe de deathcore emblématique Chelsea Grin est de retour et c’est pour enculer des mouches. Après avoir secoué la scène en 2022 avec "Suffer In Hell" (qui était quand même leur meilleur album depuis un bail), les maîtres du chaos ont promis de nous emmener encore plus loin dans les abysses du désespoir et de la brutalité. Et ils ont tenu leur promesse (quand bien même Chelsea ne soit que Grin et pas FC).

"Suffer In Heaven" est une déferlante sonore, une véritable tempête de violence musicale qui secoue les fondations mêmes du deathcore (et un peu ton fondement aussi). Dès les premières notes de l'album, il est clair que Chelsea Grin est prêt à rendre encore plus extrême ce qui l’est déjà. Les riffs de guitare sont tranchants comme des lames de rasoir, la batterie est impitoyablement rapide (mais pas tout le temps), et les growls du chanteur Tom Barber sont d'une intensité déconcertante. Bref, c’est donc d’un tout autre niveau que mes reprises de Suicide Silence version enrhumée sous la douche. L'album s'ouvre avec "Leave With Us", une piste qui tatane de la soutane de prêtres dès les premières secondes. Les rythmes saccadés et les changements de tempo imprévisibles sont la signature de Chelsea Grin, et ils sont à leur meilleur ici ("Soul Slave"). Chaque morceau de l'album est une montagne russe d'émotions, vous faisant passer d'une rage furieuse à une mélancolie sombre en un instant (mais en étant toujours un peu vénère, faut pas déconner non plus).

"Yhorm The Giant" est un autre point fort de l'album. Déjà parce que son nom est éclaté au sol. Mais surtout c’est une autre illustration de sonore de la guerre qu’est ce double-album : les breakdowns c’est des missiles dans ta face. Point barre. L’oreille tatillonne (et même celle qui ne l’est pas), soulignera la production impeccable du disque. Chaque instrument est clair et puissant, et chaque détail est soigneusement ciselé pour créer un mur de son imposant. Les transitions entre les pistes sont fluides, créant une expérience d'écoute presque cinématographique. Enfin “cinématographique” à base de déclin de l’humanité et de violence purement gratuite. Du coup, "Suffer In Heaven" n'est pas pour les âmes sensibles. C'est un truc qui prend aux tripes et qui secoue jusqu'à l'os. Un Doom musical qui veut toujours aller plus vite, plus violemment et toujours droit dans ta gueule.

En fin de compte, "Suffer In Heaven" est un de ces rares albums pouvant se démarquer dans le deathcore moderne. Chelsea Grin a réussi à surpasser les attentes avec cette deuxième partie. C'est plus violent (je crois que je l’ai déjà dit), plus brutal (je crois que ça aussi) et plus émotionnellement intense que jamais (ça, j’ai un doute de me répéter). Préparez-vous à être ébranlés, à être tourmentés, mais aussi à être fascinés par la puissance de Chelsea Grin. C'est une expérience musicale que vous n'oublierez pas de sitôt (et qui agrandit votre taux de testostérone plus rapidement que le prochain Expendables).


Rm.RCZ
Octobre 2023




"Suffer In Hell"
Note : 16/20

En toute transparence, j’avais complètement lâché Chelsea Grin après le "Ashes To Ashes" de 2014 (en même temps quelle purge cet album…). Il y a peu, et au hasard des recommandations d’un quelconque algorithme sur une plateforme de streaming, "Origin Of Sin" avait atterri dans mon casque. Et je me suis rappelé l'existence du quatuor américain qui, à l’époque, faisait figure de pionnier / référence du mouvement deathcore. Et ce single m’avait relativement laissé sur ma faim, sans renouveler quoi que ce soit, il était quand même sacrément efficace. Alors je me suis plongé sur le précédent disque "Eternal Nightmare" (2018). Un disque qui m’a (un peu) rabiboché avec la bande de Salt Lake City. Mais ne le cachons pas, pour moi, Chelsea Grin fait aussi écho aux cas Carnifex ou Suicide Silence : des groupes capables du meilleur et du pire. De bons albums et d’autres totalement dispensables.

Du coup, qu’en est-il de ce "Suffer In Hell" ? Eh bien, je n’attendais pas grand-chose, voire même rien pour être totalement transparent. Et ce fut une belle surprise. Non pas qu’il réinvente quoi que ce soit ou innove réellement l’approche de Chelsea Grin, mais il s’avère relativement efficace. On peut même clairement affirmer que ça tatane, du début à la fin. Porté par "Origin Of Sin" et "The Isnis", ce sixième long-format montre que Chelsea Grin est toujours capable de belles choses. Évidemment, aucune délicatesse ni aucune finesse ici : de la technique, de la double, des vocales passant du grave caverneux aux aigus stridents. Et surtout : des breaks pour casser des cervicales et faire tomber les Tiktokers ou YouTubeurs reacts to de leur chaise. De la surenchère et aussi un cameo plus qu’efficace de feu Trevor Strnad (The Black Dahlia Murder) sur "Forever Bloom". YouTubeurs reacts to est un album très court (26 minutes pour huit pistes). Mais, très sincèrement, je doute qu’un disque plus long soit réellement judicieux. D’autant que YouTubeurs reacts to est la première partie d’un double-album qui se verra complétée par "Suffer In Heaven" en Mars prochain. Deux galettes que relie d’ores et déjà "Suffer In Hell, Suffer In Heaven" et ses deux minutes expéditives qui viennent clôre ce volume 1.

Alors que dire ? Déjà qu’après plus de quinze ans de carrière, Chelsea Grin est toujours bien vivant pour un groupe rescapé de la vague MySpace. Evidemment, on est assez loin du deathcore typé early 2010s, mais comme un All Shall Perish ou un Whitechapel, Chelsea Grin a su s’adapter et évoluer. Ce second jet studio en compagnie de Tom Barber (ex-Lorna Shore) apporte définitivement un nouveau souffle au groupe. La suite ? En Mars donc.


Rm.RCZ
Janvier 2023




"Self Inflicted"
Note : 14/20

Le fameux groupe de Salt Lake city revient deux ans après la sortie de "Ashes To Ashes" et quelques changements. Au revoir le guitariste hero Jason Richardson, et bonjour Rise Records. L’arrivé de Jason au sein du groupe avait provoqué une grande mutation dans le style de Chelsea Grin via l’introduction d’éléments plus progressifs et accessibles via l’EP "Evolve" en 2011 et "Ashes To Ashes" en 2014. L’absence de ce guitariste de talent affecte "Self Inflicted", mais pas de la manière que vous imaginez.

Pour commencer passons rapidement sur le plus gros point noir de l’album : les paroles. Même pour un français ni bon ni mauvais en anglais cela saute aux oreilles qu’Alex Koehler ne s’est pas tordu le poignet en les écrivant. Entre "*** the media. /*** your magazine. /*** your whole team. /That's right. /you all don't mean *** to me" ou bien encore "We don't care anymore. /we can give a *** less about being cured", vous avez un rapide aperçu du niveau, et cela nuit un peu à la crédibilité de l’album qui est très loin d’être mauvais !

"Self Inflicted" retourne en quelque sorte aux sons bruts de décoffrage de leurs premiers albums. Les éléments orchestraux très présents des deux précédents efforts sont dorénavant quasi absents à quelques exceptions près. En revanche, Chelsea Grin ne sonne pas pour autant de la même manière qu’à ses débuts en raison de l’introduction des 8 cordes et de l’aspect djent davantage travaillé. Atmosphère claustrophobie et rythmique répétitives sont les mots clés à retenir sur cet album, à l’image de son single "Broken Bonds" ou encore du très djent "Scratching And Screaming".

N’en restons pas là pour autant, Chelsea Grin a su sortir quelques lots intéressants comme "Four Horsemen" - au refrain et breakdown convaincants tout simplement – ou encore au dynamique "Welcome Back". Les fans de leads auront droit au service minimum en comparaison avec les deux précédents albums. Cependant, Stephen Rutishauser fait tout de même un job exemplaire et fin dans le peu de moments où il apparait. Enfin, côté mainstream, seul "Never, Forever" viendra poser son lot de chant clair, plus par principe que par nécessité à la différence du seul vrai bon titre dit "accessible" - de la carrière de Chelsea Grin.

Plus cohérent et droit au but que le précédent "Ashes To Ashes" - qui reste objectivement le meilleur des Chelsea Grin - "Self Inflicted" sonne malheureusement moins inspiré. Loin de faire revivre l’époque de "Desolation Of Eden" en ce qui concerne l’agressivité, le Chelsea Grin d’aujourd’hui garde l’enrobage propre et léché qu’il s’est construit durant sa période "progressive". Pour ma part, c’est exactement ce à quoi je m’attendais, et ce n’est rien de très étonnant.


Vinny
Août 2016




"Ashes To Ashes"
Note : 10/20

Chelsea Grin sonne comme un nom un poil référence dans le milieu death voire deathcore. Mais finalement qu’en est-il au final avec ce nouvel album ?

Une bonne dose de technique, une grosse dose de double pédale, un chant saturé les trois quarts du temps. Pour l’originalité, on repassera, perso je me fais chier, j’ai l’impression d’avoir assisté à la copulation entre Suicide Silence et un groupe Sumerian Records. Non pas que j'aie quelque chose contre eux, mais l’ensemble est très pauvre musicalement. Techniquement riche, pour ce qui est du reste, il faut passablement s’accrocher et croire en une bonne étoile pour se sortir de cette mélasse de "déjà-vu". Les mecs se sont méchamment perdus dans les lymbes des influences d’autres groupes. Facilité, grosses guitares saturées, basse tappante, batterie qui déroule de la double pédale, petits solos harmonisés et déferlements de notes, gros chant saturé qui tache ici et là. Voici la recette de Chelsea Grin pour cet album. Commençant par des morceaux très linéaires, le groupe enquille ensuite par des morceaux plus en saccades et breakdowns.

Dans l’ensemble, Chelsea Grin propose quelque chose de sympa, bien mixé, bien produit mais terriblement plat et très peu novateur, si vous aimiez Chelsea Grin avant alors vous ne serez pas déçus, écoutez-le. Si vous étiez plus réticents, n’y portez qu’une oreille distraite. Pour être tout à fait franc, cet album n’apporte rien, ne renouvelle rien, emprunte beaucoup à Suicide Silence et autre Job For A Cowboy… Grosse désillusion. 15 titres peu convaincants, techniquement bien foutus mais d’une banalité un peu trop profonde, cette chronique va être volontairement courte car je ne trouve, malgré les écoutes sucessives, quoi dire de plus. Allez-y, prêtez une oreille, mais ne vous attardez pas trop dessus, on passe pour cette fois-ci, il y a tellement mieux à entendre. Un meilleur épisode pour le prochain ?


Sam
Juillet 2014


Conclusion
Le site officiel : www.chelseagrinband.com