Le groupe
Biographie :

Chaostar est est né du profond désir de Christos Antoniou (Septicflesh) de composer de la musique avec une approche plus classique. Après une démo, "Underworld", en 2000, Chaostar a sorti les albums "Chaostar" (2000), "Threnody" (2001) et "The Scarlet Queen" (2004) chez Holy Records, ainsi qu’une compilation du nom d’"Underworld" en 2007. Tout comme il l’a fait pour Septicflesh à la même époque, Christos Antoniou a remis Chaostar sur les rails en 2008, après s’être imposé un hiatus. Désormais chez Season Of Mist, c'est ainsi que "Anomima" sort en Mai 2013, suivi cinq ans plus tard de "The Undivided Light" en Mars 2018.

Discographie :

2000 : "Chaostar"
2001 : "Threnody"
2004 : "The Scarlet Queen"
2007 : "Underworld"
2013 : "Anomima"
2018 : "The Undivided Light"


Les chroniques


"The Undivided Light"
Note : 14/20

Chers lecteurs, chères lectrices, nous allons aujourd'hui nous pencher sur un ovni musical avec la sortie du nouvel album de Chaostar. Connaissant plutôt bien l’œuvre de Septicflesh, j'avais déjà vaguement entendu parler de ce projet parallèle du guitariste Christos Antoniou sans jamais y avoir jeté une oreille. C'est à présent chose faite grâce à la parution de ce cinquième album.

Ce qui apparaît en tout premier lieu, c'est que nous ne sommes pas ici devant un album de metal. En effet, bien qu'il soit le fruit d'artistes issus de cette scène, "The Undivided Light" propose plutôt un style hybride qu'on pourrait qualifier de electro-orchestral, servi par la voix grandiose de la chanteuse lyrique Androniki Skoula. Le groupe nous y offre un voyage universel en mêlant l'utilisation de plusieurs langues, différents instruments traditionnels tels que, le violon, le duduk (flûte arménienne) ou le santour (instrument à cordes frappées iranien), ainsi que différentes percussions ou instruments synthétiques.

Dans l'ensemble, il s'agit d'une œuvre très atmosphérique qui prend son temps en distillant des ambiances sombres et oniriques. Il y a tout de même quelques passages plus épiques comme dans la seconde moitié du morceau éponyme "The Undivided Star", avec ses soudaines déflagrations vocales magnifiquement tragiques, ou, dans les orchestrations grandiloquentes de "Memniso" qui vient nous réveiller en milieu d'album. Cependant, je trouve que ces belles montées en intensité se font bien trop rares sur l'ensemble. Aussi, la beauté épurée de cette musique peine parfois à maintenir l'attention de l'auditeur en laissant son esprit s'aventurer trop avant dans les songes. Il s'agit très certainement du principal point faible de cette œuvre qui a peut-être tendance à se faire tellement fantomatique qu'on peut avoir du mal à en saisir la substance.

Malgré tout, "The Undivided Light" reste un album atypique et original qui offre un voyage musical assez unique en son genre. Il ne devrait donc pas manquer d'intéresser les auditeurs curieux, en quête de nouvelles explorations sonores.


Zemurion
Mai 2018




"Anomima"
Note : 18/20

La fin de la semaine approche doucement. Et avec elle, le lot habituel de fatigue accumulée et de maux de crâne. Voici dix ans que je suis tombée dans la marmite du metal –oui, effectivement, je suis encore jeune– et, bien que le jour de la rupture est bien loin d’arriver, j’avoue cependant ne pas toujours être tentée par les manifestations d’agressivité ô combien courantes dans le style. Mais le temps passe, les albums sortent, et le travail n’attend pas, n’est-ce pas ? Par chance, Mai 2013 est le mois de sortie du quatrième album des Grecs de Chaostar, "Anomima". Rien de metal, je vous l’accorde, mais un mélomane ne résiste jamais à l’appel de la qualité ! Et, nous le savions déjà, Christos Antoniou est un génie ! Nous connaissons sans doute principalement le travail phénoménal qu’il abat avec Septicflesh ; ce n’est pas pour autant qu’il faut reléguer Chaostar à un groupe optionnel. Que du contraire, et les amateurs de jolies choses ne l’ignorent pas. Car s’il y a bien un terme pour décrire cette musique, c’est "beauté". Simple, mais éloquent.

Neuf ans ont passé depuis "The Scarlet Queen". J’avoue avoir craint ne plus jamais écouter de nouvel album de cette musique orchestrale et théâtrale, donc quel ne fut pas mon plaisir de recevoir enfin son successeur ! Tant d’années, bien entendu, c’est long. Mais devant une telle majesté, la seule chose que l’on puisse faire, c’est s’incliner. Tout d’abord parce que, même si le talent du maître à bord Christos Antoniou, est connu et reconnu, ça n’empêche pas d’être saisi de ravissement à l’écoute de tant de soin, d’élégance et de connaissance (rappelons que l’homme a étudié en profondeur le domaine de la composition et orchestration, avant de travailler avec multiples orchestres internationaux, comme le Filmharmonic Orchestra and Choir de Prague. Autant dire qu’il connaît la musique, si je puis me permettre cette expression). Et une telle maîtrise apporte avec elle son lot de bonnes nouvelles, comme la mise en place époustouflante d’une atmosphère sombre et froide, voire tragique ; une ambiance, portée par des chœurs majestueux, à faire frissonner, d’euphorie ou d’affolement. Et lorsque la voix impérieuse et expressive de la chanteuse Androniki Skoula se joint au tableau, il devient tout simplement impossible d’empêcher cette nuée de papillons fantômes de nous chatouiller l’échine (comme sur l’intense "Les Reminiscences Extatiques").

Si vous craignez manquer de références auxquelles s’accrocher, vos inquiétudes disparaîtront peut-être dès l’apparition des invités prestigieux Fernando Ribeiro (Moonspell) et David Vincent (Morbid Angel). Je vous invite à écouter le court, mais profond "Dilate The Time", où la voix ténébreuse rencontre le timbre clair et classique d’Androniki Skoula ; croyez-moi, la magie opère ! Quant aux sonorités electro, elles plairont aux auditeurs en attente de touche de modernité comme elles rebuteront peut-être les autres qui profitaient du luxe offert par cette musique resplendissante de volupté. A prendre ou à laisser.

Vous recherchez originalité, créativité exacerbée et émotion ? Sans aucun doute, "Anomima" est pour vous. Laissez-vous emporter dans ce fleuve de magnificence redoutable dès le 10 Mai prochain.


Gloomy
Mai 2013


Conclusion
Le site officiel : www.chaostar.gr