Le groupe
Biographie :

Chaos Invocation est un groupe de black metal allemand formé en 2004 et actuellement composé de : A. (guitare, chant / Ave Maria, Porta Nigra, Skōhsla, ex-Crescent), M. (chant / ex-Bethlehem), Omega (batterie / Cultist, Darvaza, Deathrow, Frostmoon Eclipse, Kult, Liber Null, Manetheren, Moloch, Mortualia, Nocratai, Nubivagant, Shadows Ground, Tumulus Anmatus), L. (guitare / Ahnenkult, Casus, Narvik, Werwolf, Neochrist, ex-Carn Dûm, ex-F41.0, ex-Leyd, ex-Asgard, ex-Inferiae) et R.K. (basse / Darkened Nocturn Slaughtercult, Purgatory, ex-Musical Massacre, ex-Procession). Chaos Invocation sort son premier album, "In Bloodline With The Snake", en Octobre 2009 chez World Terror Committee, suivi de "Black Mirror Hours" en Mars 2013, de "Reaping Season, Bloodshed Beyond" en Mars 2018, de "Devil, Stone & Man" en Mars 2022, et de "Wherever We Roam..." en Novembre 2024 chez AOP Records.

Discographie :

2009 : "In Bloodline With The Snake"
2013 : "Black Mirror Hours"
2018 : "Reaping Season, Bloodshed Beyond"
2022 : "Devil, Stone & Man"
2024 : "Wherever We Roam..."


Les chroniques


"Wherever We Roam..."
Note : 18/20

Chaos Invocation répond à l’appel. Deux ans après leur dernier blasphème, M. (chant, ex-Bethlehem), A. (guitare, Porta Nigra, ex-Crescent), Omega (batterie, Darvaza, Frostmoon Eclipse, Moloch, Nubivagant, ex-Blut aus Nord…) et L. (guitare, Ahnenkult, Narvik, Werwolf) recrutent R.K. (basse, Darkened Nocturn Slaughtercult, Purgatory) et signent chez AOP Records pour donner vie à "Wherever We Roam...", leur cinquième album.

L’album débute avec la sombre mais apaisante introduction de "Wherever We Roam", le titre éponyme, mais la saturation vient finalement hanter la douce mélodie et la transformer en vague de violence cinglante. On retrouve tout de même une certaine harmonie dans la rage ténébreuse du groupe, mais les grognements nous conduisent à "Ideal Sodom" où l’on retrouve ces touches plus inquiétantes dues d’abord aux leads en triton puis à une guitare torturée qui répond aux vociférations du vocaliste. "Golden Gates And Terrene Light" propose dans un premier temps une approche plus lente faisant office de marche guidée par les frappes du batteur, mais l’atmosphère reste entêtante, en partie grâce aux harmoniques brumeuses qui nous conduiront à ces accélérations furieuses et parfaitement amenées. Le final nous autorise à respirer un moment, puis "Bridges Aflame" nous emporte à son tour dans un océan de noirceur dissonante où l’on découvre un tempo parfois survolté mais également des passages plus lancinants avant que les deux éléments ne fusionnent créent une dernière explosion intense.

"No Throne Withstands" revient rapidement à la férocité avec un blast ravageur et des riffs qui suivent parfaitement le rythme en déversant leur puissance impie, puis c’est avec une touche de mélancolie que "This World Wants Us Dead" s’impose et nous envoûte. Mais la quiétude ne peut durer éternellement, et elle est rejointe par des éléments plus bruts et agressifs, lui donnant des teintes inhabituelles comme lors du passage en chant clair qui nous mène à la majestueuse "Only In Darkness" qui présente des claviers pour compléter l’imposante rythmique. Cette dernière sera amenée à se briser, temporisant la longue composition qui s’autorise également des moments hypnotiques, donnant une nouvelle chance au chant clair ainsi qu’aux harmoniques aériennes, mais également à une approche très agressive sur ses derniers moments, avant de laisser "Engravings Of The Quivering Pedestal" revenir dans des tonalités entêtantes, faisant de leur déferlante un moment prenant pour refermer cet album.

Bien que profondément ancré dans la violence, Chaos Invocation sait également tisser des passages plus envoûtants et intenses grâce à des harmoniques planantes, et quelques parties de chant clair hypnotiques. "Wherever We Roam..." se savoure plus intensément à chaque écoute.


Matthieu
Novembre 2024




"Reaping Season, Bloodshed Beyond"
Note : 17/20

J’avais à peine un peu plus de dix ans lorsque Chaos Invocation s’est formé. Si je n’ai découvert le groupe que cette année grâce à "Reaping Season, Bloodshed Beyond", leur dernier album, M. (chant) et A. (guitare / chant) sont les seuls rescapés du line-up d’origine. Rejoints en 2017 par Tumulash (basse) et Omega (batterie), les allemands avaient déjà deux albums sur lesquels compter. Mais pour le dernier, ils ont également fait appel à quelques amis pour lui donner cette saveur si particulière. J’ai donc découvert un univers sombre et torturé, fidèle au black metal d’antan, tout en apportant une touche de renouveau.

L’inquiétante "Where Hearts Shall Not Rest" sert d’introduction à cet album. Des sons lointains et des murmures qui nous mènent tout droit au meilleur titre de l’album, "Calling From Dudail". Ce qui surprendra la plupart d’entre nous, c’est cette sublime voix claire qui émerge de temps à autres d’un black metal impitoyable, mais qui offre un contraste absolument démentiel. Le groupe continue de jouer sur les harmoniques pour "To Fathom The Bloodmist", tout en ajoutant une double voix malsaine. Les riffs ne souffrent d’aucun temps mort ni d’une quelconque faiblesse, et c’est sereins que les Allemands se permettent un break acoustique qui repart aussitôt. La voix rocailleuse de M. correspond parfaitement aux deux univers qui se chevauchent en empruntant des des chemins ésotériques. "MenSkinDrum Of Doom" est un peu plus martiale, mais également plus intrigante. En effet, le titre démarre par un sample un peu plaintif, mais revient rapidement à un black metal rapide et torturé. Les parties lead se chargent également d’apporter une diversité qui tranche avec une rythmique carrée, mais c’est surtout "Obsession Is Always The Answer" qui m’intrigue. En effet, la composition est beaucoup plus lente, mais également plus lancinante, grâce à la guitare lead, et certains passages me font frôler la transe, mais quelque chose me ramène en permanence sur Terre. En effet, le titre est truffé de hurlements gras mais puissants. Le groupe ne délaisse pas ses sonorités mélodiques pour "The Search Of Keys And Gates", et y introduira même une voix claire sur le début. Mais si vous cherchez un black metal ambiant avec une voix claire sublime, c’est vers "Blackmoon Prayer" que vous trouverez votre bonheur à coup sûr. Très plaintive, cette composition joue sur une ambiance très particulière pour convaincre, mais l’implication des musiciens est palpable, et le titre n’aura finalement aucun mal à trouver ses adeptes.

On repart sur "Luciferian Terror Chorale" et ses blasts impétueux dès les premières secondes, qui peuvent surprendre, vu le tournant que le groupe adoptait jusque là. Une composition longue et violente, mais qui ne faiblit pas. En termes de longueur, on peut également citer "Chaos Invocation", qui prend cependant le temps d’arriver avant de nous étaler sa puissance en plein visage. Pourquoi jouer dans la subtilité alors que le groupe est capable d’autant de rigueur et de fermeté ? Sept minutes de pur black metal aux accents parfois modernes avec un mix excellent qui laisse sa place à chaque instrument au beau milieu du chaos. On enchaîne avec "Bloodshed Beyond", une composition instrumentale qui peut servir de pause aux moins aguerris d’entre nous, tout en prouvant la dextérité des musiciens, avant de finir sur "Anja Assassin Absolute". Retour des paroles, tout en intégrant une dimension mystique, tout en se focalisant sur des riffs assassins. Un chant parfois calme, parfois survolté… Une superbe conclusion en tout cas.

Malgré les titres plus calmes, il n’y aura quasiment jamais de vraie pause sur "Reaping Season, Bloodshed Beyond". Et c’est en effet comme ça qu’on aime les Allemands de Chaos Invocation . La puissance de leur compositions, mêlée aux ambiances malsaines qu’ils sont capables de composer à la pelle, commence à peine à leur forger une réputation, mais il est certain que vous entendrez à nouveau parler de ce groupe si vous suivez ne serait-ce qu’un minimum la scène black metal.


Matthieu
Avril 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/chaosinvocation