Changeling dévoile son ambitieux premier album. Créé par le guitariste Tom Fountainhead (ex-Obscura, Belphegor, Defeated Sanity…), le projet s’entoure de Mike Heller (batterie, Fear Factory, Malignancy, Raven), Arran McSporran (basse, Vipassi, Virvum) et Morean (chant, Alkaloid, ex-Dark Fortress) ainsi que de 50 invités pour créer son premier album, "Changeling".
On retrouve dans cet orchestre de 50 musiciens et choristes invités des noms connus dans la sphère metal tels que Bill Hudson (Doro, I am Morbid), Jason Gobel (ex-Cynic, ex-Monstrosity), Andy Laroque (King Diamond, ex-Death) Yatziv Caspi (ex-Orphaned Land), Ally Storch (Subway To Sally) ou encore James Dorton (The Faceless, NeObliviscaris, Black Crown Initate…).
L’album débute avec "Introject", où on se familiarise assez rapidement avec les touches complexes de la guitare, mais également l’instrumentale lourde et saccadée avant d’accueillir le chant sur "Instant Results" qui s’embrase en un instant. Choeurs et orchestrations donnent une touche épique au morceau tout en laissant une place très importante aux guitares travaillées entre deux interventions vocales, puis on enchaîne avec la puissante "Falling In Circles" qui mêle la technicité évidente des musiciens avec une violence effrénée. L’atmosphère est globalement plus sombre et pesante que sur le titre précédent, mais "World? What World?" viendra rapidement apporter des touches plus aériennes avant de se montrer à nouveau menaçante et pesante, que ce soit grâce aux claviers ou aux parties vocales diversifiées. Les orchestrations viennent renforcer le mélange avant de s’apaiser pour rejoindre "Metanoia Interlude", véritable moment de flottement au piano mais tout de même un peu chaotique avant de renouer avec la saturation sur "Changeling", le morceau éponyme qui mêle habilement lourdeur, violence et de nombreuses sonorités étranges.
Le break aux percussions et touches orientales en fait partie, mais la fureur reviendra bien vite pour nous mener à "Abyss" et ses patterns oppressants qui s’inscrivent dans une démarche aussi ténébreuse et mystérieuse qu’écrasante la majorité du temps, mais également un peu plus agressive par moments. Les leads reviennent aérer les riffs imposants avant que "Cathexis Interlude" ne nous autorise une nouvelle pause dans l’étrange pour rejoindre "Abdication" et son introduction très douce, presque même (trop ?) enjouée et lumineuse qui va progressivement s’assombrir et coller à ce que l’on attend du projet. Le break cosmique central apporte un nouveau moment de calme, mais on retrouvera bien vite la violence sous ses différentes formes avant de laisser la longue "Anathema" développer chaque aspect du son du groupe pendant près de dix-sept minutes de technicité, violence et surtout cette multiplication d’atmosphères toutes aussi différentes que complémentaires où les différents univers se complètent et s’affrontent.
Complexité est un mot relativement faible pour décrire Changeling. L’album est l’un des plus riches et diversifiés que j’ai pu écouter depuis un long moment, mais il sera très probablement beaucoup trop chargé pour certains. Changeling reste un projet très intéressant capable d’explorer bon nombre d’influences.
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