Le groupe
Biographie :

Chabtan, groupe de metal formé en 2011 et basé à Paris, puise ses influences dans le metal / hardcore, le deathcore et le death mélodique. Composé de Cristofer Rousseau au chant, Jean-Philippe Porteux et Dimitri Merly aux guitares, Laurent Gasperetti à la basse et Yanis Bergheul à la batterie, le combo parisien sort son EP "Eleven" totalement en autoproduit en 2012. Ce premier opus, basé sur le concept des mythologies méso-américaines, offre une musique brute, et sans concession. En Mai 2015, le groupe sort son premier album chez Mighty Music qui se nomme "The Kiss Of Coalictue". En 2016, Charles Phily remplace Yanis Bergheul. L'album "Nine Levels" sort en Avril 2018 chez darkTunes.

Discographie :

2012 : "Eleven" (EP)
2015 : "The Kiss Of Coatlicue"
2018 : "Nine Levels"


Les chroniques


"Nine Levels"
Note : 19/20

L’Hexagone regorge de talents en tous genres : d’Hervé le pâtissier dressant ses éclairs en phallus à Damien pouvant imiter la truie en rut. Mais au milieu de tout cela, nos régions ont véritablement du talent. Même si ici nous ne parlerons d’ailleurs pas de ma région, ni de mon département, ni de ma ville, ni de mon quartier, ni de ma maison, la France a des ressources qu’aucun Etat voisin n’oserait soupçonner. Et c’est d’ailleurs au cœur de l’Île de France que sévit l’un des plus agressifs dieux maya encore en activité. Bon à vrai dire, ils ne doivent plus être autant que ça parmi nous. En revanche, cela n’empêche en aucun cas Chabtan de proposer un death metal mélodique aux inspirations aussi carrées, imposantes et pyramidales que les constructions aztèques.

Avec "Nine Levels", Chabtan dépose donc, sur l’autel des sacrifices, onze compositions taillées dans un alliage comparable à un metal ancestral aux ambiances maya. Pas tellement death dans l’âme ni deathcore d’ailleurs, Chabtan se veut aussi rebelle qu’extrême, brutal que mélodique ("Among The Demons", "The Last Maya King"). Acéré comme une pierre servant à arracher des cœurs encore battant, "Nine Levels" offre un son affuté, incisif et direct ("Escaping Seven-Death", "Never Ending Pain"). Sans fioritures ni superflus, Chabtan livre ici sans rougir son meilleur opus. Loin de tomber dans le cliché ou dans la caricature d’un genre se voulant fort en atmosphères et en émotions, "Nine Levels" se veut à la fois sublime et dangereux.

Chabtan flirte donc avec la limite entre le "sublime" et le "trop" sans jamais tomber du côté dangereux du ravin. Là où certaines formations se sont, par le passé, fourvoyées en se laissant tenter par la caricature, Chabtan ne cherche pas à copier les mythes et légendes mais à faire vivre ceux qui l’habitent ("Xibalba", "The Fall Of Nojpetén"). Ne ressort donc de cet album que l’image d’un perpétuel champ de bataille où règne en maître une odeur acre de sang rappelant à l’odorat le nombre de corps et toute cette dévastation à laquelle la vue assiste. À sa façon, Chabtan nous livre ses neuf niveaux de l’enfer, entre double pédale et riffs tronçonnant ("Maya Messiahs", "Nourished By Four Gods", "Facing One-Death").

Le dieu de la guerre n’aura donc pas raison de cet album et de l’agressivité sans bornes dont il fait preuve. "Nine Levels" est une œuvre qui ne rechigne ni en qualité ni en excellence. À vrai dire, "Nine Levels" explose littéralement le seuil de qualité (pourtant déjà très élevé) auquel nous avait habitué Chabtan notamment avec "The Kiss Of Coatlicue" (sorti en 2015). Une écoute excellente, tout simplement !


Rm.RCZ
Février 2019




"The Kiss Of Coatlicue"
Note : 16/20

On ne change pas la recette qui fait l’identité de ce groupe, on s’inspire des grands du death mélo, on ajoute des rythmes plutôt orientés metalcore et on finit par une ambiance avec des samples et des parties acoustiques avec un arrière-goût plutôt exotique et bam : on obtient Chabtan ! Après un premier EP qui m’a plutôt laissé perplexe, les Parisiens reviennent pour nous envoyer à la gueule leur metal moderne axé sur les mythologies méso-américaines avec leur tout premier album !

Les deux premiers morceaux ont été plutôt bien choisis pour nous introduire à l’univers de Chabtan, "The Nahual's Omen" avec son intro à la guitare acoustique et son rythme effréné et "Ixtab" nous amenant vers un aspect plus sombre. "Born From Vucub Caquix" est un super titre bien maîtrisé dans sa compo, notamment son intro et son riff mélodique dans le refrain. "Anthropomorphic Beast" va confirmer la signature sonore très singulière de Chabtan : riff mélo exotique, rythme metalcore avec breakdowns et cri très death mélo. A partir de ce moment, on remarque que les titres suivants vont plus jouer sur une ambiance sombre, notamment avec la batterie qui fait très black metal sur certains passages, c'est le cas du morceau suivant, "The Kiss of Coalictue", qui posséde en plus un aspect mystique et ambiant sans perte de nervosité. "Follow The Darkest Way" est un titre fait pour le cassage de bouche et le headbanging continu, c'est sûrement le morceau le plus grave au niveau de la tonalité, il est bien axé death moderne. C'est aussi le cas de "Ah Puch Reign" qui va renforcer le côté obscur de l’album en se basant surtout sur l'ambiance. On repart sur des bases un peu plus metalcore avec "Reptile" et là, les samples ajoutent vraiment un (super) plus avec les percussions, on apprécie vraiment le côté exotique et bestial. "Obsidian Butterfly" va faire plaisir aux amateurs de death mélo de Göteborg avec ses riffs, la composition du morceau fait également penser à du Soilwork en grande partie. Enfin, "Visions Of The Snake" termine cette épopée en balançant à la gueule un peu tout ce qu’on vient de recevoir précédemment, en mode plus groovy.

"The Kiss Of Coatlicue" est donc pour moi une bonne surprise de la part de Chabtan, ils ont su ajuster leurs compos pour obtenir un rythme bien équilibré et dynamique, contrairement à "Eleven" que je trouve parfois redondant et monotone. Les morceaux s’enchaînent facilement et possèdent beaucoup de points forts notables. Néanmoins, un des reproches que je peux faire se situe par rapport à la production, je trouve que les guitares sonnent bizarrement sur quelques riffs et les breaks ne sont pas assez frappants, mais Chabtan est enfin prêt avec cet album à parcourir les scènes de l’hexagone et à raconter ses contes aux spectateurs.


Herizo
Juillet 2015




"Eleven"
Note : 15,5/20

Chabtan est un nouveau venu dans cette scène metalcore sclérosée et regorgeant d’une multitude de groupes, et l’on peut dire que le groupe change la façon d’appréhender et place une barre assez haut ! Autoproduit, le groupe bénéficie d’un enregistrement et d’un mix ultra puissant et n’ayant rien à envier aux plus grands.

Au niveau des compositions, on se rapproche complétement d’un death technique avec un batteur capable d’enchaîner blast beat et passages groovy. Le tout va à 100 à l’heure, pour quelque chose d’assez réjouissant ! Le groupe arrive à mélanger différents styles, entre death groovy, death technique, hardcore et metal technique de base. Les guitaristes sont véritablement très intéressants dans les subtilités qu’ils amènent aux différents morceaux et les différentes sonorités ; ils enchaînent les différents morceaux apportant une touche lourde et sombre à chacun, le tout étant renforcé par un chant que je qualifierai de sidérant. Très lourd et puissant, ce chant du frontman ébranle véritablement nos convictions les plus profondes et renforce cet aspect de lourdeur. Plusieurs types de chant sont présents sur l’ensemble des morceaux : un chant très guttural, sombre et puissant, un chant plus écorché qui s’avère être le parfait complément de l’ensemble et un chant "chanté" qui, lui, est beaucoup plus en décalage avec le reste… Chabtan, avec ce 8 titres, nous balance quelque chose d’ultra violent, très sombre, une adaptation des mythes en une version résolument metal et puissante ! Les compositions s’enchaînent et se ressemblent, mais que c’est jouissif de prendre autant de technique et de puissance froide en aussi peu de temps, avec un assemblage de riffs tous plus destructeurs les uns que les autres, entrecoupés de gros moments groovy typés hardcore.

Les constructions, la création et la production sont vraiment puissantes et donnent un nouveau souffle dans un style qui se mordait la queue. Les 8 morceaux s’enchaînent comme une lettre à la poste et l’on prend plaisir à faire tourner pratiquement en boucle le skeud, pour peu qu’on ait besoin d’un peu de violence brute de décoffrage ! Une bonne découverte bien produite et bien amenée que Chabtan ! Le groupe est à suivre de très près pour l’année 2013, en concert, et pour la sortie de nouvelles compositions. Un espoir du metal français ? Mention spéciale à cette version moderne de l’adaptation mystique sur l’artwork.


Sam
Décembre 2012


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/officialchabtan