Le groupe
Biographie :

Cemetery Urn est un groupe de death metal australien formé en 2006 et actuellement composé de : A. Gillon (guitare / Abominator, ex-Bestial Warlust), Matt Maniac (batterie / Belligerent Intent, Oligarch, Scars Of Sodom, Twisted Fate, ex-Draconis Infernum), T. Rentos (basse / Hellspit) et D. Maccioni (guitare). Cemetery Urn sort son premier album, "Urn Of Blood", en Juillet 2007 chez Cemetery Recordings, suivi de "The Conquered Are Burned" en Mai 2010, de "Cemetery Urn" en Avril 2017 chez Hells Headbangers Records, et de "Barbaric Retribution" en Août 2018.

Discographie :

2007 : "Urn Of Blood"
2010 : "The Conquered Are Burned"
2017 : "Cemetery Urn"
2018 : "Barbaric Retribution"


La chronique


Mon dieu que c’est gras, sale et méchant Cemetery Urn ! S’il y a bien un groupe qui schlingue la mort et la putréfaction, c’est bien celui-là ! Encore plus dégoulinant que le sang rouge vif dans les films de Dario Argento, plus menaçant que le père de ta copine quand tu la ramènes chez elle le samedi soir avec deux heures de retard, plus toxique que l’air irrespirable d’une fosse commune, "Barbaric Retribution" est un condensé de malfaisance et de crasse.

Monsieur glaire (c’est comme ça que j’appelle le chanteur, en raison de sa voie gluante) éructe comme jamais son amour du macabre à la face baveuse du pauvre auditeur innocent pour notre plus grand plaisir masochiste. Les guitares ont suffisamment trempé dans l’huile de friteuse et la batterie résonne comme une peau humaine tannée qu’on taperait à l’aide d’un tibia, quelques lambeaux de chair tuméfiée encore sur l’os. Des solos déstructurés et impulsifs viennent ponctuer le vrombissement de mort généré par ses dégénérés Australiens qui nous proposent là un album un an à peine après le dernier full-length (alors qu’ils ont mis sept ans entre le précédent et celui d’encore avant). Alors, est-ce que ce regain de productivité justifie un autre skeud en si peu de temps ?

On doit quand même reconnaître que le précédent méfait, sobrement intitulé "Cemetery Urn", est une pure tuerie. Alors franchement, il faut de sacrés "cojones" pour oser se couper soi-même l’herbe sous le pied car, selon moi, ce nouveau disque est en deçà du précédent. Attention, il n’est pas mauvais pour autant, c’est juste que je le trouve moins prenant. La vivacité d’Entombed période "Left Hand Path" et le sens du riffing cryptique à la Autopsy sont toujours au rendez-vous pour assouvir vos pulsions nécrophiles mais il subsiste à l’écoute de "Barbaric Retribution" un côté redondant un poil relou sur la longueur. Je me demande si ce n’est pas une question d’équilibre. En effet, le disque turbine de A à Z sans coup férir, et ça c’est jubilatoire, mais la manière dont sont ficelée les compositions rendent l’ensemble un chouïa monotone. En plus, le disque est fourni, neuf titres pour presque quarante-quatre minutes, on ne peut pas dire qu’ils sont flemmards chez Cemetery Urn.

Par rapport au CD précédent, il y a beaucoup de similitudes : les tons de la pochette, le son, le caractère et le climat général des compos, mais la véritable différence c’est que, contrairement à son prédécesseur, "Barbaric Retribution" n’a pas de titre qui se démarque réellement, pire encore, si on ne fait pas gaffe, on n’entend même pas qu’on a changé de plage… En plus de cela, le son est plus lisse, mieux produit mais paradoxalement cela ne rend pas forcément justice à l’état d’esprit de Cemetery Urn, et puis je le redis l’ancien opus est tellement bien… Bon, après ça reste quand même un bon défouloir, mais quand on s’imagine que tout juste un an avant, le groupe avait réalisé un véritable petit chef-d’œuvre de death funéraire, il est difficile d’accorder du crédit à ce nouvel opus. Comme quoi, rien ne sert de courir, il faut partir à point.


Trrha'l
Février 2019


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.cemeteryurn.com