Le power metal aux influences death n’a rien de nouveau. Il fut le pain et le beurre de moult formations avec en tête de liste Children Of Bodom dans ses premières heures. Cette bête de feu Alexi Laiho a engendré plusieurs rejetons et Celestial Wizard est l’un d’eux. Sans réinventer la roue, le groupe américain formé en 2018, vient sans doute de produire, avec "Winds Of The Cosmos", son deuxième en carrière, un album dans un style pour lequel je ne m’étais pas enthousiasmé depuis fort longtemps.

Lorgnant du côté du thrash metal, mais évoluant principalement dans un power metal agressif, appuyé par des riffs incisifs et des growls au registre plutôt large, allant du chant guttural aux cris hauts perchés. Pourtant, ce n’est pas ce que laisse entendre l’introduction de l’album, "Andromeda", qui donne plutôt l’impression que l’on aura affaire à du power metal à la Iron Savior, mais dès que les guitares s’invitent par la grande porte, accompagnées de puissants growls, les cartes se retrouvent brouillées. Car la pièce suivante, "Revenant", demeure très proche du power metal traditionnel à la Primal Fear, avec du chant clair et des riffs efficaces et pesants.

"Ice Realm" poursuit sur cette même lancée, mais introduit du même coup des influences plus thrash et ramène les growl à l’avant-plan. Cette pièce se rapproche des premiers faits d’arme de Children Of Bodom, les claviers en moins. Certes, l’on retrouve des arrangements mélodiques en filigrane des guitares, mais rien comparé au travail de Warmen. Celestial Wizard concentre surtout ses efforts à livrer des riffs persuasifs. Le niveau technique est élevé d’un cran sur "Powerthrone" avec en trame de fond un riff de guitare proche death / black, avant d’entrer dans un refrain au chant clair rappelant au passage le travail Gothenburg metal de Scar Symmetry et Soilwork. Le groupe se surpasse sur la pièce éponyme de l’album, en fermeture de celui-ci, sur près de huit minutes. Elle débute en toute similarité avec le reste de l’album, mais évite le piège de la répétition avec une cassure rythmique à mi-parcours, tout comme le faisait si bien Iron Maiden dans le passé.

Dans son ensemble, Celestial Wizard, avec "Winds Of The Cosmos", à défaut de faire évoluer le genre, s’assure tout du moins de le perpétuer dans le temps et de le garder bien vivant.