Le groupe
Biographie :

Celestial Vault est un groupe de post-black metal nantais créé par Adrien, Morgan, Sheb et William in 2013. En 2020, le groupe est composé de : Adrien (basse), Maxime (batterie), Morgan (chant / guitare) et Victor (chant / guitare). Le premier album, "Solar Throne", sort fin Janvier 2020.

Discographie :

2020 : "Solar Throne"


La chronique


Les albums concepts, des pièces musicales qui se veulent finalement très littéraires et / ou cinématographiques, ont toujours éveillé un grand intérêt en moi du fait de cette dualité, ce propos cohérent qui est tenu tout au long d’un album, et qui se suit afin de raconter une véritable histoire à la manière d’un roman. C’est donc avec un intérêt non dissimulé que je me suis lancé dans l’écoute de "Solar Throne" de Celestial Vault, groupe nantais qui évolue dans la scène black metal avec de grosses influences dans le post-black, cet album étant le premier d’une trilogie concept dépeignant un univers mythologique propre au groupe.

Ce qui peut étonner directement dans cet album, c’est que pour un album concept, on trouve beaucoup de passages instrumentaux, on peut donc se demander comment raconter une histoire avec si peu de paroles et pourtant la musique réussit tout aussi bien que les mots à raconter une histoire, tantôt très lourde et oppressante et parfois beaucoup plus légère, les mélodies nous plongent très aisément dans l’atmosphère qui veut être installée pour un passage précis du scénario proposé. Ainsi, on trouve dans cet albums deux morceaux uniquement instrumentaux, à savoir "Owl", qui n’est autre que l’introduction, et "White River", qui fait office d’interlude. Ces deux morceaux nous plongent dans des ambiances tout à fait différentes, le premier étant d’abord assez léger avant de tomber dans une ambiance très lourde et désespérée, ayant clairement pour but de mettre les choses en place. Le deuxième, quant à lui, est beaucoup plus calme et posé dans son entièreté, symbolisant un moment de calme après les évènements beaucoup plus tumultueux de "Solar Throne", la chanson précédente.

Pour ce qui est des morceaux dans lesquels on entend du chant, on constate une grande diversité, on peut en distinguer clairement au moins trois différents, représentant tous un personnage différent. L’intonation de ces chants donnant une indication sur la nature du personnage qui est en plus entouré de riffs et de patterns qui leurs sont propres, donnant ainsi plus de relief et de profondeur dans leur caractérisation, le personnage qui prend la parole dans la plupart des morceaux semble être le protagoniste principal, on peut sentir un personnage déterminé mais néanmoins assez candide et en découverte constante. Le deuxième personnage à prendre la parole dans "Solar Throne", qui se dépeint par un chant guttural très caverneux et rauque appuyé par un riff agressif et répétitif, donne l’impression d’une entité millénaire et puissante clairement hostile au personnage précédent, tandis que le dernier qui prend la parole dans "Moonrise – Lake" et "Emerald Sphere" semble plus désespéré, accompagné d’une batterie moins percutante et de riffs beaucoup plus clairs, il ne se dégage aucune sorte d’hostilité dans son attitude et il revêt plutôt des allures de prophètes ou de guide pour le personnage principal.

L’ensemble proposé en devient donc très cohérent et il est impossible d’écouter un morceau isolé du reste si l’on veut saisir tout le propos de l’album. "Moonrise – Lake", dans sa forme instrumentale, qui propose une montée en rythme et en puissance musicale appuyée par un chant qui se montre de plus en plus dramatique, atteint un apex dont on ne redescend pas dans la fin du morceau, elle amorce ainsi la suite à venir de ce périple dans les prochains albums sans pour autant délaisser la conclusion de celui-ci.

Le groupe nantais nous propose donc ici le premier opus d’une quête qui va se diviser en trois albums, avec une trame cohérente et une claire distinction des ambiances et des personnages, tous caractérisés de façon différente par des variations de chants et de composition, on se laisse aisément prendre dans ce récit sans s’y perdre pour autant et il est facile de poser des images sur les lieux explorés et des caractères sur chacun des personnages installés, il est également aisé de s’approprier tout cela à sa façon pour s’en faire sa propre interprétation. Ce premier volet se conclut sans vraiment laisser de flou et installe ingénieusement le prochain à venir. Les concept albums et la scène black metal française ont encore de beaux jours devant eux !


Praseodymium
Janvier 2020


Conclusion
Note : 17/20

L'interview : Morgan

Le site officiel : www.facebook.com/celestialvaultband