Le groupe
Biographie :

Celestial Season est un groupe de doom / death metal hollandais formé en 1991 et actuellement composé de : Lucas Van Slegtenhorst (basse), Jason Köhnen (batterie / Bong-Ra, Servants Of The Apocalyptic Goat Rave, The Answer Lies In The Black Void, ex-Barney UV, ex-Bluuurgh..., Köhnen Pandi Duo, Mansur, The Hard Way, The Lovecraft Sextet, The Thing With Five Eyes, Voodoom, White Darkness, Wormskull, ex-Korsakov, ex-Orphanage, ex-Deathstorm, ex-Glowstyx, ex-Killahman Machine, ex-La Tentatrice, ex-Pagan Bacchus, ex-Porcelain Minotaurs, ex-The Giants Of Húsavík, ex-The Goat Of Mendes, ex-The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, ex-The Mount Fuji Doomjazz Corporation), Stefan Ruiters (chant / ex-Orphanage), Olly Smit (guitare / ex-Barney UV, ex-Bluuurgh..., ex-Korsakov, ex-Hermano, ex-Mayer Blitz, ex-Spoiler), Pim van Zanen (guitare / Zamora), Jiska ter Bals (violon), Elianne Anemaat (violoncelle / ex-Karmaflow, Adoma, ex-Sundqvist). Celestial Season sort son premier album, "Forever Scarlet Passion", en Septembre 1993 chez Adipocere Records, suivi de "Solar Lovers" en Novembre 2015 chez Displeased Records, de "Orange" en Mars 1997 chez Big Bloke Records, de "Chrome" en Janvier 1999 chez HKM, de "Lunchbox Dialogues" en Mai 2000 chez La Guapa Records, de "The Secret Teachings" en Octobre 2020 chez Burning World Records, de "Mysterium I" en Avril 2022, et de "Mysterium II" en Décembre 2022.

Discographie :

1993 : "Forever Scarlet Passion"
1995 : "Solar Lovers"
1995 : "Sonic Orb" (EP)
1997 : "Orange"
1999 : "Chrome"
2000 : "Lunchbox Dialogues"
2001 : "Songs from the Second Floor" (EP)
2020 : "The Secret Teachings"
2022 : "Mysterium I"
2022 : "Mysterium II"


Les chroniques


"Mysterium II"
Note : 16/20

Après "Mysterium I" sorti au mois d'Avril, Celestial Season revient avec "Mysterium II" et comme une trilogie avait été annoncée il faut s'attendre à accueillir un troisième volume d'ici quelques mois. Trilogie oblige, le groupe ne change pas son fusil d'épaule et nous livre là encore un doom / death proche des grands de la scène anglaise tout en tristesse et en mélancolie.

Comme son prédécesseur, ce "Mysterium II" dure une quarantaine de minutes et ne se perd donc pas non plus en route, les morceaux sont longs mais le groupe garde un format compact à la fois pour coller à son concept en trois chapitres mais aussi pour ne pas sombrer dans la répétition ou l'ennui. Le premier volet était très réussi dans le genre et cette durée lui permettait de développer de belles ambiances sans tomber dans le piège du riff répété bien trop longtemps, on signe donc sans craintes pour la suite. "The Divine Duty Of Servants" ouvre le bal des damnés avec un doom très lourd et qui fait cette fois appel à des dissonances qui lui donnent une ambiance froide et malsaine qui flirte avec le black metal. Les mélodies typiques du doom / death reviennent toutefois bien vite et réinstallent l'ambiance dépressive et tragique que l'on connaît bien. "Tomorrow Mourning" ( joli jeu de mots soit dit en passant) nous en remet une couche d'ailleurs avec ces fameux violons et des mélodies là aussi d'une tristesse infinie. Le tout alterné comme le veut la tradition avec des riffs plus sales et par conséquent plus proches du death metal même si le tempo reste bien évidemment écrasant. Pas de grosses surprises donc par rapport à "Mysterium I" et c'est totalement voulu, encore une fois ces albums constitueront une trilogie avec le prochain et dernier volet et le lien musical sera donc évident. Celestial Season en profite tout de même pour faire évoluer les ambiances en apportant par exemple les dissonances dont on parlait plus tôt, c'est discret et ne concerne que certains passages mais cela suffit à faire de "Mysterium II" autre chose qu'un doublon de son prédécesseur.

Un morceau comme "April Darkness" fait d'ailleurs entendre lui aussi bien plus de contrastes que les morceaux du précédent album, on passe de mélodies d'une beauté et d'une tristesse à tomber d'un côté à des riffs bien sales et lourds de l'autre en un clin d'oeil. La répétition des mélodies en question en deuxième partie de morceau hypnotise et nous embarque dans sa beauté vénéneuse. Les growls se font un peu moins fréquents aussi et laissent place à un chant clair plaintif et truffé d'effets qui sonne plus souvent inquiétant voire même déjà mort que déprimé. On pense parfois à ce que Johan Edlund a pu proposer avec sa voix dans les moments les plus planants et sombres de Tiamat, comme par exemple sur les couplets du fameux "Whatever That Hurts" sur le mythique "Wildhoney". Cette façon de presque parler le texte plutôt que de le chanter avec cette voix grave et râpeuse dans laquelle il ne semble plus rester la moindre force, comme si Stefan Ruiters était déjà passé de l'autre côté et essayait de nous atteindre depuis l'au-delà. Pas de gros changements depuis le précédent album mais quelques variations et des ambiances différentes qui font que "Mysterium II" complète très bien le premier volume. Cela crée donc une certaine attente pour le futur troisième et dernier volet qui devrait lui aussi nous faire entendre une patte particulière tout en restant dans le doom / death. Celestial Season ne révolutionne pas sa formule avec ce nouvel album mais y insuffle ce qu'il faut pour lui donner une personnalité à part et on sent que la variété plus prononcée colle avec l'évolution du concept présenté sur cette trilogie.

"Mysterium II" suit donc la voie de son prédécesseur tout en apportant sa propre touche avec une ambiance générale plus contrastée, plus de variété dans les sonorités utilisées et un doom / death toujours aussi sinistre et noir. On attend donc "Mysterium II" de pied ferme pour découvrir ce que le groupe nous prépare en guise de conclusion pour cette trilogie conceptuelle !


Murderworks
Janvier 2023




"Mysterium I"
Note : 16/20

Après avoir sorti deux albums cultes de doom / death dans la grande tradition anglaise ("Forever Scarlet Passion" et "Solar Lovers"), les Hollandais de Celestial Season avaient embrayé sur trois albums de pur stoner avant de disparaître de la circulation en 2000. Ce n'est qu'en 2020 que le groupe a refait son apparition avec "The Secret Teachings" qui renouait avec le doom / death des débuts, ce qui nous amène au nouvel album "Mysterium I".

"Black Water Mirrors" confirme que le doom / death est toujours d'actualité et on retrouve ces fameux violons qui renvoient aux premiers My Dying Bride et qui ont le don de filer le cafard en plantant des ambiances à se trancher les veines ! Celestial Season fait depuis son précédent album un véritable retour aux sources et reprend à peu de choses près la formule qu'il avait posée sur "Forever Scarlet Passion" et "Solar Lovers". Dès ce premier morceau on retrouve les ambiances du doom / death anglais des années 90 avec cette impression d'abattement constant malgré la présence d'un certain groove dans les riffs. Et la fameuse touche de romantisme noir apportée par les violons qui imprègent ces quarante minutes d'une tristesse à faire pleurer une pierre. Certes la formule est classique et bien connue et Celestial Season l'a reprise comme il l'avait laissée dans les années 90, mais ça fonctionne à tous les coups et il faut dire que le groupe n'a rien perdu de son talent dans ce domaine. "Sundown Transcends Us" amène un peu plus de groove justement et pourrait presque renvoyer aux premiers Katatonia dans sa façon de distiller une sorte de mélancolie énergique. Les mélodies sont à pleurer mais le rythme est légèrement plus vivant et quelques riffs viennent apporter quelques lointaines senteurs stoner, comme un discret clin d'oeil aux trois albums sortis entre 1997 et 2000. Un tempo que "This Glorious Summer" s'empresse de refaire descendre dans les limbes en plombant l'ambiance par la même occasion.

En tout cas, tout ça agit comme une Delorean et nous renvoie trente ans en arrière, ce qui est parfait pour se prendre à la fois une bouffée de nostalgie et un coup de vieux au passage. Ce retour aux doom / death semble fait pour durer puisqu'à voir le titre de l'album il n'y a pas besoin d'être un prix Nobel pour comprendre qu'il y aura une suite, à moins que le groupe ne nous fasse la surprise d'un album séparé en deux facettes différentes. En tout cas, si "Mysterium I" ne fait rien entendre de nouveau, il continue plutôt efficacement ce retour aux sources initié par "The Secret Teachings" et le fait de manière un peu plus compacte et directe puisque ce nouvel album dure vingt minutes de moins que son grand frère. La raison se trouve probablement dans cette séparation en plusieurs parties, ce qui n'est pas plus mal et permet d'éviter de se prendre un pavé qui aurait peut être connu quelques passages à vide. Ici, les morceaux durent en moyenne entre cinq et sept minutes et si la base est la même, le groupe arrive à nous proposer une ambiance particulière sur chaque titre. "All That Is Known", par exemple, est clairement le morceau le plus lourd et le plus sinistre de l'album, tout en gardant cette mélancolie et ces mélodies qui semblent nous parvenir d'un autre monde. Globalement, on retrouve vraiment l'héritage de la scène anglaise et comme sur ses deux premier albums, le doom / death que Celestial Season propose ici renvoie aux premiers Anathema, Paradise Lost et My Dying Bride.

"Mysterium I" renoue avec les origines de Celestial Season et du doom / death et nous balance quarante minutes dans la plus pure tradition anglaise. Rien de nouveau sous le soleil mais cela fait plaisir d'entendre ce type de doom / death qui n'est plus si courant de nos jours, même si on en trouve encore des représentants en fouillant dans l'underground. Un retour aux sources initié par "The Secret Teachings" et confirmé par ce nouveau diamant noir qui nous promet une suite que l'on attend de pied ferme !


Murderworks
Juin 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/celestialseason