Le groupe
Biographie :

Carnal Lust a été formé en 1998 dans la banlieue Parisienne, il se composait à l’époque de trois musiciens, amis de longue date (Ludo, Gégé et Nickro). Une première démo sort, enregistrée dans des conditions extrêmes et underground, dans la pure tradition du punk et du death-metal, "Human Die". En 2001, le groupe enregistre sa seconde démo, "Prepare Your Soul", qui lui permet de démarcher auprès des labels. Diamond Productions se montrera le plus réceptif et leur proposera le meilleur contrat en Décembre 2002. De cette signature, naîtra le premier album, "Whore Of Violence", qui sort en Mars 2003. Les réactions positives ne se font pas attendre et les propositions de concert pleuvent. En Octobre 2003, pour des raisons personnelles, Nickro quitte le navire et est remplacé par L. Chuck D. en Janvier 2004. Mois plus que faste pour Carnal Lust, puisque Nils, et Death’Met, respectivement guitariste soliste et bassiste hétéroclite, scelleront le nouveau line-up. Le nouvel album du groupe, "Dawn Of The Hatred", sort le 2 Mai 2008 chez Thundering Records.

Discographie :

2001 : "Human Die"
2002 : "Prepare Your Soul"
2003 : "Whore Of Violence"
2004 : "Rebirth In Hate"
2008 : "Dawn Of The Hatred"
2012 : "The Hate Complete"


Les chroniques


"The Hate Complete"
Note : 16/20

L’activité de journaliste même associatif est souvent une formidable opportunité de faire des découvertes que l’on n’aurait pas soupçonnées. Carnal Lust fait partie de ces révélations, du moins en ce qui me concerne car le combo a tout de même douze années d’existence et une cohorte de fans hardcore depuis le très remarqué "Whore Of Violence", premier effort prometteur. Dix ans plus tard, les Franciliens nous reviennent avec "The Hate Complete", album concept ressemblant fort à une bible du death metal ; c’était écrit, sur le papier du moins, car en écoutant l’objet, nous nous rendons vite compte que diversité technique et richesse créatrice caractérisent un opus très ambitieux et qui se donne les moyens de ses ambitions. Au programme, treize titres (dont une cover de Dismember des plus réussies) très différents mais totalement justifiés pour une construction typique d’albums ayant une seule thématique de départ et une compo par paragraphe. Dans le rôle du conteur, un Chuck surprenant pour ne pas dire flamboyant, qui varie les teintes et les chants au gré des évolutions et des sentiments ressentis durant cette expérience. Le climax est entretenu par la qualité instrumentale, qui voit la batterie se faire par moments plus discrète au profit d’une basse lourde, soutenant un aspect très narratif des guitares. L’album ouvre sur une préface, "Sepulcrum", aux sonorités death assumées entretenues par un chant hurlé qui plonge l’auditeur dans cette sombre histoire de vengeance paternelle, dès les premières minutes. Tour à tour death pur ("Dominus Vobiscum"), à connotations heavy ("Una Salus Victis") voire carrément doomesque ("Morituri Te Salutant") en passant par du black pur ("Vade In Pace"). Nihiliste, sans concession, ne laissant aucun doute sur une fin désespérée, ce dernier opus de Carnal Lust multiplie les tempos orientant l’histoire, intrigue par la complexité de ses variations offrant certes une imagerie qui se dessine au gré des écoutes, mais mérite néanmoins plusieurs niveaux d’analyse. Ce qui est plutôt flatteur. Le combo nous offre une œuvre d’une rare intensité où l’évocation de la maturité ne suffit pas à qualifier une œuvre à part entière qui absorbera aussi les réfractaires du black.


Braindead
Juillet 2012




"Dawn Of The Hatred"
Note : 15/20

Comment vous parler de Carnal Lust sans dénaturer sa musique ? Eh bien perso j’évoquerais un joli cocktail de death et de thrash pas dégueu du tout, au contraire ! Une énorme section rythmique, à la fois bien speed et bien lourde, c’est ce qui accroche tout de suite l’oreille, je m’avance peut être mais j’ai l’impression que ces messieurs ont du "bouffer" pas mal de Slayer mais aussi du brutal death moderne.

Comme j’en ai eu l’occasion de le constater moi-même en live, leur riffs puissants et très entraînants sont taillés pour la fosse, sans compter que de bons solos mélodiques viennent parsemer le tout ! Le "hurleur" de service possède une voix bien grasse et brutale (idéale pour ce style), qui n’est pas sans m’évoquer Entombed dans les parties plus "chantées"… eh oui, j’ai oublié de le mentionner mais une fragrance que je qualifierais de "old school" vient parfumer cette galette, mais attention "old school" dans le bon sens du terme, en effet ce groupe n’est en aucun cas rétro et propose au contraire une musique moderne bien rentre-dedans ! Le titre 4 a l’intelligence de nous proposer en intro un sample de Georges W. Bush enchaîné d’un second émanant lui d’un certain Adolphe H de triste notoriété, histoire de démontrer par les faits la dualité / similarité dans les propos des deux hommes et surtout de nous rappeler que si les années ont passé, malheureusement certains fantômes de l’Histoire ressurgissent, et que le devoir de mémoire est plus que jamais d’actualité ! Je tiens cette explication du chanteur en personne, un mec super sympa et agréable au passage (assez éloigné de son aspect de brut sanguinaire), et avec qui j’avais eu plaisir à m’entretenir… Et encore une fois, un super solo mélodique vient clore ce titre ! Parlons de ce CD justement, les titres 5,7 et 9 sont sans doute pour moi les meilleurs, tant on y trouve réunies toutes les qualités musicales du groupe pour une efficacité sans faille et une belle urgence de l’exécution modérée par des parties plus lourdes et mid-tempo. Enfin en piste 11, une surprise vient clore cet album sous la forme d’une très bonne reprise du "Fascination Street" de The Cure version death metal, fallait oser, et pour la peine c’est très réussi !

Le seuls reproches que je ferais à cette galette sont sans doute sa trop grande linéarité (certains appelleront ça de l’homogénéité ?) et son léger manque d’originalité, je sais dans la bouche d’un fan de true black ça peut choquer mais que voulez vous j’assume, et je vais pas m’excuser pour mes goûts ou cet avis strictement personnel. Pour ma part j’avais davantage été convaincu en live et je ne peux que vous encourager à courir les soutenir sur scène ! Quoi qu’il en soit les amateurs de thrash / death y trouveront leur compte sans aucun doute, et tranquillement, sereinement, Carnal Lust vient de prouver qu’il fait désormais partie intégrante de la catégorie des groupes sur qui la scène metal Française peut compter ! Assurément un groupe à soutenir et à défendre… Cocorico !!!


Ihsahn62
Avril 2008




"Rebirth In Hate"
Note : 16/20

Un mini CD comportant 4 morceaux, et quels morceaux ! Véritablement bien conçus ! Extrêmes à souhait. Les plus brutaux ne seront pas déçus. Vous allez vous en prendre plein les oreilles du début à la fin ; impossible d'en décrocher. Excellent death. Les fans de Carnal Lust ne vont pas connaître de déception ! Vous allez ressentir la gradation, la montée en puissance de la musique... miam... un régal... Sincèrement si vous décidez d'acheter ce mini en attendant l'album vous n'allez pas le regretter. Un orage, la pluie, le vent... déjà vous savez à quoi vous attendre, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Très vite la puissance monte, dès les premiers accords basse et guitare vous n'allez pas pouvoir vous empêcher d'headbanger! Le son est toujours aussi pesant qu'un death classique, la guitare apporte la rythmique. Un son inévitablement puissant. Tout se suit, un coup rapide, la batterie se fait sentir, puis le son grave de la basse montre sa puissance, les guitares crissent, un véritable chef-d'oeuvre death. Au risque de me répéter, tout est vraiment bien conçu. Des passages plus lents, un mélodie décadente entraînée par le son de la gratte, un côté dépressif mais attention à ne pas confondre avec du black metal. Vous n'aurez pas le temps de souffler, la jonction est presque impercevable. Tout part très vite. La voix reste particulière à Carnal Lust, toujours brutale mais avec la particularité d'un chant death qui se démarque, les paroles sont un peu plus discernables comparé au chant death classique. Le dernier morceau se termine par le son de la pluie. Si vous le passez en boucle, la fin est le début ; C'est le début de la fin. Tremblez, Carnal Lust va vous faire perdre le nord. Ce mini n'est pas simple à décrire, il faut l'écouter. Toujours dans sa lignée, espérons que l'album de Carnal Lust sera tout aussi bon.


Karonembourg
Décembre 2004


Conclusion
A écouter : Meandering Deep Of My Anger (2008)

L'interview : L. Chuck D. & Ludo

Le site officiel : www.carnal-lust.com