Le groupe
Biographie :

Le groupe débute en 2002 sous la conduite de Michael Kern comme side project death metal. Après quelques concerts et une participation moyenne, ils se sont envolés vers le New Jersey, aux Etats-Unis pour enregistrer leur premier MCD "Carnal Decay" au Rob Grenobles Watermusic Recorders Studio. Billy Milano (SOD, MOD) logeait dans le même établissement. Par chance il a été convaincu de produire et de mixer deux chansons de leur premier enregistrement. Après les changements habituels de line-up, la formation s’est regroupée fin 2003 en un trio stable constitué de Michael Kern, Isabelle Iten et Reto Ehrler. Le progrès musical dû à ces changements de line-up est devenu rapidement évident. Ils ont donc enregistré 3 chansons pour un split CD 3 titres qui est sorti chez Grotesque Productions (Espagne) fin 2005. En 2006, le groupe change pour Fastbeast Entertainment et réalise son désir de longue date d’un album. Le CD de 10 titres appelé "Carnal Pleasure" est un travail solide avec un son direct et brutal. En 2008, avec "Chopping Off The Head", le trio fait un bon pas en avant et améliore son propre style. En 2010, Nasar Skripitskij arrive au poste de bassiste, et en 2013, Markus Röthlisberger arrive au poste de batteur. En Janvier 2016, Carnal Decay par enregistrer son troisième album au Kohlekeller Studio. "You Owe You Pay" sort en Février 2017 chez Rising Nemesis Records.

Discographie :

2002 : MCD "Carnal Decay"
2005 : Split CD "Grotesque First Action"
2006 : "Carnal Pleasures"
2008 : "Chopping Off The Head"
2017 : "You Owe You Pay"


Les chroniques


"You Owe You Pay "
Note : 15,5/20

Tout le monde aime les chocolats suisses. Oui, même toi là-bas ! Par contre, si le pays des bonbons Ricola est surtout connu pour être resté neutre lors des guerres européennes, il héberge un groupe de brutal death metal qui renverserait des armées entières. Carnal Decay, quinze ans de carrière et quatre albums dans les canons, c'est la puissante voix de Michael Kern, les riffs tranchants d'Isabel Iten et Nasar Skripitskij (respectivement guitare et basse) ainsi que les blasts de Markus Röthlisberger. Si le groupe se fait discret à ses débuts, il nous livre après quatre ans d'attente son premier album, mais nous fera patienter six ans entre le troisième et le dernier. "You Owe You Pay ", c'est celui que nous avons attendu si longtemps. "De toute façon le brutal death c'est une histoire d'américains" est une phrase que l'on peut entendre à un concert de Dying Fetus, Krisiun ou Cannibal Corpse, mais qui est fausse. Tout simplement parce que les riffs de Carnal Decay peuvent amplement vous écraser ou hacher vos cervicales, au choix. Il est risqué d'avoir des dettes, et c'est ce que les Suisses vont nous expliquer !

On commence en douceur avec "No Sequel". Non je déconne, ce titre est empli de blasts et les hurlements se font entendre à peine après dix secondes de riffs d'une puissance hallucinante. On a l'impression que les Suisses ne veulent perdre aucune seconde sur "Until We Die" également, puisque ce titre sera l'un des plus rapides de l'album. Outre l'aspect assez old school, les riffs sont lourds et dignes des plus grands. "Decimating The Living" semble ancrée dans la même veine, avec une avalanche de blast beats qui ravira les amateurs du genre, sous des riffs qui semblent empreints de technique. Si vous aviez tendance à sous-estimer le potentiel de rapidité du groupe, il est temps d'avouer vous être trompés. "Show Your Fucking Face" fera jouer tous les instruments à une vitesse hallucinante, et alterner la voix de Michael Kern avec celle de Melchior Borg d'Abysmal Tormentpour un renouveau continuel. "Murder A La Carte" se laissera introduire par un petit sampler qui répètera le nom de l'album avant une avalanche de violence maîtrisée. Que ce soit des riffs lents et pachydermiques où des enchainements rapides, le groupe entier n'est pas né de la dernière pluie.

"Not Worth A Bullet" fera à nouveau appel à un court sampler avant de déclencher une guerre sans merci. Un peu plus lents sur le refrain, les riffs seront cependant très efficaces pour briser des nuques. "Your Guts My Glory" penche légèrement vers le grindcore avec sa vitesse d'exécution tout bonnement démentielle, son growl caverneux à souhait, presque vomi, et la présence de Julien Truchan de Benighted. Petite pause technique avec "Freed From The Leash", qui tentera avec brio de faire rivaliser vitesse avec rythmes lourds. On arrive cependant un peu trop rapidement sur le duo de fin. "I Crush Your Dreams" fera office d'usine à blast beats avec une fois encore une alternance de hurlements plus puissants les uns que les autres avec ceux de Wille Kurr de Jehacktet, alors que "Trick Or Treat" jouera également sur la vitesse, sans oublier l'aspect lourd du groupe. Si les breaks sont nombreux, c'est pour mieux lancer des mouvements de foule bienvenus en live. A noter le son de basse dès la deuxième moitié du titre qui est délicieux.

Trente-cinq toutes petites minutes, c'est le temps que dure cette petite ode au headbang. Rare dans nos contrées, c'est un groupe de qualité qui nous délivre aujourd'hui une sorte de confirmation de son rang. Si le son peut parfois paraître brouillon sans casque, cette impression se dissipe rapidement après deux ou trois titres. Nos scènes sont prêtes pour vous, amis suisses !


Matthieu
Février 2017




"Chopping Off The Head"
Note : 11/20

La scène metal suisse ne m’est que très étrangère et pourtant je ne doute pas de la quantité de groupes qu’elle doit contenir. J’ai donc été très enthousiaste à l’idée de pouvoir la découvrir avec plus de profondeur. Et pour bien commencer, c’est avec les Zurichois de Carnal Decay et leur grind-death metal brutal et chaotique. L’album en question s’appelle "Chopping Off The Head" et est le quatrième opus des Helvètes dont la devise pourrait être (en toute délicatesse) "faster, louder and always more fucking brutal". Il bénéficie d’un artwork qui donne envie d’en écouter le contenu et qui se trouve être totalement réussi : ambiances sanglantes au rendez-vous sans pourtant être trop gores et dans un style manga inspiré de "Sin City". Malgré tout, je déplore l’absence des paroles… c’est toujours intéressant de jeter un œil aux idées prônées, surtout lorsque celles-ci sont absolument incompréhensibles à l’audition comme c’est le cas ici. Alors ce contenu, parlons-en ! Quand "Mary And The 3 Kings" débute, on comprend immédiatement qu’on aura affaire à neuf morceaux de "gruik gruik" non stop… Le morceau se révèle pourtant être assez bien construit, les guitares se décalent de la batterie de temps en temps, celle-ci ne lâchant jamais les doubles kicks ou les blasts. Mais bon voilà, un morceau de cette trempe est excellent ; deux, ça passe encore ; trois, ça commence à devenir lourd ; mais tout un album… S’il n’y avait pas des intros parlées lors de "Chopping Off The Head", "One By One" et "Raptured By Torturing", les neuf titres se succèderaient les uns aux autres sans que l’on se rende compte du changement. Pourtant, le groupe a tout ce qu’il faut : un gorgeur puissant et au timbre parfait pour le style, des guitares qui certes font loin de faire dans le compliqué mais qui le font bien, une batterie dévastatrice et une bonne production dans l’ensemble. Tous ces éléments mis ensemble nous donnent de la musique très violente mais encore très chaotique dans son agencement. Je conçois que beaucoup de groupes de brutal death / grind mettent avant tout la brutalité et les blasts en avant… mais respecter cette règle tout en sachant ne pas tomber dans la linéarité reste un gros atout… atout que Carnal Decay n’a pas encore acquis malheureusement !


Ichigo
Décembre 2008


Conclusion
Le site officiel : www.carnaldecay.com