Le groupe
Biographie :

Carnage Of Children a été créé à Lyon en Novembre 2006 par Gary au chant et à la guitare, Hugo aux chœurs et à la guitare, Pascal à la basse et Greg à la batterie. Au printemps 2007, Carnage attaque les concerts sur la scène lyonnaise underground, puis à la fin de l’année Greg décide de quitter le groupe. Quelques temps après, Anthony le remplace et le quatuor enregistre en Février 2008 sa première démo "Extinction" entièrement auto-produite. Après l’enregistrement, le groupe reprend les concerts, enchaînant les bonnes chroniques, les compos évoluent et Carnage Of Children se forge une solide réputation dans la région. Gary décide de se consacrer à la guitare et envisage d’engager un chanteur à part entière. En Janvier 2010, Alexandre rejoint le groupe comme chanteur principal. L’année suivante Carnage Of Children rentre au studio Pogoson à Villeurbanne. Leur premier opus "Way Of Darkness" sort en Mai 2011. Les dates s’enchaînent en France et Suisse. Anthony quitte le groupe en Novembre 2011 et Alexandre en Juin 2013. Le nouveau line-up sera présenté en Septembre, accompagné par la sortie du deuxième album, "Extinction" pendant que le groupe se fait une petite renommée internationale et commence à remplir son planning live pour 2014.

Discographie :

2008 : "Extinction" (Démo)
2011 : "Way Of Darkness"
2013 : "Extinction"
2019 : "Temple Of Hate"


Les chroniques


"Temple Of Hate"
Note : 13/20

Une douce complainte acoustique ouvre cet opus, d’une simple manière, aux antipodes de ce qu’évoquent le nom de ce groupe et le titre de l’album, un lead de guitare très mélodique s’insinue, le voyage commence calmement. "The Arrival Of The World Below", titre instrumental introductif, se conclut sur de magnifiques synthés imitant des chœurs, on est clairement dans le trip grandiose et malfaisant.

Ensuite, c’est la fracture, Carnage Of Children défend une musique lourde et opaque, à grand renfort de guitares graves et de batterie technique à souhait. Structurellement, le death metal de ce groupe français est complexe, il comporte de nombreux riffs et structures qui s’entrecroisent, se mêlent, s’étendent et se contractent, avec l’appui de synthés symphoniques sur certains passages. De nombreux licks de guitare agrémentent l’ensemble et les solos sont bien virtuoses. Il y a un balancement constant entre des passages mélo et d’autres résolument brutaux et dissonants.

Le truc qui étonne au premier abord, c’est le son, alors que l’intro annonce un son plutôt clair et ouvert, le second titre engage l’auditeur vers une sonorité plus compressée, dense, avec un son de batterie trop grave qui fait autoprod'. Les guitares, qui ont un son qui rappelle le néo metal, manquent également de corps, nous avons de ce fait le sentiment d’un son écrasé et petit. C’est bien dommage car le groupe se défend pas mal en ce qui concerne l’aspect purement technique. Dans un esprit très proche de Morbid Angel, "Temple Of Hate" dégage une atmosphère sombre et occulte tout du long. Le chant fait penser à un David Vincent en mode plus guttural. De plus, de nombreux éléments modernes provoquent un éloignement par rapport au death old school. Quelques passages mélodiques s’inspirent du metal progressif comme sur le titre "In The Middle Of The Sun", mais ceux-ci interviennent de manière plutôt abrupte, et cela a pour effet de casser sensiblement le rythme de l’écoute. L’album est cependant ponctué d’une multitude de détails et d’interventions qui donnent du crédit aux compositions. Le seul truc qui pêche, c’est le côté décousu dans la mise en forme de tous ces éléments, comme l’enchaînement des titres "Against The Enemy" et "Macabre". Pourtant je suis un gros amateur de patchwork et de musique complexe, là, on se situe dans un entre-deux, c’est ni trop dense et foisonnant, ni trop simpliste. Il y a une volonté de la part de Carnage Of Children de rendre son death moderne et progressif, mais l’ensemble manque un tantinet de cohésion. C’est vraiment dommage car on sent un potentiel énorme chez ces mecs-là.

"Temple Of Hate" est bourré de bonnes idées, il y a un feeling très singulier, l’ensemble dénote d’une volonté de porter la musique à un degré supérieur de musicalité et de technicité, mais Carnage Of Children se noie parfois dans son propre flot sonore. Il faudrait que le groupe arrive à mieux canaliser ses idées. Malgré tout, vous passerez un bon moment en compagnie de ce groupe bien de chez nous, car il y a quand même au sein de ce nouvel opus, des supers moments metalliques !


Trrha'l
Mai 2019




"Extinction"
Note : 12,8/20

Deuxième album pour les Lyonnais de Carnage Of Children avec un style visuel plutôt proche de "Way Of Darkness" et également un style musical lui aussi relativement proche. Les gars ont changé un peu le line-up depuis le premier album, et proposent aujourd'hui ce second album de huit titres qui en fait est un ré-enregistrement des cinq premiers titres de leur démo de 2008 qui portait le même nom à laquelle ils ont rajouté trois titres qui semblent être inédits, à savoir : "Carnage", "Napalm" et "Destroy" (ça en fait de la news, non ?).

"Extinction" ne présente donc rien de vraiment nouveau sur ses trois quarts or étant donné que leur première démo m'était totalement inconnue, ce CD est finalement une découverte totale. Il est vrai que je n'ai pas été spécialement fan de leur première giclée "Way Of Darkness" pour l'avoir trouvé trop fade, alors vu que les choses n'ont pas l'air d'avoir totalement bougé c'est avec beaucoup d'appréhension que ce "Extinction" est passé dans la machine. Carnage Of Children c'est du death metal en condensé avec une connotation totalement moderne. C'est vrai que les morceaux sont brutaux, la voix du vocaliste est impressionnante"d'acidité râpeuse", les guitares sont montées sur des ressorts d'agressivité et de violence compulsive ce qui donnent aux titres un maximum d'élan pour aller se fracasser sur le mur de l'oreille interne, mais même si c'est extraordinairement brutal, c'est totalement difficile à assimiler.

Le tout n'est pas d'être uniquement violent et brutal dans le death metal, il faut une certaine logique des choses dans sa musique et Carnage Of Children assaille l'auditeur comme Ghenghis Khan le faisait, mais avec une manière personnelle de dépouiller le gueux jusqu'à le dépecer et le bouffer jusqu'à la moelle. C'est ce côté technique mais franchement bizarre qui donne du mal aux morceaux de Carnage Of Children à être assimilé simplement par l'auditoire. C'est vrai que ça semble bien branlé, parce ce qu'en matière de brutal death à la sauce américaine underground, les mecs se posent là. On assiste à une déferlante de riffs explosifs mais qui perdent obligatoirement le patient à un moment donné. C'est le cas avec "First Pain", les mecs se régalent à envoyer un solo de psychopathe entre des riffs de névrosés, et des descentes de manches sous acide, mais si le musicien se fait plaisir il est fort possible qu'à un moment donné, ça devienne un plaisir solitaire, et peut-être que là n'est pas non plus le seul objectif qu'il a au final. Ce sont des morceaux ultra compacts, du moins pour les cinq premiers issus de la démos et en fait avec la production qui est ultra lourde, ça trigge à mort et ça bouffe tout à l'arrivée...

En revanche, sur les trois derniers titres, ces trois nouveaux morceaux peut-être, en tous les cas on sent une certaine différence. Plus intéressés par l'ambiance et la volonté de se montrer moins illogiquement brutal pour construire des morceaux plus simples mais plus percutants, Carnage Of Children arrive à se frayer un chemin plus droit dans la jungle brutal death. Les vocaux sont toujours aussi rocailleux, mais le style est plus old school, avec des rythmiques plus posées, plus primaires mais parfois presque grind / death. Les solos sont plus morbides et le lead guitare a envie de mettre une rafale de notes plus insistantes. "Napalm" montre déjà une autre gueule, et c'est plus efficace. C'est mieux construit en tous les cas pour moi, et ça donne envie de plus gerber son quatre heures devant la maîtresse que d'aller pleurer dans les jupes de sa mère. Neuf minutes sont consacrées pour "Destroy", comme si Carnage Of Children allait nous faire de la prog. C'est audacieux d'écrire un titre aussi long pour du brutal death, mais finalement le groupe s'en sort bien, parce qu'il a injecté des passages presque brutal thrash / death à en créer des harmonies qui font du morceau quelque chose de durable.

La nouvelle voie de Carnage Of Children sur ces trois morceaux d'une bonne technique qui plus est, donne envie d'aller plus loin et heureusement que ces titres sont là. Alors effectivement c'est plus intéressant que ne l'était "Way Of Darkness", parce qu'il y a une différence nette sur l'écoute de l'album après le titre "Extinction", et si le style de Carnage Of Children pouvait s'affiner dans la direction des trois derniers titres, je signe tout de suite...


Arch Gros Barbare
Janvier 2014




"Way Of Darkness"
Note : 12/20

Premier album pour les Lyonnais de Carnage Of Children, qui après cinq ans d'existence et une démo, se fendent d'une auto-production longue de dix titres. Dix chansons d'un death metal qui se veut bien agressif dans ses structures mais un bon nombre de fois pas mal décousu. Dans le sens où pour donner un aspect technique tant sur les rythmiques que sur les changements de tempo, on se retrouve bousculé au milieu de riffs qui nous donnent l'impression de ne pas avoir de liens entre eux, et la compréhension des morceaux se fait difficilement.

Pourtant ce n'est pas faute d'avoir de bons passages comme sur "Hellraiser" où la continuité du morceau reste dans le brutal ou encore la plutôt pas mal "Under Suffering" qui montre de bonnes rythmiques logiques pour rendre la morbidité d'origine du death metal. Autre problème c'est la longueur de certains morceaux, presque six minutes pour "Antichrist", "Infinity" et "Belief" faisant plus de six minutes, sans parler des sept minutes de "Under Suffering", mais là c'est un moindre mal. Carnage Of Children possède la rage des groupes de death, avec un bon vocaliste qu'est Alexandre,il possède également un son de guitares bien grassou qui plaît pas mal, mais c'est cette manière de construire les morceaux qui pour moi est un frein à la bonne appréciation de l'album. Peut-être que des choses plus basiques auraient mieux servi la cohésion des chansons. Mais en matière d'instrumentaux les lascars maîtrisent le sujet. En effet l'introduction "Into The Abyss" est une ouverture magnifique à l'album et "Way Of Darkness" chanson portant le titre de l'album lui-même, bien que similaire dans sa première partie à l'esprit de l'introduction, ce morceau évolue en instrumental à qui on aurait pu rajouter des lignes vocales. Mais le lead guitare mène la danse qui se termine d'ailleurs dans un chaos presque black et super malsain. Ce titre sert finalement de starter à "Belief" qui s'enclenche tout de suite après. Un morceau fidèle aux autres titres de l'album.

Alors même avec un visuel travaillé dans le booklet, même avec une volonté d'envoyer le bousin comme il faut, je trouve que Carnage Of Children n'arrive pas à savoir dans quel sens il veut aller pour ses chansons. Ça reste une base death metal avec des segments techniques, des segments brutaux, des segments plus posés, mais qui ont l'air d'avoir été imbriqués les uns aux autres sans vraiment de logique. La production est ce qu'elle est, elle profite pas mal aux guitares, la batterie n'est pas dégeu, mais un peu plus de puissance au chant n'aurait pas été de refus... L'album est sorti, reste à trouver les auditeurs.


Arch Gros Barbare
Octobre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.carnageofchildren.bandcamp.com