Le groupe
Biographie :

Cardiac Arrest est un groupe de death metal américain formé en 1997 et actuellement composé de : Adam Scott (chant, guitare / ex-Eve's Bringer, ex-D.O.T.A.C., ex-Rellik), Dave Holland (basse / chant), Tom Knizner (guitare, chant / Severed, ex-Dogod, ex-Gangulated Pus) et Nick Gallichio (batterie / ex-Repressed Crusader). Cardiac Arrest sort son premier album, "Morgue Mutilations", en Octobre 2006 chez Redrum Records, suivi de "Cadaverous Presence" en Avril 2008 chez Epitomite Productions, de "Haven For The Insane" en Juin 2010 chez Ibex Moon Records, de "Vortex Of Violence" en Mai 2012, de "And Death Shall Set You Free" en Décembre 2014 chez Razorback Recordings, de "A Parallel Dimension Of Despair" en Avril 2018 chez Memento Mori, et de "The Day That Death Prevailed" en Juillet 2020.

Discographie :

2004 : "Heart Stopping Death Rot" (EP)
2006 : "Beast Among Many" (EP)
2006 : "Morgue Mutilations"
2008 : "Cadaverous Presence"
2010 : "Haven For The Insane"
2012 : "Vortex Of Violence"
2014 : "And Death Shall Set You Free"
2018 : "A Parallel Dimension Of Despair"
2020 : "The Day That Death Prevailed"


Les chroniques


"The Day That Death Prevailed"
Note : 16,5/20

Et bien voilà, ça fait deux ans que "A Parallel Dimension Of Despair" est sorti, et il semblerait que Cardiac Arrest ait repris son rendement d’une sortie d’album tous les deux ans. Hormis la période de quatre ans de vide entre 2014 et 2018, ces bouchers américains nous ont toujours tenu un calendrier assez régulier. Toujours partisan d’un death metal basique, bien cradingue et groovy à mort, cette sortie est le digne successeur du skeud précédent, qui est lui-même la suite logique de celui d’avant, et etc.

Dès le départ, on est dedans, l’introduction reprend le concept des sirènes en temps de guerre, avant de se faire couper la chique par un solo apocalyptique sur fond de toupatoupas lourdingues. Le riff principal est délicieusement banal et distille cette putréfaction caractéristique qui se répand tout autour de vous. Cardiac Arrest, en fervent défenseur du chaos métallique, enfonce le clou au deuxième track, qui possède une dynamique un poil plus punkisante, limite crust, les lignes de chant savent générer le sentiment d’insécurité et de menace qui va bien, c’est toujours plus lourd, mais ce titre prend également une direction plus guerrière. Qu’est ce que c’est bon ce break de basse distordue, c’est juste ce qu’il fallait avant de balancer le solo infernal qui se pointe juste après. "Birth Of Hideki", troisième track, est assez insolite, avec son intro à tendance porno-scato, son middle break qui nous plombe un riff bien malsain, et son solo qui singe littéralement le trait de tapping de Van Halen dans "You Really Got Me", je vous jure que c’est vrai.

Je ne vais pas vous détailler le tracklisting, car "The Day That Death Prevailed", à l’instar de toutes les autres productions du groupe, est un disque qui vous plonge dans la fange et la crasse, et vous y maintient la tête jusqu’au trépas. Encore une fois le génie opère, dans la lignée de groupes comme Autopsy ou Obituary, ces musiciens persistent dans un death metal basique mais tellement prenant, c’est toujours hyper efficace, et lorsqu’on s’y attend pas, ces mecs vous balancent un petit moment surprenant parfaitement inattendu et adapté à la situation, comme sur "Plague Ridden Destiny", et son final doomesque aux harmonies si pessimistes, c’est juste parfait. D’ailleurs, les moments les plus sombres m’inspirent ce grand disque qui est "Cause Of Death", surtout lorsque les guitares se lamentent, comme celles de James Murphy à l’époque, quel kiff ! Sur un titre comme "Sodomite", c’est l’inverse, le groupe nous jette tout ce qu’il trouve à la gueule et assument complètement son côté le plus animal. La production est également dans les clous, lourde, sourde, baveuse, la batterie est très acoustique et sature juste comme il faut, le chant est bien à sa place dans le mix, on écoute l’ensemble avec délectation en faisant tournoyer de la tripaille bien fraîche au-dessus de nos têtes, comme on ferait tourner les serviettes au mariage de Jean-Michel Beauf.

Dans le sillage des formations comme Autopsy, Obituary, Cianide, Grave, Repulsion ou encore Master, Cardiac Arrest continue son petit bonhomme de chemin avec comme simple bagage son death metal suintant de bile. Encore un disque à la fois prenant, simple et efficace, avec une belle énergie qui donne envie de picoler des bières chaudes en festival, de pisser sans les mains et de se coller aux barrières tout suants pendant les concerts.


Trrha'l
Août 2020




"A Parallel Dimension Of Despair"
Note : 16/20

Ça fait un petit moment maintenant que Cardiac Arrest prêche la sainte parole du gore ! "A Parallel Dimension Of Despair", sixième album de ces bouchers de Chicago, ne déroge pas à la règle qu'ils se sont depuis toujours fixés : faire fuir le manant à grands coups de solos Slayeriens, de riffs groovy et patauds, avec l'aide d'un son de guitare boueux et lointain.

Pendant plus de 45 minutes de jouissance gutturale, le furoncle ne désenfle pas, au contraire même, celui-ci peut éclater à tout moment et enduire l'auditeur de jus purulent. Cardiac Arrest n'est pas là pour nous ménager, bien au contraire, c'est une véritable opération du tympan à grands coups de scalpel rouillé et émoussé. C'est le label Memento Mori, grand spécialiste du metal de la mort, qui est en charge de promouvoir cet opus nauséabond et purulent. Chaque titre de l'album est un hit potentiel pour fan de gore, adepte de l'Obscene Extreme, et qui aime se poser devant des vieux films de Lucio Fulci le samedi soir tout en se tapant une pizza au chorizo. "A Parallel Dimension Of Despair" est plaisamment basique du début à la fin. Les 11 morceaux putrides de l'album sont tous entraînants, et fleurent bon le gore dans son intégralité. On pense de suite à Abscess, aux premiers Exhumed, à Autopsy évidemment, Mortician ou encore Impaled.

Dans ce fatras de décibels, on distingue malgré tout des guitares graissées à l'huile de chaîne, une basse qui ronfle comme un bébé asthmatique mordu par le rat-singe de Braindead, une batterie au rythme sincère, du genre en qui on peut faire confiance car on sait qu'elle ne s'arrêtera jamais, sous aucun prétexte, et un chant glaireux à souhait. Les mecs de Cardiac Arrest savent jouer de leurs instruments mais la technique, ils s'en foutent complètement. Leur kif, c'est balancer du riff à tire-larigot. Autre détail non négligeable, le son a gagné en clarté et en précision par rapport à leurs précédentes productions. Cardiac Arrest, c'est rugueux, sale, abject, mais délicieusement entraînant. La formation américaine mise tout sur l'efficacité des riffs et ça le fait grave ! "When Murder Is Justified" et "This Dark Domain", respectivement cinquième et neuvième plages du disque, viennent ralentir la cadence en misant sur le côté doom de la force, pour ce qui est du reste, ça trace tout droit dans un esprit "rock'n'roll" pour les morts. Autre bonne surprise, le dernier titre de plus de huit minutes ; final puissant dont l'intro est construite autour d'une mélodie sombre et entêtante ; dévoile un côté progressif plutôt inattendu avec un solo plus mélodique qu'à l’accoutumé, à grand renfort de sweepings véloces, qui précède un passage des plus inquiétants, valorisé par une mélodie sinistre et des hurlements de possédés torturés, tout ça devient carrément funeral doom !

Quel disque ! Les fans de death metal groovy vont être ravis, il y a peu de chances pour que vos voisins aiment ça, vos parents non plus d'ailleurs, mais c'est ça qui fait le charme de cet opus. Voici donc un album parfait pour se défouler, spécialement conçu pour nous, les vilains petits canailloux qui rotent et qui pètent.


Trrha'l
Juin 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/cardiacarrestdeathmetal