Yeeeeeeeah, paye ton "Roachstomper", je paye ma bièèèèèèèère !!!!! Deuxième album du groupe italien Carcharodon, un peu plus de quatre ans après "Macho Metal", avec un putain de graillon southern emberlificoté dans du stoner des plus bourrus et artisanaux, et du death'n'roll des plus cocasses. C'est assez marrant de lire : "Recommandé si tu es capable d'aimer un mélange de Hank III, High On Fire, Entombed, Crowbar et Mastodon". Parce que hormis Entombed, le reste ce sont des groupes que je n'apprécie par forcément, alors que Carchardodon m'a mis un petit retour de phalanges bien sympathique en fait.

C'est un album qu'on écoute avec un certaine légèreté, comme peuvent l'être d'ailleurs la plupart des chansons. Je veux bien entendu parler de l'allégresse qui ressort de tous les morceaux et non pas de certains passages bien lourds typique de la scène stoner. Mais Carcharodon apporte beaucoup d'éléments extérieurs à leur stoner / death'n'roll, des trucs hyper bluesy, country, texan, sudiste aussi, presque cajun (On sent bien la canne à sucre de la Louisiane dans le rhum....). C'est un onze titres qui groove à tours de bras, sans jamais s'arrêter. On distingue tout de même une grosse influence du death old school qui a certainement bercé les membres du groupe pendant quelques années, mais tous ces petits moments de guitares groovy, mélangeant du "Too Right Shoot..." d'Entombed, ouaaaaais... aussi du Mastodon, d'accooord, un peu de Motörhead.... font que Carcharodon tire bien son nom du prédateur aquatique, car ils nous attirent intelligemment et sournoisement dans leur distillerie de gnôle musicale pour nous faire goûter un petit panel de sonorités enivrantes des plus doucereuses, tandis que l'arrière-goût reste épicé au possible... " Pig Squeal Nation" ne vous donne-t-elle pas envie de passer une soirée dans un bar enfumé par le cigare, avec une lumière tamisée, en profitant de cette atmosphère rock bluesy où vocaux death et érayés se mêlent aux cris porcins les plus enragés sur des guitares tellement endiablées... ?

On passe de passages ultra canardeurs, à des moments beaucoup plus posés comme sur "Beaumont.TX" où le stoner se fait nettement plus doom. C'est ce qui fait la grande force de cet album, aucune lassitude, de la diversité, que de bons ingrédients pour les fans de ce style de musique j'entends bien. Ils ne tombent jamais dans l'excès de riffs, on note bien que les compositions ont été créées pour se faire du bien, pour profiter de la musique pour la musique, juste un agréable moment en fait. Petite bouffée très texane dans l'album, avec un zest de fun citronné : "Marylin Monrhoid", qui n'est là que pour vous faire plaisir, vous donner de la bonne humeur à la Shérif Fais-Moi Peur, on se voit bien dans la caisse des Dukes de Hazzard, en train de filer comme le vent pour pas se faire choper les bouteilles d'eau de feu que l'autre "branquignole" de Rosco P Coltrane veut confisquer !!

Carcharodon c'est de la grosse machine southern, à l'écoute d'un titre comme "Chupacobra" (Tiens ça me rappelle un titre d'une épisode de The Walking Dead), on n'a qu'à fermer les yeux pour se voir directement dans le désert mexicain à bouffer du cactus pour survivre... Les ambiances sont pesantes, mais tellement réelles. La suite de l'album n'est que déferlante de chansons rythmées qui donnent envie de bouger, "Burial In Whiskey Waves".... Aaaaaah, à trop écouter ce genre de morceau, on en deviendrait alcoolique, c'est dangereux... l'ombre de  Tonton Jack surplombe totalement ce titre, un vrai régal de malt. Surtout le passage le plus surprenant, étant celui dans le dernier tiers où les claviers nous apportent un air presque de fêtes de fin d'année, avec de la joie enfantine, on s'en demande même ce que vient faire ce passage totalement inopportun, mais pourtant très en adéquation avec la fin du morceau.

Heureusement qu'on a "Alska Pipeline", juste après, pour nous rappeler que les Italiens aiment le death metal, un death groovy, stooony dirigé au son des guitares "banjos" très déjantées... Putain je veux du poil... Rooooooock'n'rooooooooollll !!! Aaaah oui, jusqu'à la fin, Carcharodon s'efforce avec une facilité déconcertante finalement à nous envoyer dans le Sud, toujours plus au Sud, des guitares simples au demeurant, mais efficaces, et cette voix si crasseuse du chanteur font de ce second album un bon album. Même la fin hypnotisante de "The Sky Has No Limits" arrive à nous faire comprendre que l'album est bel et bien terminé... Même la pochette qui a l'air de sortir d'un cauchemar enfumé par une prise de substances totalement illicites en continu où le règne animal et plus particulièrement celui des insectes, est devenu si proche de celui des humains... Terrifiant mais tellement improbable, cette pochette ne laisse pas indécis. La production de "Roachstomper" est également réussie, c'est sans doute grâce à celle-ci qu'on arrive si facilement à se plonger dans les mélodies texanes.

Peut-être que cet album pourrait être éphémère, au vu de la multitudes de sorties qu'on a maintenant à l'année, mais en tous les cas, ses écoutes répétées sont toujours bénéfiques pour l'auditeur, pour conserver un état de bonne humeur. Oui, très bonne signature de la part d'Altphere, car l'originalité est bien là chez Carcharodon, cette musique est réservée à un public averti, mais il serait heureux de le voir traverser quelques foyers, histoire de leur montrer ce qu'on est capable de faire quand on aime le metal-stoner-death'n'roll à l'ancienne... Penchez-vous dessus, ne serait-ce que par curiosité, faits l'effort d'écouter au moins trois morceaux en entier, et là vous pourrez dire si vous aimez ou si vous n'aimez pas... Moi, j'aime.