Quelquefois, le sale ne fait pas de mal, il est plutôt même salvateur, comme le démontre Calvaiire autant dans les titres de ses morceaux ("Meutrières", "Curatelle", "Suture", "Equarissage"... ) que dans sa musique dégueulante de basse. Mais Dieu que c'est bon. Alors certes "Forceps" n'est pas à mettre entre toutes les mains, voire toutes les oreilles, mais dans la série des énervés, Calvaiire fait figure de tête de liste dans le hardcore poisseux. Première écoute, je suis devenu épileptique, deuxième écoute je me suis mis à bouffer mes doigts, la troisième j'ai.... non j'arrête là, c'est trop cradingue.

Normalement chasse gardée des Ricains, ce hardcore poisseux et sombre à souhait fait des ravages. Déjà, pour être tout à fait d'accord sur les 10 morceaux, les trois quarts font moins de 2 minutes. C'est bref, mais indispensable pour ne pas lasser l'auditeur. Les morceaux s'avèrent complexes, schizophréniques et compliqués à comprendre, dans une veine à la Converge par exemple. Petit à petit, l'esprit se formate à ce déferlement et l'on comprend où le groupe veut en venir : la destruction. Entre des paroles en français (si si, c'est possible) et des musiques toutes plus cradingues les unes que les autres, on en prend plein la face (si vous voyez ce que je veux dire), c'est très Convergien dans l'esprit (bon, après "plein la face", dans "Converge" il y a... bref). La production au top pour ce type de musique finit d'achever un combat que ton corps tentait de mener contre Calvaiire, c'est une boucherie. L'ensemble ne peut se décrire en tant que tel, prendre l'apocalypse en travers des oreilles n'est pas chose aisée, et la description faite note par note, en donnant des noms freudiens à chaque titre, par certains de mes "collègues" sur d'autres web-médias n'est pas mon truc, effectivement savoir qu'une guitare sur un album est accordée en drop de ré dièse... on s'en tamponne un peu, non ? Les 10 morceaux s'enquillent à une vitesse supersonique, niquent comme le son qui nique tes oreilles... oreilles, lambeaux, comme ce qu'il en restera après le passage de Calvaiire. Un peu comme si tu t'étais fait ravager. Bref, j'arrête mes saletés.

Une production bien sentie, au poil, une technique assez intéressante pour tous les musiciens, où le chant fait véritablement effet de prédominance, pierre angulaire de l'ensemble, un fil conducteur destructeur, voilà pour cet album qui est véritablement très bon, un rouleau compresseur dissonant et décapant, Calvaiire n'a pas fini de faire parler de lui. Pour oreilles averties.