Quand on ouvre le boîtier du nouvel album des Cadaveric Hunter on constate presque immédiatement qu'on a bel et bien à faire à un groupe qui ne se prend pas tellement au sérieux, pour les heureux propriétaires de l'album ils comprendront tout de suite de quoi je veux parler et pour les autres et bien procurez vous l'album et jugez par vous mêmes, ça devrait plaire à certains. Bref le disque n'est pas encore dans le lecteur mais le ton est posé. Autre indication le titre des morceaux : "Enrico Machiasse", "Mike Bande", "Mimi Krakra", "Pacsman" ou encore "Fatal Anal Pénétration De Ta Mère", une fois de plus on s'attend à un grand n'importe quoi (sans être péjorative bien entendu).

Après les titres et l'illustration du disque qui m'a fait sourire, passons à l'écoute, et effectivement je ne me trompe pas : c'est pas sérieux du tout. 18 titres d'une moyenne de 2 min pour chaque titre, le schéma habituel je dirais (beaucoup de titres de petite durée) pour le metal parodique. La musique c'est du grind sans aucun doute, une bonne batterie, de bon accords bien que parfois ce soit du déjà vu, mais certains passages restent originaux et bien pensés, le tout saupoudré d'effets de toutes sortes : une femme et son cri "d'extase" dirons-nous se fait entendre plusieurs fois dans l'album, ainsi que des "la la la la..." de "grands" enfants dans le titre : "Mimi Krakra", ou encore le groupe laisse la parole à Mike Brant dans l'intro du titre "Mike Bande", ou même des zombies qui débarquent dans le titre : "Disco Zombie" normal j'ai envie de dire, bref des effets de son plus ou moins "particuliers", mais qui se fondent dans la musique, d'ailleurs ça manquerait s'ils n'étaient pas présent, ce genre de musique à son lot d'effets ridicules. Pour les paroles, également, on retrouve toute sorte de chose, vulgarité assurée à chaque fois, en même temps on s'attend guère à autre chose, niveau chant... bah, à votre avis ? On se demande s'ils n'ont pas remplacé le chanteur par un cochon sur certains titres, non, trêve de plaisanterie, le chant est diversifié, sans doute grâce aux deux chanteurs du groupe : aigu ou grave, clair ou guttu, il y en a pour tous les goûts et c'est plutôt bien réussi. Je regrette juste que les paroles ne figurent pas dans le livret, mais à la place le groupe nous offre un magnifique poster d'eux.

Et voilà 41 minutes plus tard le disque est fini, j'ai passé un bon moment, certains titres m'ont fait beaucoup rire, d'autres sourire, en tout cas ce n'était pas du tout une torture. Je ne dirais pas que c'est frais, parce que ce n'est pas frais du tout, au contraire c'est un album bien brute à prendre entièrement au ton de la rigolade. Le groupe est dans une cour de récréation, ils ne se prennent pas au sérieux, c'est du grand n'importe quoi mais c'est ça qui est génial. Cadaveric Hunter ça vaut le coup d'oreille, ce n'est pas désagréable et derrière le "n'importe quoi" il y a vraiment une bonne musique et des compos intéressantes. Sur ce bonne écoute et amusez-vous bien.

"Porcinet"
Note : 15/20

Cadaveric Hunter nous offre un metal brutal plutot humouristique : c'est du grind. Un univers moqueur à l'instar d'Ultra Vomit. Une pochette intéressante qui nous montre un porc siamois sous vide. Ils ont même créé leur label en dérision de celui de "Loué" suivi de la mention "goûté et approuvé" que l'on ne peut que confirmer. On a même le droit au code barre perso. Comme dit la chanson des "Inconnus" parodiant Bernard Minet : "achète mon disque tu le trouveras près du rayon charcuterie". Cette démo commence par une intro très sympa qui met tout de suite en appetit et donne le sourrire aux lèvres : un extrait de La Cité De La Peur, je vous laisse deviner lequel. La suite s'accompagne d'accordéon et de refrain parlant de viande. Amateur de porc cette démo est faite pour vous. Attention à apprécier le côté dérisoire du grind. "Porcinet", un titre qui est approprié, le côté mignon du personnage de Disney associé à un porc confit. Ames sensibles s'abstenir. C'est un bon concept. Très sympathique le fait d'intégrer un morceau populaire qui déjà à la base nous semble ridicule et de le bousiller à coup de batterie, de le charcuter à coup de riffs et de le finir par un "coinement" de porc. On peut penser à Scrutum où le mec a l'habitude de commencer ses morceaux par de la dance. Certains morceaux sont plus longs que d'ordinaire dans le grind, ils ne dépassent que rarement la minute. Le coup de la chasse d'eau est déjà très utilisé, mais bon, on ne leur reprochera pas ce manque d'originalité : c'est un classique. Les riffs entraînants donnent une soudaine envie de concert et de se jeter dans la fosse. A cet univers dérangé, je verrais bien une mise en scène, est-ce le cas en concert ? La curiosité nous fera sans nul doute nous déplacer.

Karonembourg Février 2008