Le groupe
Biographie :

Cadaveria est un groupe de dark metal italien formé en 2001 par Cadaveria, l’ancienne chanteuse du groupe de black metal italien Opera IX, accompagnée par son acolyte Marçelo Santos. Leur premier album "The Shadows Madame" sort en 2002 et rencontre un franc succès à travers le monde. Suivent ensuite "Far Away From Conformity", qui reçoit de bonnes critiques de la part des médias et de la presse. L’album est sorti en 2004 chez Scarlet Records, et a suscité la polémique car s’éloignant des stéréotypes black et death metal comme son nom l‘indique. Leur troisième opus "In Your Blood" sort en 2007 sur le label Season Of Mist. Après de nombreuses dates sur plusieurs pays d’Europe notamment et un changement de line-up (l’arrivée de Dick Laurent comme second guitariste au sein du groupe), Cadaveria revient en forme cinq ans après avec "Horror Metal", sorti en 2012 chez Bakerteam Records, une tournée accompagnera la sortie de cet album quelques mois après. En Novembre 2014, Cadaveria présente son cinquième album, "Silence", sur le label Scarlet Records. 2015 voit le départ du bassiste historique Killer Bob et son remplacement par Peter Dayton. En 2017 c'est au tour de Dick Laurent de s'en aller. En 2018, Cadaveria se voit diagnostiquer un cancer dont elle récupère en 2021. L'album "Emptiness" sort en Mai 2022 chez Time To Kill Records.

Discographie :

2002 : "The Shadows Madame"
2004 : "Far Away From Conformity"
2007 : "In Your Blood"
2012 : "Horror Metal"
2013 : "The Shadows Madame" (Réédition)
2014 : "Silence"
2022 : "Emptiness"


Les chroniques


"Emptiness"
Note : 16/20

Cadaveria se relève et annonce son sixième album. Créé en Italie en 2001 par Raffaella “Cadaveria” Rivarolo (chant, ex-Opera IX) et Marçelo Santos (batterie, Necrodeath, ex-Opera IX), le groupe peut également compter sur Peter Dayton (basse, Necrodeath) pour la sortie d’"Emptiness". Les guitares ont été enregistrées par Kris Laurent (The Providence), ancien guitariste du groupe, et Pier Gonella (Necrodeath, Athlantis, Mastercastle, Vanexa…).

L’album débute sur "The Great Journey", un titre assez accrocheur qui laisse la voix rocailleuse de la chanteuse donner vie à leur univers. La voix claire enchanteresse et les orchestrations majestueuses apportent un peu de contraste à la noirceur brute qui se montre dissonante avec "Shamanic Path" et ses mélodies lancinantes. Le chant tient également un rôle important avant d’être écrasé par les hurlements, puis "Emptiness" nous dévoilera des tonalités beaucoup plus joyeuses et entraînantes. Les deux parties de l’univers se rencontrent et se mêlent habilement, créant une agression captivante, alors que "The Woman Who Fell To Earth" nous dévoile rapidement une intensité pesante et beaucoup plus majestueuse. Les voix se mêlent au paysage dévasté et à sa base groovy, puis la vague de rage finale nous mène à "Divination", une composition mélodieuse mais également assez brute. Les deux voix se rejoignent avant de laisser place à la pesante "Matryoshcada", qui nous envoûte autant qu’elle nous oppresse, jouant une fois de plus sur l’alternance des parties vocales sur une base efficace.

Le titre se renforcera lors du solo, puis la sombre douceur nous conduit à "Silver Rain" et ses harmoniques folles. Le titre nous offrira le chant le plus intense de l’album sous une vague de dissonance mélodieuse, ainsi qu’une mélancolie abrasive et plaintive, que l’on retrouve dans les racines heavy de "The Cure", un titre entêtant. La rythmique se montre de plus en plus planantes, invoquant des influences assez diversifiées alors que "Life After" revient dans les sonorités tranchantes et lentes d’un black metal assez old school, tout en y joignant des mélodies entêtantes mêlées à une rage viscérale. L’italien fera son apparition pour "La Casa Dell'Anima", ce qui renforce encore plus le contraste entre les parties hurlées et le chant clair tout en laissant les musiciens jouer des riffs aussi accrocheurs que planants, puis le groupe repart dans cette quiétude obscure avec "The Sky That Screams Above Us". La douceur se noie parfois dans la rage avant de refaire régulièrement surface puis l’album prend fin avec "Return", une composition très calme qui se fera parfois écraser par la violence sombre que le groupe sait parfaitement produire.

Le maître-mot de Cadaveria est le contraste. Entre hurlements viscéraux et chant clair apaisant, les compositions proposent des riffs aux multiples influences, faisant d’"Emptiness" un album assez riche qui suit parfaitement l’évolution du groupe.


Matthieu
Juin 2022




"Silence"
Note : 17/20

Les Italiens de Cadaveria sont de retour deux ans après "Horror Metal", qui avait remporté les louanges de la presse et du public, avec un cinquième album assez personnel intitulé "Silence". Il est sorti en Novembre 2014 chez Scarlet Records. Passons sans plus attendre à l’écoute pour découvrir si celui-ci est à la hauteur de son prédécesseur.

On démarre l’écoute avec "Velo (The Other Side Of Hate)" qui se montre tout de suite direct et rentre-dedans. Un premier titre à la fois sombre et violent dès les premières notes, emmené par la voix growlée de Cadaveria au chant sur les parties les plus brutales, pour le côté black / death contrastant avec des parties plus lentes sur lesquelles le chant devient clair et beaucoup plus mélodieux vers la fin de la piste, évoluant vers des sonorités doom et une atmosphère gothique. Les lignes de guitare sont très présentes et efficaces ponctuées par un solo de guitare qui clôt cette première piste. Ce titre évoque le thème de l’amour pour la première fois dans un album du groupe, "Velo" étant en effet l’anagramme du mot "love" en anglais. "Carnival Of Doom" a un côté très théâtral, de par son titre d’abord mais aussi sa composition, comme une invitation à assister à un vieux film d’horreur d’époque ou à un spectacle à l’ambiance sombre et malsaine. Le doom / gothique prédomine sur cette piste, le chant clair occupe également une place plus importante que précédemment, accompagné par celui plus grave de Cadaveria, qui apparaît seulement pour appuyer le côté plus brutal et black du morceau. "Free Spirit" est plus mélodique dès le début du morceau, les riffs de guitare et la rythmique sont efficaces et percutants. Un troisième titre entraînant et dynamique, qui évolue plus lentement en milieu de piste. Le chant de la belle italienne alterne toujours entre chant black / death et chant clair tout au long du titre, changement vocal qu’elle parvient très bien à maîtriser en passant de l’un à l’autre sans difficulté.

La piste suivante, "The Soul That Doesn’t Sleep" sonne black / doom, le chant growlé est majoritairement présent bien que la voix claire apparaisse par moments notamment sur les parties de refrains. La basse semble plus mise en avant sur ce titre, appuyant les lignes de guitare et la rythmique. L’un des titres que l’on retiendra le plus lors de l’écoute de "Silence". "Existence" sonne plus sombre et torturé que les titres précédents, après avoir démarré sur une très belle mélodie en guise d’intro. Les ambiances et atmosphères qui découlent de l’ensemble du morceau renforcent l’aspect gothique/ doom de celui-ci, avec un côté mélancolique, avant de terminer sur des notes au piano, superbe. A travers ce titre, Cadaveria nous prouve que leur musique n’est jamais la même, et que les morceaux varient les uns les autres sans jamais se ressembler, avec des structures et ambiances complétement différentes d’un titre à l’autre. "Existence" évolue différemment des titres précédents, et nous transporte dans son univers brut et froid, on aime. On passe à quelque chose de plus rapide et énergique sur la piste suivante. "Out Loud" a en effet une rythmique plus rentre-dedans, des riffs de guitare efficaces et une batterie puissante. Un titre certes assez court (un peu plus de trois minutes), aux sonorités plus heavy / thrash toujours teinté de touches black metal de par le chant growlé de Cadaveria, mais qui fait son effet.

On arrive déjà à la moitié de l’écoute de "Silence", place à quelque chose de plus sombre et mélancolique à présent avec le très beau "Death, Again". En effet, "Death, Again" se révèle un titre riche en émotion et assez personnel puisqu’il traite de la mort et de la disparition d’un être cher. Il sonne ainsi plus doom et gothique, la musique est pesante en début de piste, les guitares énervées, le chant black / death alterne quant à lui avec le chant clair, lequel apparaît notamment sur le refrain, les ambiances de cette piste évoluant vers des atmosphères plus douces. "Exercise 1" est un titre un peu spécial. En effet, si l’on se concentre sur les paroles, on peut remarquer qu’elles évoluent comme une suite de mots cités par ordre alphabétique, racontant probablement une histoire particulière. Musicalement parlant, il se veut assez simple dans son ensemble, avec une rythmique répétée tout au long du titre, mais les riffs sont accrocheurs et les guitares efficaces, ajoutant de la puissance et de l’énergie au morceau, un titre percutant. La batterie évolue vers des passages très black metal par moments, en contraste avec les guitares qui elles parfois sonnent plus heavy.

"Almost Ghostly" figure parmi les meilleurs titres de cet album. Il sonne à la fois doom et black metal notamment au niveau de la batterie qui blaste et a un côté très black metal également sur les passages les plus puissants et brutaux. Après avoir démarré sur quelques notes de piano, "Almost Ghostly" évolue vers une première partie puissante aux guitares énervées et avec le chant clair de Cadaveria, avant d’évoluer petit à petit vers une voix encore plus suave et des passages plus atmosphériques aux sonorités doom, pour ensuite se poursuivre sur des parties plus dynamiques teintées à la fois de heavy / thrash et de black metal, ponctué par un solo de guitare du plus bel effet. A partir du refrain, on revient à quelque chose de plus sombre, lent et mélodique, emmené par le chant clair de la chanteuse. Magnifique. On reste sur cette structure tout au long du morceau, où les passages black alternent à nouveau avec les parties mélodiques et doom lors du refrain, pour finir sur quelque chose de plus lent. "Loneliness" sonne bien différent de la piste d’avant, il est direct, rentre-dedans, et se révèle plus brutal que les titres précédents, avec ses riffs de guitare percutants et bien fichus, alternant tout de même avec des passages plus lents et sombres par moments. "Loneliness" se termine sur un superbe solo de guitare de pas moins de 40 secondes, ultra efficace et exécuté à la perfection. "Strangled Idols" clôt l’album avec un titre assez mélodique et sombre dans sa majorité, emmené par une rythmique et des guitares accrocheuses, principalement sur la première partie du morceau. Le chant de Cadaveria lui est clair sur la majeure partie du titre, mais évolue vers un chant grave à partir du milieu du titre sur certains passages. Les guitares aussi sont par la suite plus énergiques et la batterie se montre un peu plus puissante. "Strangled Idols" est orienté doom / gothique avec des touches de black metal, mais s’avère plutôt doux dans son ensemble.

"Silence" se révèle une fois de plus un album personnel d’excellente qualité, très bien composé, l’album de leur maturité. En effet, les morceaux sont tous différents les uns des autres et se veulent toujours aussi variés d’un album à un autre, les structures varient constamment en cours de titre et sur les suivants. Avec Cadaveria, on ne peut jamais être déçu, les Italiens savent innover et se renouveler. Ils nous plongent ici dans leur univers si particulier, avec des titres qui pourraient parfois presque faire figure de bande son de vieux films d’horreur. La production et le son sont de qualité, et tout a été fait par le groupe lui-même, dans plusieurs studios d’enregistrement leur appartenant. Les fans du groupe devraient être agréablement surpris par ce cinquième album, quant à ceux qui ne connaîtraient pas encore Cadaveria, eh bien ils devraient également être conquis par leur musique, si diversifiée et si unique. Car en effet, avec leurs influences issues aussi bien du black metal que du thrash, du heavy, du doom metal ou de l’univers gothique, tout le monde peut y trouver son compte, les goûts de chacun y sont représentés. Avec "Silence", Cadaveria a encore monté un cran au-dessus après un "Horror Metal" sublime et nous offre ici un album enivrant et envoûtant que l’on est tenté d’écouter encore et encore.


Alexandra
Janvier 2015




"The Shadows Madame"
Note : 14,5/20

Les Italiens de Cadaveria font de nouveau parler d’eux à peine un peu plus d’un an après la sortie de leur dernier opus "Horror Metal" avec la sortie récente de la réédition de "The Shadows Madame". Pour ceux qui ne connaîtraient encore pas bien le groupe et son parcours, "The Shadows Madame" est le premier album du groupe Cadaveria, sorti peu après sa formation par la chanteuse Cadaveria justement et Marcelo Santos (Necrodeath), suite au départ de celle-ci de Opera IX, premier groupe de black metal avec une femme au chant à l’époque. Devenu introuvable depuis quelques années, le voilà de nouveau disponible avec cette réédition totalement remasterisée et avec un nouvel artwork, retravaillé par madame Cadaveria en personne. Ayant connu un certain succès à sa sortie initiale en 2002, et faisant parti de ces tout nouveaux groupes peu conventionnels pour l’époque, dix années se sont écoulées depuis, alors voyons à présent comment "The Shadows Madame" a évolué avec le temps. A noter le léger changement de line-up entre celui de l’époque et l’actuel : en effet Baron Harkonnen n’est plus présent, le clavier ayant disparu, et Dick Laurent a intégré le line-up depuis en tant que second guitariste.

Premier constat à faire sur cet album, le son d’origine étant à la base déjà de bonne qualité, ici, seul un travail de mastering dans le but de le perfectionner et de le rendre encore mieux a été effectué. Ainsi, la qualité sonore est excellente, les instruments sont parfaitement mis en avant et se distinguent tous les uns des autres. La guitare est particulièrement mise en avant ici et ressort beaucoup plus par rapport aux autres instruments ou au chant, la batterie à la frappe puissante et efficace à la double pédale et sur certains passages blastés alterne très bien passages "black" et passages plus mid tempo mais se veut plus simple et discrète. Le chant de Cadaveria, lui, est tantôt clair ("The Magic Rebirth", "Absolute Vacuum") tantôt plus "black" sur certains passages plus rapides et agressifs ("In Memory Of Shadow’s Madame", "Spell"), le chant grave apparaissant également ça et là en contraste de ces deux là ("Circle Of Eternal Becoming"). Ceux / celles qui connaissent déjà le parcours de la chanteuse Cadaveria au sein de Opera IX pourront constater que l’album sonne beaucoup moins black dans l’ensemble que ce à quoi celle-ci nous avait habitué à l’époque de Opera IX. Le dark / doom metal se veut plus présent ("In Memory Of Shadow‘s Madame", "Black Glory") associé à des sonorités heavy / thrash au niveau du chant clair voire grave de sa chanteuse, et de la guitare notamment, avec toutefois le côté black qui se montre présent au niveau du jeu de batterie assez "black" sur les parties de blast et de double pédale, mais aussi sur le chant growlé.

"Spell" fut le premier single du groupe à l’époque de sa formation en 2002, lors de la sortie originelle de "The Shadows Madame". Il démarre sur une intro de musique classique, tirée de l‘acte II, scène XV de "La Traviata" de Giuseppe Verdi, avec le son ancien des platines. On évolue vers un titre aux guitares assez heavy dans l’ensemble au niveau de la rythmique, assez répétitive en elle-même, et des riffs. La batterie sonne assez black, le chant se veut lui à la fois black et plus clair par moment, sur les passages plus lents à l’atmosphère plus "doom". "Declaration Of Spiritual Independence" sonne beaucoup plus black, plus efficace, mais s’avère un peu trop répétitif et "mou" en milieu de piste, avec une rythmique assez simple, principalement sur les riffs de guitare, malgré une batterie puissante, au son un peu trop synthétique parfois. "In Memory Of Shadow’s Madame" nous plonge dans une ambiance un peu plus doom / gothique musicalement parlant, le chant, quant à lui, ajoute une touche de black metal à l’ensemble, le chant clair étant ici absent. Au même titre que la piste précédente ("Circle Of Eternal Becoming"), "The Magic Rebirth" se veut plus calme et mélodique, assez dark / doom metal teinté de gothique avec des sonorités heavy/ thrash au niveau de certains riffs de guitare et de la rythmique, ainsi que du chant grave. Le chant clair domine cependant sur "The Magic Rebirth", en contraste avec quelques passages plus "black" en milieu et fin de piste où le chant « growlé » apparaît alors. On retrouve sur "Black Glory" le même genre de rythmique que précédemment, pour une ambiance dark / doom metal. Les riffs de guitares sont lourds, celle-ci est très présente sur cette piste, la basse cependant ressort elle aussi assez bien parmi les différents instruments. "Black Glory" devient finalement plus énergique et efficace en arrivant vers la fin du morceau. On termine l’écoute avec "Absolute Vacuum", à dominante doom / gothique, évoluant sur des passages thrash en milieu de piste, la batterie et les riffs de guitare se voulant plus rapides et efficaces dans le style, avant de revenir à des passages plus mid tempo sur un chant clair pour achever ce morceau sur un solo de guitare teinté d‘heavy.

En définitive, "The Shadows Madame" est un bon album en soi, qui avait reçu beaucoup d’appréciations positives à sa sortie, en proposant un univers qui sortait de l’ordinaire pour l’époque. On regrette toutefois le côté un peu trop linéaire des morceaux, avec ce sentiment d’entendre un peu toujours le même genre de rythmique au fil de l’écoute. Heureusement, depuis cet opus, Cadaveria a su se renouveler et proposer des albums toujours plus de qualité et variés les uns les autres, confirmant un peu plus son talent au fil des ans. Cela reste toutefois toujours un vrai plaisir de pouvoir réentendre cet album, trop peu connu du public, et de pouvoir l’apprécier avec un artwork tout frais et un son retravaillé de meilleure qualité.


Alexandra
Octobre 2013




"Horror Metal"
Note : 16/20

Après de nombreuses années d’absence, les Italiens de Cadaveria sont de retour avec un nouvel album simplement intitulé "Horror Metal", titre reflétant d’une certaine manière la musique du groupe, à la pochette relativement simple représentant les membres du combo italien le tout sur un fond un peu caricatural. L’album sort 5 ans après "In Your Blood", qui n’avait pas remporté un franc succès, jugé plutôt moyen dans son ensemble. Coincidence ? Le groupe de black metal Opera IX dans lequel officiaient la chanteuse Cadaveria auparavant, ainsi que Marçelo Santos à la batterie, fait également son retour après une longue absence de 8 ans en sortant un nouvel opus juste au même moment, intitulé "Strix Maledicte In Aeternum". Mais nous ne sommes pas là pour parler de Opera IX, mettons les clichés que laisse entrevoir la pochette de l’album de côté, il est temps de découvrir ce que vaut vraiment ce "Horror Metal".

Cadaveria offre un album riche et varié, où tous les styles se rencontrent, on passe d’un black metal à un dark metal aux influences gothiques, en passant par des passages plus thrash et heavy voire mélodiques, le dernier morceau ("Hypnotic Psychosis") sonne quant à lui beaucoup plus electro / indus. L’album démarre avec "Flowers In Fire" sur un titre sombre et dark metal, entrecoupé de passages thrashs au niveau des riffs de guitare notamment, la mystérieuse chanteuse Cadaveria intervient dans un chant clair qu’elle remplacera par un chant black sur la fin du morceau. Le ton est donné dès le début, l’album s’annonce varié et parvient à mélanger de manière totalement naturelle et habile toute une panoplie de styles divers. Les pistes "The Night’s Theatre" et "Whispers Of Sin" se révèlent plus rapides et efficaces, beaucoup plus thrash, principalement sur la seconde, au niveau des riffs de guitare et sur la batterie. Des riffs heavy et thrash sont reconnaissables sur la première, les passages au chant clair avec la voix douce et envoûtante de Cadaveria alternent aisément avec le chant black metal de celle-ci. "Death Vision" est quant à lui plus dark metal / black aux ambiances gothiques, un titre qui sonne toutefois très mélodique au niveau de ses riffs de guitare.

Les morceaux suivants associent à la fois sonorités black et influences heavy sur des passages très mélodiques encore une fois, je pense notamment à "Assassin", dont la voix au chant hurlé me fait ici penser à Angela Gossow de Arch Enemy, "The Day Of The After And Behind" et "Apocalypse" avec son solo heavy ultra mélodique. La batterie ressort davantage sur la piste suivante ("The Oracle (Of The Fog)"), ça blaste fort et vite pour un titre toujours très dark metal avec des influences black suivi d‘une deuxième partie plus calme de par la présence du chant clair et de riffs plus mélodiques. "Requiem" est plus direct, plus thrash, les riffs sont simples mais accrocheurs, les blasts à la batterie sont rapides, un titre efficace. "This Is Not The Silence" associe plusieurs styles différents : un titre un peu thrash / black avec des riffs simples à retenir associés à des solos heavy et mélodiques, la voix mystique de Cadaveria au chant clair alterne avec son chant black. "Hypnosis Psychosis" clôture l’album sur un morceau beaucoup plus electro / indus puis évolue vers des passages plus black metal par moments, reconnaissables de par ses blasts et son chant black habituel. Tout au long de ce "Horror Metal", Cadaveria mêle habilement et avec une facilité déconcertante le chant clair et le chant black, passant de l’un à l’autre comme une lettre à la poste, formant un tout parfaitement harmonieux.

"Horror Metal" n’est certainement pas l’album de l’année mais il mérite largement le détour et qu’on s’y penche d’un peu plus près. Leur "horror metal" associe en effet très bien le côté black metal et dark metal de leur musique à d’autres styles tels que le thrash ou le heavy, les titres s‘enchaînent parfaitement et l‘album passe d‘un style à l‘autre tout en douceur, sans fausses notes. Alors oui, la pochette reste très simpliste et cliché mais à l’écoute de l’album, on s’en éloigne largement et découvre un album qui certes ne restera pas dans les annales mais s’avère de très bonne qualité et très agréable à écouter.


Alexandra
Septembre 2012


Conclusion
L'interview : Cadaveria & Killer Bob

Le site officiel : www.cadaveria.com