Le groupe
Biographie :

Bring Me The Horizon est à l'origine un groupe de metalcore / deathcore originaire de Shefflied (Angleterre), puis de metal alternatif. Formé en 2004 sur les cendres de groupes locaux, Bring Me The Horizon sort son premier EP "This Is What The Edge Of Your Seat Was Made For" en Octobre 2005, puis un premier album "Count Your Blessings" en 2006, ce qui leur permet de se forger une réputation et d'ouvrir pour Zao, Johnny Truant, The Nothing ou encore Shaped By Fate. Le deuxième album de Bring Me the Horizon, "Suicide Season", sort le 29 Septembre 2008. Le 4 Octobre 2010, le troisième album est publié. "There Is A Hell, Believe Me I've Seen It. There Is A Heaven, Let's Keep It A Secret" voit une évolution vers le genre metalcore. "Sempiternal" sort en Avril 2013. "That's the Spirit", le cinquième album, sort le 11 Septembre 2015. "Amo" sort en Janvier 2019.

Discographie :

2006 : "Count Your Blessings"
2008 : "Suicide Season"
2010 : "There Is A Hell, Believe Me I've Seen It. There Is A Heaven, Let's Keep It A Secret"
2013 : "Sempiternal"
2015 : "That's The Spirit"
2019 : "Amo"
2019 : "Music To Listen To…" (EP)
2020 : "Post Human: Survival Horror" (EP)


Les chroniques


"Post Human: Survival Horror"
Note : 18/20

Bring Me The Horizon est un groupe en constante évolution, personne ne peut dire le contraire. Aucun des albums de leur discographie ne se ressemble, pour le meilleur et pour le pire. Pas franchement fan de "Amo" parce que trop electro pop pour moi (et je vais bien me garder d'aborder le sujet de "Music To Listen To..."), j'avais hâte que sorte un nouvel album pour voir si Bring Me The Horizon allait continuer à glisser toujours plus loin de ses origines ou bien renouer enfin avec celles-ci. Si on pouvait encore se poser la question avec la sortie de "Ludens", "Parasite Eve" et "Obey" ont bien vite levé les doutes avant la sortie complète de "Post Human: Survival Horror". Même si la plupart des morceaux conservent des parties electro, celles-ci se marient parfaitement aux autres instruments qui manquaient de présence sur "Amo" et font un retour triomphal dans le style rock metal. En somme, "Post Human: Survival Horror" est un bon mélange de tout ce qu'a pu être Bring Me The Horizon jusqu'à maintenant.

Cet EP se compose pour moitié de featurings, ce qui est toujours un pari risqué mais celui-ci est gagnant. Qui n'a jamais rêvé d'un morceau Bring Me The Horizon X Babymetal ? Pour les fans des deux groupes, "Kingslayer" est une vraie bombe. L'agressivité du morceau dans le chant d'Oli est digne de "Sempiternal" (celle de "Dear Diary", l'est également). Quant aux voix de Su et Moa, elles apportent le côté kawaii metal caractéristique à BabyMetal, le mélange est génial. Un autre featuring qui ne peut pas passer inaperçu est évidemment celui avec la chanteuse du groupe Evanescence.

Le morceau avec Amy Lee est une merveille d'une beauté morbide envoûtante et écrasante. La musique est lourde et puissante et les paroles portées sur l'écologie feront réfléchir toutes les personnes parlant un minimum anglais et ayant une conscience du monde qui nous entoure. Si "One Day The Only Butterflies Left Will Be In Your Chest As You March Towards Your Death…" tend à nous faire réagir sur la façon dont les êtres humains traitent la nature et donc la planète Terre, il n'est pas le seul morceau critique de l'EP. "Obey" vise à alarmer sur le fait que dans nos sociétés dites civilisées l'être humain n'est rien de plus qu'un mouton : "'There's nothing to see here, it's under control, we're only gambling with your soul, Obey, whatever you do, just don't wake up and smell the corruption.".

"Teardrops" parle du fait que nous sommes comme anesthésiés par tout ce qui se passe dans le monde, les mauvaises nouvelles pleuvant et ne s'arrêtant plus. C'est comme si elles ne nous atteignaient plus, comme si le taux de malheurs que l'humanité pouvait supporter avait été atteint, que nous nous étions habitués à tout cela : '"What I wanna know is how we got this stressed out, paranoid, Everything is going dark, nothing makes me sadder than my head, I'm running outta teardrops, let it hurt 'til it stops, I can't keep my grip, I'm slipping away from me, Oh, God, everything is so fucked, but I can't feel a thing, The emptiness is heavier than you think.".

"1 x 1" aborde le sujet délicat des déviances mentales, bien trop souvent minimisées ou passées sous silence, et fait le complément de "Teardrops" par rapport au sujet du suicide ("'Suicidal, violent tragic state of mind'") : '"Disconnected from the world again,Yeah, feel like I'm ready to die, but I can't commit, I'd set myself on fire to feel the burn, I'm scared that I'm never gonna be repaired, I don't know what hurts the most, holding on or letting go, Reliving my memories and they're killing me one by one. Annihilation never looked so good". On remarque le repaired / réparé, qui fait sous-entendre par son emploi que nous ne sommes considérés que comme des machines et non plus êtres à soigner.

Bien sûr, tout cela n'est qu'un résumé sommaire et si le sujet vous intéresse vraiment, je joue invite à vous pencher plus en détail sur les paroles de ce sublime EP. Bring Me The Horizon met également en ligne une sorte de documentaire sur la création de "Post Human: Survival Horror". Plusieurs vidéos sont déjà disponibles sur le compte YouTube du groupe, abordant chacune la construction d'un des morceaux de l'EP, donnant parfois l'origine de certains textes, compositions… Pour les anglophones, je vous invite vraiment à aller jeter un œil à ses vidéos. Elles sont très intéressantes, parfois drôles et complètent l'expérience proposée par "Post Human: Survival Horror", un EP dans l'air du temps avec une identité musicale qui reflète la carrière de Bring Me The Horizon.


Laura K.
Décembre 2020




"That's The Spirit"
Note : 13/20

Lorsque j’étais encore ado, Bring Me The Horizon était le groupe à haïr par principe. Premièrement parce faire du deathcore avec un physique rachitique en Europe était interdit en 2006, et deuxièmement pour la trahison "Suicide Season" en 2009 à ses fans coreux de la première heure. Le virage mainstream de BMTH fut extrêmement douloureux, car avoir le cul entre deux chaises à ce point dans le metal était extrêmement mal vu, jusqu’au jour où "Sempiternal" est arrivé. La perfection artistique de cet album a dû faire comprendre à pas mal de monde qu’il existait bien un entre-deux monde au milieu du metal / rock des "vrais" et de la musique pop dans l’univers du combo basse / batterie / guitare.

L’arrivée des claviers a donné la touche personnelle qu’il manquait aux Anglais pour être crédibles dans leur nouveau monde pop. Ici, le travail sonore est toujours aussi exceptionnel et cette expérience commence dès le premier titre avec l’intro angoissante de "Doomed". Cependant, la suite vous laissera interrogateurs tant le son de guitare a encore changé se rapprochant ainsi de quelque chose de plus "rocailleux". Meilleur exemple étant le single "Happy Song" et son riff groovy et entêtant, dans la vague lignée de Rage Against The Machine. Oui, c’est gros dit comme ça, mais je ne dois pas être le seul à partager ce sentiment.

Bon, il est temps de lâcher un peu de venin, car tout n’est pas rose dans  "That's The Spirit". A mon sens, la plus grosse erreur de BMTH est d’avoir lâché d’une traite les 3 meilleurs titres en single. C’est simple, si vous avez eu un orgasme sonore sur "Throne" et ses samples enivrants, vous pouvez vous la mettre derrière l’oreille pour espérer trouver autre chose de comparable parmi les autres compositions. Ok, "Avalanche" avec ses claviers d’intro typés symphoniques s'en rapproche un peu, mais pas assez.

Enfin, pour terminer, je voudrais aborder la seule et unique "horreur" de cette galette : "Oh No". C’est quoi ce rythme dégueulasse à la batterie, et surtout c’est quoi ce refrain niais ? C’est simple, ce titre n’a aucun sens et le seul moment agréable est le saxophone en interlude. Non vraiment, c’était la limite à ne pas franchir. Espérons qu’ils ne continueront pas dans cette voie sur leurs prochaines productions.

En conclusion, Bring Me the Horizon s’éloigne encore davantage de la sphère metal conventionnelle avec "That's The Spirit" et poursuit son chemin vers le panthéon de le musique populaire tous styles confondus. Les Anglais sont devenus en quelques années la tête de fil d’un mouvement brisant la frontière d’un metal qui ne s’adresserait qu’à son vaste public d’adeptes intransigeants. Bring Me The Horizon frôle de près, même de très près, la musique populaire, au point même que l’étiquette tant haïe de "metal mainstream" (metal populaire) ne leur colle plus. En effet, les haters ne se donnent même plus la peine de les critiquer depuis "Sempiternal" car ils sont déjà loin, très loin… En conclusion, je ne sais même pas si j’aime cet album ou pas, et vous ?


Vinny
Novembre 2015




"Sempiternal"
Note : 14/20

Il fallait bien que ça arrive, qui plus est après la fin du monde avortée de 2012… Les Anglo-Saxons de Bring Me The Horizon ont encore frappé et nous gratifient de "Sempiternal", leur quatrième album qui aurait bien pu s’appeler "Shadow Moses", titre phare de l’album (l’album est présenté à la presse comme s’appelant "Shadow Moses", moi-même je ne suis pas sûr de bien comprendre le pourquoi du comment de cette démarche…). Le quintette de Sheffield, toujours aussi populaire dans notre beau pays, s’est doté d’une nouvelle recrue pour ce projet, le claviériste programmeur Jordan Fish.

L’opus qui, globalement, reste dans les fondamentaux du groupe, tend à s’assagir. Certes persistent encore quelques passages énervés, remplis de gros sons et de voix "scream" d’Oli, le chanteur et cerveau de la bande (quand je dis "cerveau", c’est surtout "grand ordonnateur") mais rien de comparable avec les titres bien enragés de "Suicide Season" qui pourtant n’est pas si vieux (2008). Cette couleur très "electro" est due au fait que l’album ait été co-écrit par Oli et Brandon. Ce dernier, avant d’être le claviériste du groupe, est surtout connu pour son travail en studio à enregistrer des albums de groupes tous très divers, ce qui lui confère une vision singulière de ce qu’est la création artistique. Les synthés sont légion et les ambiances planantes n’ont jamais été aussi nombreuses (et bonnes d’ailleurs, il faut le dire). Côté paroles, chasse gardée d’Oli depuis les débuts du groupe, l’ambiance est au calme et au positif, enfin ! Les thèmes principaux de la galette abordent la vie en générale, les problèmes que l’on peut rencontrer et la manière dont on peut s’en sortir avec honneur ; les enfants seraient-ils enfin devenus des adultes ? La réponse à cette question posée à Brandon est simple (voir interview), celui-ci se contente de se marrer en haussant les épaules et de sortir un timide "Je ne sais pas, Oli a écrit selon ses sentiments du moment et j’ai composé par-dessus. Qui peut savoir comment sera le prochain album ?".

Cet album divisera les fans de la première heure, les jeunes énervés à casquette et tattoos, mais rassemblera les fans de musiques plus electro (on a eu ce genre de chose avec le virage de Linkin Park par exemple, qui, s'il a été plus extrême, reste le même sur le fond). Reste à savoir si ce changement de son n’est qu’une passade due aux humeurs d’Oli ou alors la nouvelle direction que le groupe va prendre pour ses futurs albums. La suite au prochain épisode…


Byclown
Avril 2013




"There Is A Hell, Believe Me I've Seen It. There Is A Heaven, Let's Keep It A Secret"
Note : 17/20

Bring Me The Horizon fait de plus en plus référence dans le milieu deathcore. De nombreux groupes l'ont en référence et influence. Pour l'automne 2010, ils nous sortent un nouveau CD. Attendu comme il se doit avec beaucoup de bonheur et d'excitation, il faut signaler tout de même que c'est la première fois que je me trouve avec un CD où le titre ne doit pas avoir assez de place sur toute la pochette... Allez blague mise à part, on passe à l'écoute de celui-ci.

Le premier constat est que la prod' est énorme. Les oreilles vont être ramonées. On passe un peu plus précisément à l'écoute du skeud. Rien à dire, ce "There Is A Hell, Believe Me I've Seen It. There Is A Heaven, Let's Keep It A Secret" est bien foutu dans la construction et ravira les fans du genre. Grosse différence par rapport à "Suicide Season", les effets de fond, backings et autres synthés sont beaucoup plus présents (trop présents ?). On alterne, certains morceaux sont construits à la bonne vieille méthode et vont "tout droit" et d'autres beaucoup plus chiadés donnent une grosse référence assez mystique à la pochette de l'album. Même si l'ensemble est bien construit, on a parfois de grosses différences entre les morceaux, entre le style plus ancien et les apports de samples aux gros breaks calmes. La production, je l'ai dit, est assez énorme, avec un gros travail, la voix est peut-être un peu trop mise en retrait par rapport à la "masse" des instruments. Les compositions accrochent et font preuvent d'une musicalité irréprochable, et d'une technique propre à BMTH. Cet album dans l'ensemble est très bon, mais d'un calibre moindre que "Suicide Season", moins violent et directif que son prédécesseur. Les fans du genre se précipiteront dessus, les néophytes... également. BMTH reste une référence et il est difficile de passer à côté. Oliver et sa bande font toujours de très bons disques, celui-ci est encore d'un niveau très élevé avec une dose de violence omniprésente.

Cet album est bien à l'image de la pochette : double face... Comme le groupe ? Nous prépare-t-il une mue ? On ne va pas cracher dans la soupe même si ce dernier CD se place un mini cran en dessous d'un "Suicide Season", des titres comme "Crucify Me" ou "Fuck" sont carrément énormes... En attendant de les voir sur ce qui reste leur terrain de prédilection : la scène, le deathcore n'est pas mort... Vos oreilles par contre... Sûrement, et votre âme pas loin. Bring Me The Horizon est passé par là...


Sam
Septembre 2010


Conclusion
L'interview : Jordan Fish

Le site officiel : www.bmthofficial.com