Stupid me ! (piste 10 du CD d'ailleurs), pourquoi n'ai-je pas écouté Botch avant ?! Hydra Head Records (L.A) nous fait cette année l'immense plaisir de sortir une réedition de l'album "American Nervoso" du groupe d'HxC moderne Botch. Ne vous fiez donc pas à l'artwork fade de l'album, qui ressemblerait d'ailleurs plus à un album d'electro que de hardcore. Mais oui les amis, l'habit ne fait pas le moine, alors je vais donc tâcher de vous convaincre de la puissance d'"American Nervoso". L'album, sorti à l'époque en 1999, est ici accompagné de 5 bonus tracks, qui sont peut être un petit peu moins percutants que les titres originaux de "American Nervoso", mais cette partie n'est pas négligeable. Cet réedition permet de nous faire découvrir et redécouvrir un groupe dont on n'a pas assez entendu parler, et il est vrai que cet album est un bon exemple du talent du groupe tant ce skeud est excellent. Ce "American Nervoso" est une bombe, un concentré de colère, de bruits, de riffs, de hurlements... L'album n'est cependant pas très accessible, plusieurs écoutes sont conseillées afin de mieux cerner le style et la composition des morceaux très complexes de l'album. Botch ne fait pas dans la délicatesse et l'album se montre hyper violent dès la première chanson : "Hutton's Great Heat Engine". Cette première piste n'est pas une introduction, mais plutôt une mise en garde sur le contenu de l'album. Apparement pas de refrain, des couplets suffoqués, un chant parfois très present, parfois effacé, des guitares saturées et des compositions superbes et extrêmement bien travaillées. La deuxième piste : "John Woo", idem, une vraie claque, des riffs totalement innovés à l'époque de la sortie de l'album et même maintenant où il est difficile de retrouver une telle puissance dans les nouveaux groupes de hardcore moderne. Les structures des morceaux sont totalement éloignées du style hardcore et de tout style d'ailleurs, les chansons mélangeant larsens et tension omniprésente ("Dali's Praying Mantis") ainsi qu'une certaine tonalité indus, un style brutal en tout cas où vient parfois se méler de brillants interludes au piano ("Oma") mais jamais dénués de tension. Botch nous prive de toute intro et outro pour ne garder que le centre, qui n'est pas le plus moelleux ici, aucune pause dans cet album, une écoute sous pression mais quel talent... Et pour finir, ça fait tellement de bien d'écouter un groupe qui expérimente, un groupe qui écrit et compose, pour que le public reconsidère enfin l'originalité et la puissance du style HxC faites donc écouter Botch (à vos enfants).
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