Trois ans après son premier album, Born In Exile revient. Créé en 2012, le groupe se forme
en Espagne suite au déménagement du leader de Corelyn en France. On retrouve donc
Juanma Ávila (batterie), Ro Báez et Carlos Castillo (guitare), les autres musiciens ayant
progressivement décidé de quitter l’aventure. Mais en 2014 Lucas Comuñas (basse,
ex-Ipsilon) rejoint le groupe, suivi par Kris Vega (chant) l’année suivante, remplaçant
respectivement Pat et Janet. Ro quittera le groupe en 2018, les obligeant à enregistrer
"Transcendence" avec la guitare de Joaco Luís (guitare).
L’album débute avec "Heretic Antiphon", une introduction tribale sur laquelle vient se poser un
clavier. Puis une voix. Puis voici "Enchantress", le premier morceau. Energique, technique et
rapide, le morceau pose les bases du heavy / prog mélodique des Espagnols. Le chant arrive
soudainement, et alterne entre chant clair et grosses poussées digne du heavy / power,
renforçant encore un peu la puissance du groupe. A grands coups de guitare lead, le groupe
progresse jusqu’à "Living Inside Me". Un bruit de vagues, une guitare orientale, et c’est
finalement le groupe qui revient, accompagné de samples. Le chant est plus directif, plus
brut, et quelques choeurs accompagnent la chanteuse, sur cette composition qui mêle
passages groovy et harmoniques chiadées. On continue avec "Herd Of Deception", et bien
que la composition soit très différente des précédentes, la recette ne change pas : la
rythmique est solide, et ce sont les samples, harmoniques mais surtout la voix qui lui
donnent cette saveur particulière, grâce à la puissance vocale que déploie la chanteuse. Le
ton s’adoucit avec "One More Line", une power ballad aux accents mélodiques et à la
progression palpable. Le refrain s’impose alors, très catchy, et nous laisse finalement
repartir sur le couplet suivant. Le titre s’achève avec un solo et un clavier mélancolique, qui
finit par s’éteindre.
C’est "Ziggurat" qui s’enchaîne, avec un sample introductif et une rythmique très efficace.
Entrecoupés de passages lead, les riffs s’approchent du metal symphonique, et se
durcissent par moments, comme pour laisser plus de place aux solos. On continue avec
"Save Us", un morceau perçant et efficace comme le groupe sait en faire, qui parlera
probablement plus aux amateurs de mélodies heavy qu’aux autres. Un petit passage
presque entièrement géré par les percussions et la voix, et les autres instruments reviennent
à la charge, avec des harmoniques dissonantes et une basse groovy, mais le morceau
semble durer. "The Lighthouse Of The Haunted Keeper" démarre avec des craquements et une
voix lointaine, comme sur une vieille radio. Et c’est à nouveau une introduction qui emprunte
clairement au metal symphonique qui débouche sur une rythmique saturée, qui s’apaise à
nouveau pour se relancer, et terminer avec une guitare lead perçante. Dernier titre, "Torch"
est de loin le plus sombre. Les influences prog et mélodies orientales en fond sont toujours
là, mais le chant, les choeurs et la section rythmique en témoignent. Les refrains sont plus
atmosphériques, et le break avant le dernier passage s’apparente plus au blues, mais ce
titre reste accrocheur.
Mêlant en permanence leurs influences, Born In Exile multiplie les mélanges.
"Transcendence" est un album très riche, mais les compositions les plus longues ont
tendance à se transformer en démonstration de performance guitaristique, ce qui éclipse
malheureusement le chant puissant du groupe.
|
|