Dans la série "je découvre des groupes" voilà Boil, groupe danois formé en 2004 et déjà auteur de deux albums : "Vessel" sorti en 2007 et qui a permis au groupe d'avoir un "Danish Metal Award", et "A New Decay" en 2010. Les voilà de retour avec un troisième album "aXiom", visiblement un concept sur les pathologies mentales et plus particulièrement tout ce qui touche à la schizophrénie.

Pour faire simple, on va dire que le groupe évolue dans une sorte de metal progressif moderne en gros, les morceaux étant en général aussi riches et travaillés qu'accrocheurs. Par certains moments, on peut entendre une influence Tool, à d'autres comme par exemple sur le morceau "Moth To The Flame" on sent l'héritage de Katatonia période "The Great Cold Distance" au niveau des lignes de chants etc... En tout cas l'album passe tout seul et ce mélange gros rock / metal mélancolique et accrocheur s'écoute avec plaisir. Après comme je le disais c'est plutôt moderne, avec refrains tubesques et quelques petites bidouilles electro, bref le genre de trucs que les puristes bourrins rejetteront d'entrée de jeu. Parce qu'il faut avouer qu'en dehors de quelques passages en voix criardes et quelques gros riffs, ça pourrait presque être radio friendly ! C'est relativement soft, et le côté progressif est plutôt cité justement en rapport avec ce côté très mélodique et non pas pour le versant alambiqué de ce style.

Boil privilégie la mélodie et l'accroche, le refrain qui ne vous ressortira plus de la tête tout en étant assez riche en émotions. A ce titre le premier morceau de l'album est assez poignant et contraste avec la suite de l'album plus nerveuse. Toujours est-il que ça montre une belle capacité à jongler avec les ambiances, servant par là même le concept de l'album. On sent aussi quelques fois un léger héritage de la scène djent ou en tout cas des groupes les plus atmosphériques du lot, j'ai plusieurs fois pensé à TesseracT en entendant certaines mélodies ou lignes de chant, ce qui n'est d'ailleurs pas pour me déplaire ! A ce niveau-là, il faut avouer que Boil a un certain talent pour trouver des mélodies percutantes, accrocheuses et très belles à la fois. Il plane une sorte de mélancolie et de désillusion sur tout l'album qui offre une ambiance plutôt plombée à l'ensemble, ce qui n'empêche pas bien entendu aux morceaux de s'enraciner dans votre crâne comme il faut.

Il faut dire que le chant et la voix de Jacob Lobner n'y sont pas étrangers, il arrive à faire passer toute une palette d'émotions qui prend régulièrement aux tripes. D'autant que sa voix change suivant les ambiances distillées au cours de l'album, un véritable caméléon vocal qui passe d'une voix criarde à un chant clair fragile ou des lignes de chant puissantes en un clin d'œil ! En général, même dans le monde du metal, je me méfie des récompenses type Awards et compagnie, pas parce que ce n'est pas mérité dans la plupart des cas mais parce que c'est souvent attribué par des ténors de l'industrie du disque qui ne sont pas forcément les personnes les plus mélomanes (paradoxe ?). Cette fois c'était plutôt mérité je dois dire, alors certes on pourrait s'attendre à un truc vraiment exceptionnel du coup alors qu'on se retrouve seulement en face d'un très bon album mais c'est déjà ça.

Bref cet "aXiom" est pour moi une très bonne surprise de la part d'un groupe qui ne m'était pas encore arrivé aux oreilles. Si le groupe évolue encore à l'avenir et arrive à rajouter d'autres couleurs à sa palette déjà bien fournie, nul doute qu'il pourrait pondre quelque chose d'assez impressionnant !