Le groupe
Biographie :

Boar a été fondé en 2009 à Oulu en Finlande. Après plusieurs splits et EPs, le groupe partage les scènes scandinaves avec des groupes comme Conan, Weedeater et Dark Budha Rising pour ne citer qu’eux. En 2014, le groupe s’enferme pour composer, enregistrer et mixer son premier album "Veneficae" qui sortira en Mars 2015. Cet opus lui permettra d’assurer plusieurs concerts un peu partout en Europe et de partager la scène avec Conan, Weedeater et Dark Buddha Rising pour ne citer qu’eux. Cette fois mixé par Tom Brooke et masterisé par Brad Boatright, Boar s’exprime à nouveau pour donner vie à "Poseidon", son second long effort sorti en Juin 2018.

Discographie :

2015 : "Veneficae"
2018 : "Poseidon"


Les chroniques


"Poseidon"
Note : Divin/20

Me voilà à re-mettre pour la quatrième fois l’album de Boar aujourd’hui. Les deux premières fois mon esprit était ailleurs - ménage, lessive, rangement, branlette, toilettes, vaisselle - bref, les distractions du quotidien. Enfin je m’assoie et je ne vais non seulement entendre, mais surtout écouter "Poseidon".

"Poseidon", c’était un peu la carte premium du Panini de l’époque. En statue ou en tableau, un grand mec musclé avec un trident désigné comme le dieu du truc qu’on trouve en plus grosse quantité sur notre planète, à savoir,les mers et les océans, avec l’option tremblements de terre. Appelez son album comme ça, c’est être sûr de son truc quand même. J’vais vous dire, ces mecs-là ont visé tellement juste que cette oeuvre pourrait remplacer un putain d’tableau dans un putain de musée. Un souffle d’une puissance maîtrisée sort des enceintes. La première impression est super agréable. Le son est plein sans être trop grave, juste ce qu’il faut. Ca permet de bien discerner la basse, hyper importante, dans les compositions du groupe.

Les Finlandais se baladent, posent des notes, rebondissent, changent de cap, ça glisse tout seul et ça fait partie des charmes, ça facilite même la compréhension. Boar n’est pas avare d’ambiances, fines, léchées, des titres sublimes soutenus par un enregistrement pointu. Tout y est, le punch, les mélodies, les distorsions, la basse voluptueuse, le chant envoûtant avec la batterie en chef d’orchestre possédé. La houle, ici, ça s’appelle le groove. Parfois, la mer s’apparente à un miroir, parfois à un ciel qui se noircit, souvent à la tempête. Il y a quelque chose de céleste dans le corps de Boar. Il est là le fil conducteur de cet album, ce sentiment de puissance vénérable. La sensation qu’à chaque note, une force tranquille agissait quelque part.

NB - Que celui qui écoute Boar - "Poseidon" avec des putains d’écouteurs d’iPhone de merde se voit empalé par un Trident.


Kévin
Mai 2019




"Veneficae"
Note : 16,5/20

Je prends les six CDs et me mets à les mélanger comme des cartes, yeux fermés, jusqu’à en tirer un au hasard. Je regarde l’artwork, rien. Je retourne le CD, toujours rien. Absolument aucune information sur le nom du groupe ou de l’album. Heureusement qu’il y a un press-book ! Boar ! Comme d’hab’, on va commencer par une écoute sur enceintes et là rien. Le son est étouffé par on ne sait quel coton auditif. Je laisse tourner, on va s’y prendre autrement. Je passe directement à la seconde étape, le casque.

Beaucoup mieux ! Les sons se cannibalisent moins et permettent de faire davantage ressortir puissance et mélodie. A la fois très rock et très brutalisante, la musique s’étire, pour laisser ressurgir de multiples strates. Boar charge littéralement les oreilles qui veulent bien l’accueillir. Les rugissements, d’un décor sombre, mouvant, laissent place à un énorme rayon de soleil qui vient percer la brume du petit matin. Un groove énorme nous emporte alors, attiré par une voix bien plus aérienne que précédemment. De morceau en morceau, Boar nous trimbale comme ça entre ambiances douloureuses et regain d’énergie. Parfois hypnotique, le groupe se laisse aller à des expérimentations sonores intéressantes. On plonge dans une sorte d’aliénation avant de voir la musique s’éclaircir de nouveau. Le groupe maîtrise son sujet sur le bout des doigts, il faut simplement se laisser envahir et cessez de réfléchir.

Après trois quarts d’heure d’introspection en musique, Boar décide de nous abandonner, gisant sur une terre dure, tiède, fumante, collante. Et on réalise être arrivé bien loin des premières impressions de ce disque. Boar réussit un tour de force avec un album qu’il faut savoir apprécier, réécouter, car il y a les données brutes et l’interprétation qu’on en fait. Un album dont on ne se lasse pas.

NB : Finalement il se trouve que le nom du groupe apparaît bien sur l’artwork. Voici l’indice : montagne.


Kévin
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.boar.bandcamp.com