Le groupe
Biographie :

Bloodride est un groupe de thrash metal finlandais formé en 2000 et actuellement composé de : Esa Pennala (basse / Deathmarched, ex-Unshine), Simo Partanen (guitare / Drop Forge, XIII), Teemu Vähäkangas (guitare / Unshine, ex-Astaroth, ex-Sindeep), Jyrki Leskinen (chant) et Petteri Lammassaari (batterie / Drop Forge, XIII, ex-Agnus Dei, ex-Faff-Bey). Bloodride sort son premier album, "Crowned In Hell", en Mars 2011 sur le label Violent Journey Records. Le deuxième album, "Bloodmachine", sort trois ans plus tard, toujours sur le même label. "Planet Alcatraz" sort en Novembre 2016 chez Inverse Records. "Idiocracy" sort en Septembre 2021 chez Great Dane Records.

Discographie :

2004 : "Bloodridden Disease" (EP)
2011 : "Crowned In Hell"
2014 : "Bloodmachine"
2016 : "Planet Alcatraz"
2021 : "Idiocracy"


Les chroniques


"Idiocracy"
Note : 18,5/20

Tiens, c’est rigolo parce qu’en ce moment, je suis dans une période très "idiocracy", je vais vous expliquer le délire. Idiocracy, à la base, c’est un film sorti en 2006, aussi comique que malheureusement prophétique. En gros, le scénario, c’est deux personnes qui hibernent et se réveillent cinq siècles plus tard et constatent le déclin de l’humanité, qui n’est plus peuplée que de gens incultes et stupides. Là, ça fait quelques semaines que je constate, notamment à cause des réseaux sociaux comme Tik Tok, qu’on n’est pas loin de la civilisation dépeinte dans le film Idiocracy. Déjà, avec un titre pareil, Bloodride marque un point. Autre surprise de type graphique, c’est cette pochette très colorée, qui rappelle un peu Tankard, mais en version plus psychédélique, ok, maintenant, la phase finale va être déterminante, une fois ce disque plongé dans le lecteur, qu’est-ce que ça va bien nous donner ? Et bien en fait, que du bon !

Bloodride est un groupe de thrash finlandais, actif depuis 2003, le combo n’a sorti son véritable premier album qu’en 2011. "Idiocracy" est leur quatrième longue durée et sort chez Great Dane Records, label qui fait un boulot génial car les sorties sont aussi nombreuses que diversifiées, et souvent de bonne qualité. Dès les premières notes de l’album, on se retrouve propulsé quelques années en arrière, à la période où le thrash était une musique juvénile, volontairement directe, et ne s’embarrassait pas avec les concepts, la profondeur des textes et se résumait à une explosion de décibels et d’énergie communicative. S’enfiler la galette que je suis en train de chroniquer équivaut à de bonnes bousculades dans un moshpit qui pue la sueur et le tabac, à l’époque où les salles de concerts étaient aussi enfumées que le cerveau de Doc Gyneco. Grâce à un son réellement puissant, très organique, grâce à Bloodride, on s’imprègne d’un metal qui picore chez les grands maîtres de la musique bruitiste, notamment les teutons de chez Sodom, Kreator ou Destruction, mais on a aussi pas mal d’influences de l’école américaine, je pense à Exodus, les premiers Slayer ou encore "Kill Em All" de Megadeth (petite boutade anti pro-Metallica).

Ce qui est cool, c’est qu’en plus de toutes les formations précitées, on a ce petit truc en plus typique des combos finlandais, à savoir, une basse dynamique et badass, cette omniprésence punk, voire même hardcore et ce don pour façonner des riffs vraiment menaçants, qui puent la guerre à plein nez. La rugosité est de mise, et le son est crasseux mais la production lisse un poil l’ensemble pour le rendre aussi audible qu’efficace. Le compromis passe très bien, Bloodride ne relâche pas la pression et on se farcit un thrash incisif au travers des 12 titres. Tout peut laisser penser que l’on peut se fatiguer au bout d’un moment, car "Idiocracy" focalise sa démarche stylistique sur le thrash old school, avec une approche directe et respectueuse des arcanes du genre, alors oui, celui qui n’est pas forcément fan de vieux thrash à tendance crossover risque de décrocher au bout d’un moment, mais très honnêtement, le calibrage de la setlist et la structuration des compositions permet au disque de ne pas souffrir de ce problème-là. L’énergie est si communicative, les titres si accrocheurs que même si d’un point de vu de l’originalité, le groupe n’est pas disposé à tenter des choses, eh bien cela ne nuit en rien à la qualité de cet album, bien au contraire, il transpire la sincérité et on sent ces musiciens clairement dévoués à la cause du thrash. Les solos sont biens inspirés, le chant est puissant, d’ailleurs celui-ci insuffle un petit élan presque death-métallique. On a droit à quelques moments mélodiques qui partagent le butin avec des parties de batterie qui tracent et cette interprétation donne à l’ensemble une saveur death-mélodique à la suédoise, écoutez le titre "Zombie Walk" sur lequel cette donnée stylistique prend tout son sens.

A tous les niveaux ce skeud est une très bonne surprise, non seulement, il permet de découvrir un groupe finalement assez obscur, mais de surcroît, Bloodride est un des combos de thrash les plus efficace qui m’ait été permis d’entendre depuis longtemps. Un peu à l’instar d’un Municipal Waste qui avait réussi à l’époque à remettre au goût du jour le thrash crossover à l’américaine sans modifier quoi que ce soit de ce qui fait ce genre musical ce qu’il est, Bloodride canalise les éléments du thrash européen pour nourrir sa musique. Il est bien rare d’entendre autant d’authenticité, de ferveur et d’implication dans un seul et même disque. Le son de basse est énorme, le chant est puissant, les guitares sont vives et nerveuses, le drumming défonce tout sur son passage, vous l’aurez compris, on a droit à du metal avec un grand M !


Trrha’l
Octobre 2021




"Planet Alcatraz"
Note : 14/20

Les Finlandais de Bloodride sont de retour avec dix nouveaux titres de thrash old school pour une durée totale de 35 minutes.

Si vous aimez les pâquerettes, la poésie et les douces mélodies, sachez que vous ne trouverez rien de tout ceci dans la musique de Bloodride. Les cinq garçons nous livrent un thrash metal façon bouchère qui fleure davantage la bière et la sueur que le parfum de violette. Dans une production assez crade qui colle parfaitement au style du groupe, les guitaristes Simo Partanen et Teemu Vähäkangas nous envoient de gros riffs plus basiques que jamais appuyés par la grosse basse saturée de Esa Pennala. Le tout est rythmé par la frappe bien lourde de Petteri Lammassaari et dynamisé par la grosse voix dégueulasse de Jyrki Leskinen. On se retrouve ainsi avec dix titres simples et efficaces qui, à défaut de révolutionner le genre, ne devraient pas manquer de faire bouger les tignasses en concert.

Au final, les Bloodride nous livrent une fois de plus un album efficace et cohérent qui ne révolutionne pas le genre mais qui nous donne envie d'aller les découvrir sur scène.


Zemurion
Février 2017




"Bloodmachine"
Note : 15/20

La Finlande nous livre en ce mois de Mars une bien agréable surprise. Pays plus connu pour être la terre de Finntroll, Nightwish ou Amorphis entre autres, voilà qu'un groupe de thrash old school (ou à l'ancienne si vous préférez) nous envoie en pleine face son deuxième et nouvel album "Bloodmachine" chez Violent Journey Records. Bloodride s'est formé en 2000 à Helsinki et a sorti en 2003 sa première démo "Taste Of Bloodride" suivie d'un EP six titres en 2004 intitulé "Bloodridden Disease", un promo en 2007, le single "Supreme Predator" en 2010 puis en 2011 grâce à leur signature avec Violent Journey Records, leur premier album "Crowned In Hell". Bloordride est composé de Jykä au chant, Simo et Teemu aux guitares, Esa à la basse et Petteri à la batterie. Cette joyeuse horde nous délivre un thrash métal carré et bien percutant comme il nous est permis ces derniers temps d'entendre (on ne va pas se plaindre de ce revival du thrash qui fait tant de bien aux puristes !).

"Bloodmachine", leur nouvel album, autant être honnête, ne fait pas dans la dentelle de Calais, Bloodride est un groupe sans compromis, et ça démarre fort dés le premier titre de l'album "Battered". ; on s'envole alors pour un voyage chaotique empli de furie durant dix titres ! "Bloodmachine" a été enregistré durant l'année 2013 au D-Studio. Si vous êtes fans de formations telles que Exodus, Toxic Holocaust ou Exhumed, vous ne serez point déçus par Bloodride. Il est certain qu'à l'écoute de ce deuxième album, Bloodride se doit de partir à la conquête de l'Europe. A l'écoute des morceaux tels que "Bloodmachine", titre donnant son nom à l'album ou le titre "Deadlights", moins rapide (mid tempo), mais possédant des soli perforants comme des lames sauront convertir le public à la cause du groupe. Bloordride a invité un musicien très respecté de la scène extrême (et Finlandais de surcroît !) sur son album en la personne de Sluti666, le frontman d'Impaled Nazarene. Vous avez dit référence ? En voilà une !

Afin de promouvoir son nouvel album, Bloodride a prévu de partir sur les route et à l'écoute de son nouvel album, il ne serait pas étonnant de les voir à l'affiche de nombreux festivals d'été. L'artwork de l'album est signé par Pia Gardberg et visualise à merveille l'ambiance du disque, la machine à sang ; on aurait presque peur... Toutefois, si Bloodride ne révolutionne pas le genre, la formation finlandaise a le mérite de faire passer un bon moment à son auditeur. Il est à espérer que l'album ne passe pas trop vite aux oubliettes devant l'émergence de nombreuses jeunes formations et les retours des glorieux pionniers du genre... Formation à voir en live, c'est certain.


Vince
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.bloodride.com