Le groupe
Biographie :

Bloodclot est un groupe de hardcore / punk américain formé en 2006 et actuellement composé de : John Joseph (chant / Cro-Mags), Tom Capone (guitare / ex-Quicksand, Beyond, Bold), Craig Setari (basse / Sick Of It All, ex-Youth Of Today, Agnostic Front) et Darren Morgenthaler (batterie / Maximum Penalty, ex-Madball). Bloodclot sort son premier album, "Burn Babylon Burn", en 2008 en autoproduction. Le deuxième album du groupe, "Up In Arms", sort en Juillet 2017 chez Metal Blade Records. "Souls" sort en Décembre 2022 chez Upstate Records.

Discographie :

2008 : "Burn Babylon Burn"
2017 : "Up In Arms"
2022 : "Souls"


Les chroniques


"Souls"
Note : 15/20

Quiconque s’est intéressé un tant soit peu à la scène New York Hard Core (NYHC) a forcément entendu parler du chanteur John Joseph. Désormais âgé de 60 ans, ce vétéran de la scène new-yorkaise est connu pour avoir été le premier chanteur des légendaires Cro Mag. C’est en effet lui qui pousse la chansonnette sur le premier album du groupe, "The Age Of Quarrel", sorti en 1986 et connu pour sa pochette ornée d’un champignon atomique. En conflit judiciaire ouvert avec son congénère Harley Flanagan quant à l’utilisation du nom du groupe, John Joseph est à l’origine du projet Bloodclot qu’il a fondé il y a quelques années.

Troisième album en date, "Souls" est un petit joyau qui a pour objet de ressusciter l’esprit rebelle de la scène hardcore des années 80 tout en misant sur une production de qualité. Désormais composé de John Joseph, Tom Capone (ex-Quicksand), Craig Setari (Sick Of It All) et Darren Morgenthaler (ex-Madball), le groupe mise autant sur la précision du thrash que sur l’impulsivité du hardcore punk pour faire passer son message radical. Dès les premières notes du morceau éponyme qui ouvre les hostilités ("Souls"),  le projet de John Joseph plante le décor. Sonnant résolument hardcore new school, ce titre est typiquement Slayerien  dans l’esprit avec ses riffs meurtriers et son tempo impitoyable. Dans la foulée, on bascule avec le deuxième titre "Unhinged" dans une dimension nettement plus crossover avec des riffs qui évoquent volontiers des groupes comme D.R.I. ou S.O.D..

Avec l’énergique "Warcastles", Bloodclot poursuit la boucherie note sur une note typiquement hardcore / metal, le tout rappelant des groupes comme Madball voire All Out War. Moins metal mais plus punk dans l’esprit, "Save The Robots" est un véritable hymne à la gloire de la rue. A l’écoute de ce morceau, on pense à des groupes cultes qui ont marqué l’histoire du hardcore comme Slapshot ou Sick Of It All. Puis, dans la foulée, le groupe revient à un tempo plus lent avec le morceau "Infectious" dont les riffs se rapprochent davantage du metal indus tendance Killing Joke. Le temps de reprendre du poil de la bête, Bloodclot joue la carte du heavy à la manière d’un Motörhead survitaminé avec le titre "Relentless", qui mêle la sauvagerie du rock‘n’roll avec le côté primaire du hardcore. Pour couronner le tout, le groupe de John Joseph a fait le choix de rendre hommage à un pilier du hardcore américain des années 80 : Bad Brains. En effet, le groupe reprend avec un brio incomparable le titre "How Low Can A Punk Get", lequel remet les pendules à l’heure en rappelant que Bloodclot est d’abord issu de la scène NYHC.

Particulièrement court, "Souls" est un album de hardcore metal comme on n’en avait pas entendu depuis belle lurette, ce qui est plutôt encourageant. Culte !


M.B.
Février 2023




"Up In Arms"
Note : 15/20

Tu te souviens de Bloodclot ? Et bah moi non plus. Mais genre pas du tout en fait. Pour faire simple, c’est l’histoire du chanteur de Cro-Mags qui, à l’origine, s’est entouré de mecs de Pro-Pain, Biohazard, Sick Of It All et Merauder pour former un groupe un peu à part. En a résulté un premier album en 2008. Aujourd’hui, en 2017, changement de line-up. On garde le chanteur, on prend des membres de Danzig, Trash Talk, Queens Of The Stone Age, The Bronx, Murphy’s Law, on mélange tout ça (drôle de mélange), et on obtient "Up In Arms", sorti sur Metal Blade Records.

Le résultat se veut assez proche du punk hardcore, voire du NYHC ou du crust (à l'image de l'artwork). Ça se rapproche pas mal de Cro-Mags, mais en plus violent tout de même, avec une voix similaire à celle d’Agnostic Front et des mélodies qui sonnent plus lourdes, un peu moins trash, tout en gardant une basse plutôt efficace. Après une courte intro, le titre éponyme ouvre le bal sur un titre 100% pur punk hardcore, on ne peut plus classique : sonorité rapide et saccadée, des riffs qui s’enchaînent à une vitesse folle, et une voix qui selon moi peine à s’imposer par moments. "Fire" sonne plus groovy, presque plus dancefloor j’ai envie de dire. Les riffs m’ont rappelé cet excellent groupe lillois que j’adore et que je vous recommande chaleureusement, Jodie Faster. Mais là encore, je ressens une sorte de décalage : la voix est trop proche du HxC pour coller parfaitement aux mélodies qui donnent envie de se câliner entre gentils p’tits kepons.

En fait, le problème ne vient même pas du fait que je n’aime pas la voix, c’est juste qu’elle ne correspond pas trop au style. Si on prend un morceau comme "Siva / Rudra", le chant sonne bien trop mou, alors que l’instru' reste correcte. On a même droit à un solo de gratte plutôt réussi, c’est plutôt original et ça passe assez bien. Les pistes sont assez inégales entre elles, mais même si l’on tourne rapidement en rond, ça reste propre, bien travaillé, et ça donne suffisamment envie de bouger la tête pour réécouter l’album plusieurs fois. On sent que ça a été fait par des pros, mais peut-être pas des pros qui ont réellement envie de bosser ensemble. L’ensemble reste tout à fait potable pour les fans du genre, mais les autres risquent de s’ennuyer un peu.


Grouge
Juillet 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/bloodclotofficial