Le groupe
Biographie :

Fondé en 1992, le groupe sort une première démo en 1993, "Haaashaastaak". En 1995, Blockheads sort son premier album "Last Tribes" puis en 1998, son deuxième "Watch Out", après avoir connu des problèmes de line-up. Le groupe tourne beaucoup donnant la vraie mesure de sa puissance sur scène (nombreux concerts avec Napalm Death, Nasum, Obituary, Entombed, Sick of it all, Carcass, Soulfly, etc.). En 2000, Blockheads signe avec Bones Brigade, un label spécialisé dans la musique extrême, label qui ressort leurs deux premiers albums sous le titre "From Womb To Genocide". Le troisième CD des Blockheads sort en 2001 et se nomme "Human Parade". Blockheads participera à de nombreux festivals durant les années 2002 et 2003, se faisant connaître comme un groupe de grindcore important de la scène européenne. En 2006, sort l'album "Shapes Of Misery", chez Overcome, qui fait de Blockheads le leader incontesté du grindcore français, tant au niveau technique qu'au niveau de la violence des titres et de la fraîcheur de l'esprit qui n'est pas sans rappeler les premiers albums de Napalm Death, Defecation ou Extreme Noise Terror. Début 2013, "This World Is Dead" sort chez Relapse Records. En Novembre 2021, Blockheads fait son retour avec "Trip To The Void" chez Lixiviat Records.

Discographie :

1993 : "Haashaastaak" (Démo)
1995 : "Last Tribes"
1998 : "Watch Out"
2000 : "From Womb To Genocide" (Compilation)
2002 : "Human Parade"
2006 : "Shapes Of Misery"
2013 : "This World Is Dead"
2021 : "Trip To The Void"


Les chroniques


"Trip To The Void"
Note : 17/20

On n'avait plus de nouvelles de Blockheads depuis la sortie de "The World Is Dead" en 2013 et on se demandait si nos furieux allaient encore nous envoyer une bonne dose de grind dans la tronche un de ces jours. La réponse est un grand oui et se manifeste sous la forme de "Trip To The Void", un nouvel album orné d'une superbe pochette qui nous balance vingt-cinq morceaux en vingt-neuf minutes.

Avec un tracklisting pareil, le doute n'est pas permis, on va bel et bien se faire ratiboiser la face et le groupe nous annonce de suite qu'il ne s'est pas calmé. S'il est de retour, c'est d'ailleurs probablement pour la raison inverse, il n'est pas content du tout et a décidé de le faire savoir. On entend d'ailleurs au début de "Ephemeral Vision" la fameuse citation tirée 1984 utilisée par plusieurs groupes : "If you want a picture of the future, imagine a boot stamping on the human face forever". Et après ça, le déluge de blasts et de grindcore pur et dur et bien énervé, pas de doute on est bien chez Blockheads. Les quatre premiers morceaux tapent à peine les quarante-cinq secondes et le groupe nous bourrine d'entrée de jeu, pas de pitié ni de concessions, ça charcle sévérement et "Trip To The Void" ne perd pas de temps. Il a vingt-neuf minutes pour tout raser et déploie tout l'arsenal pour y arriver, on sent l'urgence directement du punk et typique du grindcore pur et Blockheads ne s'est clairement pas ramolli avec les années. Il aura fallu du temps pour entendre du nouveau mais "Trip To The Void" tient ses promesses et détruit tout sur son passage. "The Rights Of Jester" nous fait entendre pendant quelques secondes une ambiance plus sombre et martiale avant de repartir en pure boucherie grindcore aux relents punk. "False", quant à lui, nous donne à entendre un des rares moments mid-tempo et écrasants de l'album et permet de varier un peu de ce matraquage incessant. C'est ce qu'on vient chercher après tout dans le grind mais on ne va pas se plaindre quand un groupe apporte un peu plus de profondeur à sa boucherie habituelle. Parce que croyez bien que le reste du temps, ça tabasse et pas qu'un peu, on est habitués chez Blockheads mais ça fait plaisir de les entendre en forme comme ça après une si longue absence.

Si les circonstances le permettent prochainement, allez les voir en live, pour en avoir fait l'expérience le carnage est garanti et le tout est évidemment encore plus violent sur scène. Dans le genre démolition, "Cages" ralentit lui aussi un peu le rythme sur certains passages et nous amène une ambiance là encore plus dure, plus lourde et plus froide au milieu de blasts comme d'habitude totalement furieux. "Newspeak" est probablement le morceau sur lequel le punk ressort le plus et si le rythme est du coup moins hystérique, l'agression est bien là et se fait simplement par une urgence plus prononcée et des riffs plus tranchants. En tout cas, le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et on se retrouve bien vite comme à la maison avec "Trip To The Void", le groupe nous donne ce qu'on est venu chercher et on le sent vraiment énervé. C'est une des choses que l'on aime dans le grindcore, c'est certes bourrin et basique comparé à d'autres styles mais l'authenticité et l'honnêteté sautent à la gueule et le défouloir est garanti. Pas d'imagerie soigneusement pensée, pas de pose, juste un hurlement de rage et un bon glaviot balancé à la face du monde en guise de catharsis. Les pistes s'enchaînent sans nous laisser le temps de soufller, la déflagration est impressionnante et l'agression permanente, ce qui fait que même si ce nouvel album n'atteint pas la demi-heure son intensité suffit à mettre tout le monde sur les rotules. Le fait de le terminer sur le pachydermique et malsain "Flesh Furnace" est d'ailleurs une manière intelligente d'enfoncer le clou en prenant tout le monde à contre-pied. Le fait de balancer des riffs aussi pesants et une ambiance aussi sombre après une déferlante de blasts en renforce encore plus l'impact et permet à "Trip To The Void" se se terminer sur une note marquante.

Bref, Blockheads a encore une fois frappé fort avec un nouvel album de grindcore pur et dur très énervé, sans concessions et d'une brutalité impressionnante qui confirme que ces fous en ont encore sous le pied. On l'aura attendu longtemps mais "Trip To The Void" décrasse bien les oreilles et devraient déplacer quelques vertèbres dans les fosses quand il pourra s'exprimer en live.


Murderworks
Mars 2022




"This World Is Dead"
Note : 19/20

Blockheads n'est point un nouveau venu sur la scène française, loin s'en faut ! Après un long silence, le groupe revient avec "This World Is Dead". Piqûre de rappel pour les ceusses qui ne connaissent pas, c'est du grindcore. Musique ultime du bourrin métalleux. Une des choses typiques du grind, c'est ce côté un peu "On fait du bourrin donc on s'en fout un peu" et on a souvent des albums au son assez crade et on excuse "parce que c'est du grind". Eh bien ici, première chose qui frappe, c'est le son, putain il est excellent, le mix est superbe, du très beau travail ! Deuxième chose qui frappe, c'est la musique. Les mecs ne font pas semblant, du gros grind de brutes qui fait mal par ou ça passe ! La batterie blaste à tout va, les riffs sont déchaînés, et le chant (deux voix) hurle à tout va... Rajoutez à cela le niveau technique qui suit, et une écriture très bonne, et on se demande si on n'a pas droit à du grindcore de luxe ! Franchement ouais, c'est du grind de luxe, le son est terrible, les chansons défoncent, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Le seul truc qui pourrait faire partir les moins assidus des grindcore-fans, c'est la durée de l'album, 39 minutes et 20 secondes. Il faut avouer que pour du grind c'est rare d'atteindre les 30 minutes alors qu'ici on atteint quasiment les 40 minutes. Mais je vous rassure, ce n'est pas du grind progressif non plus, il y a 25 chansons et elles sont quasi toutes courtes. Comment ça "quasi" ? Ouais, la dernière "Trails Of The Dead" fait 7:19 minutes. Une chanson lente, très lente et très lourde, on pourrait même la qualifier d'outro de l'album. Quant à la pochette, elle est superbe, bien glauque à souhait. Encore besoin de vous convaincre que l'on a ici la crème de la crème du grindcore ?


Danivempire
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.blockheads-grindcore.fr