Le groupe
Biographie :

Originaires du comté de Cheshire (UK), les quatre membres de Blitz Kids se sont rencontrés sur les bancs de l'école. D'abord connus sous le nom de Rig Up Explosive à leur formation en 2006, ils choisissent Blitz Kids trois ans plus tard, inspirés par le grand-père du chanteur qui, quand il bravait le couvre-feu de la guerre avec ses potes, appelait ainsi leur petit gang. On a entre autres pu les voir au Sonisphere en 2010 et au Dowload l'année suivante. Ils ouvrent souvent pour des groupes pop-punk, les derniers en date étant All Time Low. Anciennement signés chez Small Town Records puis Hassle Records, ils ont posé leurs valises chez Red Bull Records l'année dernière. "The Good Youth" est leur deuxième album studio.

Discographie :

2010 : "Scavangers"
2011 : "Decisions" (EP)
2011 : "Vagrants And Vagabonds"
2012 : "Never Die" (EP)
2014 : "The Good Youth"


La chronique


Dans le Covent Garden de la fin des seventies, les Blitz kids étaient des artistes de tous bords qui fréquentaient les clubs gay de Soho, dont le Blitz. On retrouvait parmi eux des personnalités aussi diverses que Boy George, Dave Gahan ou John Galliano. Connus pour leurs looks androgynes et un culte voué à David Bowie, on leur prête la création du mouvement néoromantique. Aucun rapport a priori avec le groupe éponyme, si ce n'est peut-être une intention commune : la volonté de rompre avec le punk.

En effet, si les Blitz Kids sont classés sous l'appelation alt rock, grand fourre-tout qui ne veut pas dire grand-chose, leurs influences sont plutôt à aller chercher du côté de l'emo, du post-hardcore ou du pop-punk. Derrière une pochette léchée – oserais-je dire hipster – que ne renierait sûrement pas Woodkid se cachent une douzaine de titres plus ou moins tous forgés dans le même moule. Un pack d'hymnes adulescents, de refrains de quelques mots qui vous rentrent dans la tête, sans vous demander votre avis, façon face huggers dans Alien, soutenus à tous les coups par des choeurs en « woooh-ooh-ooh ». Une recette efficace, certes, mais éculée. Tour à tour on croit entendre Lostprophets ("All I Want Is Everything"), Billy Talent ("Run For Cover") ou encore Panic At The Disco ("Sometimes") ; pas étonnant puisque The Good Youth a été enregistré par John Feldmann, producteur de ces derniers.

Passé quelques singles prenants car trop faciles, il ne reste pas grand-chose pour donner du relief à l'ensemble, jusqu'au coup de grâce, la dernière compo dont le titre seul suffit à me hérisser le poil : "The Sound Of A Lost Generation". N'est-ce pas un brin casse-gueule de s'autoproclamer voix de toute une génération, qui plus est en la taxant de perdue ? Et à les entendre, à quoi se résume-t-elle, notre génération ? À une mélancolie qui ne mène nulle part, à un vague refus de règles qu'on n'ose pas nommer, à une rage adolescente envers on ne sait qui, on ne sait quoi, en passant par les lyrics incontournables du genre tels "Donne-moi une raison de ne pas me trancher la gorge" ("Perfect") ...vraiment ? Ne sommes-nous donc rien d'autre que cela ? Il y a bien en nous ce petit quelque chose qui nous emplit de nostalgie quand on réentend un de ces titres qu'on affectionnait lorsque qu'on était ados, la main sur le coeur, "c'tait l'bon temps", mais n'avons-nous pas grandi depuis ?

Pardonnez-moi ce détour philosophique, j'en viens au fait : si vous êtes un inconditionnel des refrains grandiloquents calibrés pour être repris en choeur par la fosse, jetez-vous sur cet album, car il illustre ce style à la perfection et qu'il est au final de très bonne facture, dans son genre. Par contre, si vous préférez les groupes avec une certaine patte, qu'on peut faire tourner encore et encore sans que les titres ne perdent de leur saveur, et qui ne se contentent pas de remâcher le passé, évitez-le.


Yael
Mars 2014


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.blitzkidsofficial.com