Le groupe
Biographie :

Blindead a été formé en 1999 à l’initiative du bassiste Michal Zimorski et du guitariste Mateusz ‘Havoc’ Smierzchalski (ex-Behemoth). Devenant de plus en plus sérieux et après quelques changements de line-up le groupe signe chez Empire Records. Leur premier album "Devouring Weakness" réalisé en 2006 a été bien accueilli par le public et les médias. Leur second album "Autoscopia/Murder In Phazes" est sorti en 2008 sur Deadline Records. A nouveau, l’opus est acclamé partout en Europe et supporté par une tournée européenne. Durant l’année 2009, le groupe enchaîne les shows en Pologne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Autriche, en République Tchèque, en Slovaquie, en Allemagne et en Hongrie. En 2010, Blindead signe chez Mystic Production pour la réalisation de "Afflcition XXIX II MXMVI", leur troisième album. En 2013, c'est "Absence" qui voit le jour, quatrième opus du groupe.

Discographie :

2006 : "Devouring Weakness"
2008 : "Autoscopia/Murder In Phazes"
2010 : "Affliction XXIX II MXMVI"
2012 : "Absence"


Les chroniques


"Absence"
Note : 19/20

Tout en douceur, des sonorités cristalines amorcent l'album rapidement rejoints par des cordes tout aussi claires. La voix séductrice du chanteur nous enveloppe rapidement et nous voilà plongés, en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, dans l'univers de Blindead et de son "Absence".

Après "a3", c'est "b6" qui prend la relève et non, nous ne sommes pas en train de jouer à la bataille navale, l'album ayant plutôt la structure de montagnes russes, alternant les mélodies envoûtantes à des moments teintés de rage avec, toujours, ces lignes de basses (souvent solides) comme pignon entre les différents éléments ("e5", "e2"). Blindead fait du post-rock (du gros rock parfois : "c7"), pêchu certes, mais aussi quelques peu mystique. Les nappes instrumentales qui se greffent les unes aux autres entremêlées au chant si judicieux nous parlent, nous transportent, nous effleurent, nous touchent. Des titres comme "s1" et "n4" sont marqués d'une empreinte dont les lignes ne peuvent être que séduisantes, presque addictives. Blindead c'est aussi des surprises instrumentales. Du violon ("s1"), de la trompette ("c7"). Mais attention, ici on ne sort pas des instruments de leur placard par simple souci de différenciation par rapport aux autres groupes. Non ici ces instruments complémentaires jouent un vrai rôle et apportent une réelle valeur ajoutée aux compositions. Absence se clôt sur "a7bsence", la piste la plus longue de l'album avec ses neuf minutes et son lot d'émotions et de sensations, reprenant celles découvertes dans les titres précédents de l'album. Un beau final en somme.

Si j'ai écouté ce nouvel album de Blindead chaque matin, inlassablement, pendant deux semaines, avant d'en commencer la chronique ce n'est pas par manque d'inspiration. C'est parce que je voulais le savourer au maximum sans réfléchir avant de l'analyser et dans comprendre les rouages. Peut-être que tu viens de lire cette chronique avant d'avoir écouter l'album et je viens par là même de te retirer cet immense plaisir de découverte. Tant pis, il vaut mieux l'écouter malgré ça que pas du tout.


Kévin
Février 2014




"Affliction XXIX II MXMVI"
Note : 18/20

La pochette parle instantanément. Cette esquisse d’un personnage trouble, renfermé sur lui-même est une très belle mise en bouche pour ce concept album de Blindead qui raconte en sept titres et quarante pages, l’histoire d’une autiste. Le groupe nous imprègne de son univers dès "Self-Consciouness Is Desire And", qui vous maintient en haleine un certain temps avant de réellement se livrer. Un premier morceau plutôt long, qui, malgré son épaisse consistance, ne dévoile qu’une infime partie des possibilités du groupe.

La première surprise survient, les titres s’enchaînent avec une harmonie telle qu’ils ne pourraient faire qu’un et au vu des titres qui se complètent j’aurais dû m’en doutais bien plus tôt ! C’est donc "After 38 Weeks" qui prend le pas en calmant les ardeurs du groupe et ainsi offrir un magistral morceau d’ambiance subtil et envoûtant. On constate d’ailleurs une alternance entre morceaux progressifs, morceaux d’ambiance et morceaux plus pêchus. Ainsi "Dark And Gray" fait aussi partie de ce type d’ambiance où Blindead vous donne l’impression de jouer la carte de l’accalmie mais vous maintient en tension. Les guitares sévissent à nouveau dans "My New Playground Became" accompagné de ce chant dur et de chœurs fantasmagoriques. Tout ceci nous n’amenant qu’à la folie. "So, It Feels Like Misunderstanding When" commence lui aussi violemment pour ensuite se poser et dessiner les courbes d’une musique belle et profonde. La sincérité qui se dégage des compositions et du son dresseront les poils de certains c’est une évidence ! Le morceau qui suit, intitulé "All My Hopes And Dreams Turn Into" me fait penser à tort ou à raison, à ce qu’a pu faire L’homme Puma  et ce n’est vraiment pas déplaisant, bien au contraire. Le tout s’achève sur "Affliction XXIX II MXMVI", logique me direz-vous. La batterie, percutante à souhait, met en valeur des guitares aux tendres caresses et aux mélodies ensorcelantes qui nous dévoilent une voix très musicale capable de se déchirer d’un instant à l’autre quand les grattes le décident.

Rien n’est laissé au hasard sur cet album. Chaque son, chaque détail est pensé. Cette galette est un exemple de cohérence qui vous serre dans ses bras jusqu’à devenir étouffant et c’est là tout l’intérêt et la force de ce disque émotionnellement riche.


Kévin
Avril 2011


Conclusion
Le site officiel : www.blindead.net