Le groupe
Biographie :

Blame est un groupe de thrash-death metal formé en 2005 dans les Vosges, autour de Ptigrams et Bimbo à la guitare, Julien à la batterie, Fred à la basse et Jean au chant , qui se révèle être un vrai frontman doublé d’un parolier hors-pair, ses textes en français et son charisme faisant partie intégrante de Blame. En Juillet 2006, Blame s’attelle à l’enregistrement en auto-production d’un LP éponyme, masterisé au Hertz Studio, temple du death metal polonais. Le CD, sorti en novembre 2007, bénéficie d’un bon accueil auprès des fans de la première heure et reçoit d’excellentes critiques. Après avoir participé à une soixantaines de concerts, avec des pointures de la scène metal française et européenne que sont Kronos, Recueil Morbide, Black Bomb Ä, Yyrkoon, Textures, le groupe canadien de death metal mélodique Quo Vadis ou encore les Allemands de Crematory. Blame opère un changement de line-up : Vincent rejoint le groupe à la batterie pour remplacer Julien, et c'est à cette période que le groupe s’attelle a composer leurs premier album pour l'enregistrer ensuite en collaboration avec le Kolhekeller studio en Allemagne et le Ksound studio avec Marc (Recueil Morbide). Actuellement, Blame prépare la sortie de son premier album qui s'intitulera "Resilience".

Discographie :

2007 : "Blame" (MCD)
2013 : "Resilience"


Les chroniques


"Resilience"
Note : 16,5/20

Sans nul doute on pourra affirmer que le premier album de Blame tire le groupe vers le haut du chapeau, qu'il y a une sacrée différence avec leur MCD sorti en 2007, et que cette nouvelle production n'a pas eu besoin d'aller aux Hertz Studios pour prouver sa valeur hautement supérieure à celle du MCD éponyme. Il est clair et certain que "Resilience" fait gravir les échelons du respect , en sautant pas mal de paliers pour se retrouver proche de la barre maximum. Si les Vosgiens ont mis presque six ans pour accoucher de ce premier album, soyez sûr que ce délai a été mis à profit pour que les chansons soit quasi-parfaites et que la musique de ces onze titres reflètent le travail de titan qui a été effectué à tous les niveaux. Un travail de titan parce que tant pour le visuel, que pour les paroles, le chant, les guitares, la batterie, la production, on se rend compte que rien n'a été oublié et rien n'a été laissé au hasard.

En prenant les émotions dans l'ordre où elles arrivent, on s'aperçoit que cet album met tous nos sens en effervescence. C'est tout d'abord la vue qui a été sollicitée en premier. En effet, la pochette de ce "Resilience", fait partie des meilleures qui soient sorties depuis ce début d'année. Un artwork et un lay-out de Michal Xaay Loranc qui signe ici un véritable chef d'oeuvre et un régal pour les yeux. Pleine de détails, la poésie morbide que dégage cet artwork, nous laisse découvrir un monde situé entre la noblesse d'un raffinement prétentieux et la crasse d'un délabrement spirituel dépravé. Même le logo de Mickey (Mythrid Art) se marie à merveille et colle parfaitement à l'essence de ce "Resilience".

Ensuite, bien évidement, c'est le toucher dont l'envie se fait sentir. L'envie d'ouvrir ce livret, l'envie de découvrir ce lay-out, cette mise en page totalement adéquate et cohérente avec la frontcover, où à côté des paroles on peut découvrir une police d'écriture dont la calligraphie n'a d'égale que celle de nos ancêtres qui ont traversé la révolution, celle des Danton, des Robespierre, celle de ceux qui savaient écrire autrefois.

Puis vient le temps de goûter. De goûter au contenu de l'album, de savoir de quoi parle celui-ci. On se rend bien compte immédiatement qu'avec un titre comme "Resilience", Jean Contreras le vocaliste a pu montrer qu'il est aussi un parolier efficace, un véritable parolier. C'est aussi un peu pour ça je suppose que les morceaux sont tous en français et non en anglais, pour pouvoir jouer avec les mots autant qu'il le souhaitait, pour permettre aux phrases d'avoir un véritable sens et aux titres d'attirer l'auditeur vers la portée des paroles, afin de ne pas se limiter à la musique elle-même ("Hetaïres", "L'Adulte Erre", "Ode Hissée"...). Car oui, Jean Contreras est un véritable auteur qui joue avec les adages de Blaise Pascal en les modifiant, qui met de la subtilité dans ses paroles, à la manière de Misanthrope, et n'a pas peur de mettre en avant ses convictions ("Fureur").

Après avoir vu, touché et goûté, il est donc plus que temps d'écouter. C'est l'ouïe fine, aux abois que l'on peut maintenant découvrir la musique de Blame. Une musique death, une musique thrash, une musique mélodique en tous les cas, sur bon nombre de passages où les harmonies de guitares sont maîtresses. Blame a progressé, c'est indéniable. Mais en même temps, il aurait été décevant de ne pas avoir progressé en six ans. Alors évidemment que la sortie de cet album doit être autant une délivrance qu'une satisfaction. Le groupe peut être fier de ses compositions, car dans ce thrash / death traditionnel aux contours toutefois modernement coreux par moments, "Resilience" propose onze magnifiques morceaux de choix. On traverse l'album de part en part, avec une intensité brutale sur la plupart des morceaux, La batterie travaille beaucoup sur les cymbales lors des moments plus aériens, et la double transcende par sa rapidité et sa régularité, la voix de Jean possède un panel plutôt riche parmi lequel on pourra apprécier des growls gutturaux puissants où se mêleront quelques grognements sauvages (sur "Hetaïres" plus particulièrement) . Mais parmi cette déferlante de blasts ("En Bloc") et de guitares violentes, Blame vous fait tomber à chaque fois dans des guet-apens musicaux. En effet si "En Bloc" reste ultra violente, les passages mélodiques en son milieu amènent l'auditeur au bord du Delirium Tremens... Sur quelques titres, on pourra percevoir des entrées en matière où les guitares sont plus que mises à l'honneur : "L'Enfer verre", avec des harmonies longues et structurées sur des morceaux, notamment "L'Adulte Erre", qui s'éloigneront un peu du thrash / death de Blame pour titiller l'aspect core cité plus haut que ce soit dans les rythmiques ou le chant porcin également (avec la participation de Yann Pierrat (Dungortheb)).

Mais la découverte de cet album est tellement surprenante et exotique que même Christophe Colomb en aurait perdu ses caravelles. C'est ainsi que "Fureur" aux trois quarts de sa haine possède un passage acoustique des plus hypnotiques, que "Ode Hissée" est terriblement thrash et mélodique que cette chanson aurait pu figurer sur le "Phantom Antichrist" de Kreator pour ses harmonies diaboliques, que "Resilience" est un instrumental somptueux qui assène le coup de grâce à l'auditeur. Une chanson structurée mais sans voix à la manière de Loudblast sur le bientôt avant dernier album, à la différence que "Resilience" fait passer des émotions mélancoliques à souhait, un pur joyau. Et pour finir une démonstration de mélodie guitaristique accompagnée de vocaux à la Bal Sagoth sur "Triste Cire". Batterie enregistrée au Kohlkeller studio, les autres instruments ainsi que la voix au K-Sound Studio par Marc de Recueil Morbide et un mixage et mastering au Kohlkeller, la production de "Resilience" est sans faille. Il faudrait aimer chercher des poux dans la tête pour ne pas dire que la production est bonne.

Après tant d'émotions, tant de passion, il nous reste encore un sens à mettre en éveil. Oui, celui de l'odorat, c'est bel et bien le dernier, mais il sera figuré car tout comme moi vous "sentez" maintenant qu'il est tant de vous procurer l'album de Blame, vous "sentez" qu'après avoir acheté ce petit brûlot vous allez l'apprécier encore plus, vous "sentez" à quel point vous avez envie d'aider la scène, alors faites vous plaisir... parce qu'après avoir joué avec les sens, c'est à vous de découvrir "l'essence" de "Resilience"...


Arch Gros Barbare
Août 2013




"Blame"
Note : 14,5/20

Le mini 5 titres intitulé "Blame" est indéniablement le fruit d’un travail de qualité. D’aspect dans la forme, le groupe a soigné la présentation, pochette inspirée de l’une de leurs chansons et galette noire avec le logo du groupe. Dans le son ensuite : le son est propre, c’est précis et bien enregistré. Pour le fond, Blame, c’est du thrash / death moderne, dans lequel on retrouve des influences heavy dans quelques parties à la guitare, un chant brutal, une batterie boostée, technique, rapide. Le trig enlève certes un peu de gros son et de sa pêche à la grosse caisse mais ajoute en précision et en clarté, les guitares quant à elles sont bien réglées, le chant posé juste comme il faut. Sur ce mini, le groupe nous livre 4 chansons de 3 ou 4 minutes et une d’une minute et demi et commence fort avec la première "En Vert Et Contre Tous" qui capte notre attention dès les premiers coups de caisse claire, les autres instrus suivent en rang discipliné la rythmique de ce morceau aux riffs carrés, à la disto imparable, ce qui nous entraîne à suivre la marche avec dans un premier temps les injonctions du chanteur façon "chauffage de public" puis les rythmiques tout en contre-temps dans la ligne de chant qui donnent sa rythmique au morceau. Les autres morceaux sont tout aussi assassins dans le son, un chant thrash / death et parfois même grondé, posé, bien articulé et compréhensible, des riffs lourds et agressifs, des blasts efficaces notamment dans la 4 "La Came Isole". Petit bémol sur la petite dernière "Carpe Diem" moins claire, nette et précise que ses grandes sœurs, malgré une dynamique imparable, je reste sur ma faim à la fin du morceau (étonnamment proche de son début). Le chant est aussi un peu plus embrouillé et c’est un concentré de technique et de gros son thrash / black sur un rythme effréné, on se dit que le CD a été fini à la va-vite et il aurait peut être mieux valu soit mettre 5 titres soignés jusqu’au dernier soit 4 titres tout court car ce cinquième est une petite déception. Enfin je note que les paroles sont en Français, marque d’originalité dans le style. Blame, ce sont des chansons engagées, dénonçant les irrationnalités de nos sociétés, avec des mots justes et bien choisis (j’allais dire "subtils"). Une bonne production donc, laissant présager encore du bon son pour la suite. Un groupe à suivre…


Mim
Février 2008


Conclusion
L'interview : Jean & Jul

Le site officiel : www.myspace.com/blamemetal