Le groupe
Biographie :

Black Wizard est un groupe de stoner / doom metal canadien formé en 2010 et actuellement composé de : Eugene Parkomenko (batterie), Adam Grant (chant / guitare), Kenny Cook (guitare / Anciients) et Evan Joel (basse). Black Wizard sort son premier album, "Black Wizard", en autoproduction en Janvier 2010, suivi de "Young Wisdom" en Juin 2013, de "New Waste" en Janvier 2016 chez Listenable Records, et de "Livin' Oblivion" en Mars 2018.

Discographie :

2010 : "Black Wizard"
2013 : "Young Wisdom"
2016 : "New Waste"
2018 : "Livin' Oblivion"


Les chroniques


"Livin' Oblivion"
Note : 16/20

Black Wizard fait partie de ces formations (canadiennes qui plus est), qui se sont rapidement imposées sur la scène internationale comme une référence dans leur genre, ici le heavy-psyché-doom-stoner-etc’esttout. Black Wizard c’est donc une formation en 2010, un premier album éponyme dans la foulée, quelques opus de plus et en huit ans d’existence un des fers de lance de la "nouvelle" génération du doom. Quoi qu’il en soit, fer de lance, fer à repasser ou fer à cheval, Black Wizard présente désormais sa toute récente galette : "Livin' Oblivion". Alors histoire de spoiler comme un enfoiré est de dire qu’en plus qu’à la fin de Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu ? ils se marient, à la fin de "Livin' Oblivion" on dit "Ah ouais, c’est quand même un peu plus que simplement "bien" quoi !"...

Plus précisément, c’est après neuf titres pour plus de quarante-six minutes de son que l’oreille se dit "Ben putain ouais c’est bon". Et "C’est bon" est plutôt un doux euphémisme reposant car "Livin' Oblivion" est fort en substances psychotropes sonores comme beaucoup de ses frères aînés ou cousins plus ou moins éloignés ("James Wolfe", "Two Of These Nights", "Heavy Love"). Alors que ce soit par les notes les plus perchées ou les riffs les plus cavaleurs que ses entrailles peuvent renfermer, cette nouvelle galette signée Black Wizard est tout autant réussie que maîtrisée ("Feast Or Famine", "Eternal Illusion", "Cascadia"). Bien évidemment, Black Wizard ne se réinvente pas ou du moins ne change rien à sa patte reconnaissable, mais il est sûr que les Canadiens ne font pas dans le réchauffé et s’amusent sur les chemins qu’ils tracent depuis l’éponyme "Black Wizard". Du coup, aux passages lourds et ambiants se substituent des décibels frivoles et virevoltants quand le tout n’arbore pas des airs à décrocher quelques nuques par des parties "plus catchy et bien foutues tu meurs" ("Livin’ Oblivion", "Poisoned Again"). Alors oui cet album est encore une réussite pour Black Wizard. Alors non, ça ne fait pas de Black Wizard un truc devenu trop mainstream. Et enfin alors peut-être qu’avec ce nouvel opus, Black Wizard sera enfin reconnu en dehors des frontières de son style musical autant qu’il le mérite. Sur ce, concluons en disant simplement que contrairement aux pauvres personnages de son artwork, lorsque l’on quitte Oblivion nous ne sombrons pas dans l’alcool, la dépression, le tabagisme à en pisser dans les rues, mais plutôt que nous n’avons pas besoin tout ça pour décoller au son de Black Wizard (ou pour pisser dans la rue avec Black Wizard comme bande-son).

Ensuite, pour résumer plus sérieusement ce quatrième effort des Canadiens de Black Wizard, disons que ceux-ci ne rigolent pas lorsqu’il s’agit de dégainer une baguette magique pour y lancer quelques sorts sauce doom ou stoner. Alors abracadabra, Black Wizard c’est toujours bien, wingardium leviosa "Livin' Oblivion" fait pas mal décoller et youpi youpa gouzi gouza te v’là un gros crapaud tout pas beau faute d’écouter la musique du démon. Bref, le sorcier noir est de retour alors c’est mieux que Ma Sorcière Bien Aimée mais pas aussi bien que Harry Potter. Faut pas déconner non plus !


Rm.RCZ
Juillet 2018




"New Waste"
Note : 16/20

On a beau avoir le sentiment que la mode rétro / 70's est en train de disparaître, il y toujours un nouveau cas venant contredire cette impression. Régulièrement, des labels bien établis viennent jeter leur grappin sur d'obscurs formations ayant buzzé dans l'underground et les présentent comme "'l'avenir du rock old school". C'est aujourd'hui le cas de Listenable. N'ayant rien eu à faire du stoner et du hard durant des années, voilà que des New Keepers Of The Water Towers, des Saturnalia Temple et des Black Wizard se présentent à nous, parrainés par le label nordiste. Et si, de tous ces groupes s'inspirant de leurs aînés (ce sont toujours les mêmes noms qui sont cités) sont toujours très affûtés musicalement et présentent d'indéniables qualités, l'originalité n'est malheureusement jamais de mise et on peine à attendre le groupe qui fera vraiment la différence sur la durée (seul Ghost y est parvenu avec son mélange hard / heavy et de pop).

Malgré toute la tendresse que nous avons pour ce style, on ne peut s'empêcher de se dire qu'il n'est qu'un serpent se bouffant la queue. Alors, ce nouvel album de Black Wizard, le troisième des Canadiens qui jusque là étaient en autoproduction, on le sentait moyen. C'était sans grande attente que nous le placions dans notre platine et que nous appuyions sur Play. Et à l'écoute de "New Waste", il faut avouer qu'on s'est encore fait avoir. Oui, Black Wizard ne révolutionne rien, oui, Black Wizard pique quasiment tout au Black Sabbath de 1971-73, oui, oui, oui. Mais purée, que c'est bien fait, inspiré et musicalement enivrant. Il faut croire qu'on aime la queue de serpent...

Doté d'une production chaude et ronronnante, bien équilibrée et vivante, mettant en avant la basse et les guitares et conférant à la batterie rondeur et volupté, "New Waste" est tout simplement un bonheur auditif, une claque dans la gueule. Originalité zéro mais maîtrise absolue. Une écriture fine et épatante de justesse, de feeling et d'honnêteté. "Revival" porte mal son nom puisqu'il aurait aisément pu figurer sur "Sabbath Bloody Sabbath" (1973). En revanche, si ce titre d'ouverture doit être un jour considéré, pour une raison ou une autre, comme un étendard, un hymne, pour la nouvelle génération heavy / rock / stoner, il serait un sérieux prétendant au titre. Quand à "Laughing And Lost", le point culminant du disque, n'importe quel adorateur de Pink Floyd tombera amoureux de son intro. Ce morceau cotonneux est d'une richesse mélodique et d'une profondeur émotionnelle folle.

"Harsh Time" et "Eliminator" portent tous deux la marque de fabrique du Sabbath période Ozzy et leurs tempi élevés, et leurs riffs fulgurants font passer d'excellents moments. La facette purement heavy s'entrevoit à quelques occasion : avec "Vivian Girls", long, rampant et noir comme un serpent et avec le psyché et tritonique "Unessesary Evil" qui réveille pour de bon le côté obscur sommeillant en nous et fait des merveilles avec sa sobriété naturelle et ses subtilités mélodiques. L'ultime "Final Ripper" clôt le disque de façon flamboyante avec ses guitares acérées. Seul "The Priest" demeure faible car n'apportant pas grand-chose de plus par rapport au reste. Black Sabbath prend bientôt sa retraite. Pas grave, avec Black Wizard (en plus c'est facile à retenir...), son héritage ne sera jamais perdu. Et s'il puise abondamment dans le répertoire des quatre de Birmingham, il crée suffisamment de belles et personnelles choses pour attirer l'attention des amateurs pointus que vous êtes.


Man Of Shadows
Février 2016


Conclusion
Le site officiel : www.blackwizard.org