Le groupe
Biographie :

Black Sheep Wall est un groupe de sludge américain formé fin 2006 et actuellement composé de : Trae Malone (chant), Brandon Gillichbauer (basse), Scott Turner (guitare), Garrett Randall (guitare) et Jackson Thompson (batterie). Après un premier album autoproduit en 2008 ("I Am God Songs"), "No Matter Where It Ends" sort au printemps 2012 chez Season Of Mist.

Discographie :

2008 : "I Am God Songs"
2012 : "No Matter Where It Ends"


La chronique


Géniteurs d’une musique lourde aux accents sinistres, les Black Sheep Wall arpentent les sentiers battus du sludge / doom depuis 2007. Une première autoproduction "I Am God Songs" paraît en 2008, une grosse claque admirablement accueillie par la critique (il signeront d’ailleurs peu après sur le label Shels), c’est avec un deuxième "No Matter Where It Ends" que les trois Californiens reviennent nous flanquer une petite correction comme il se doit.

Ils sont quand même doués ces ricains, y'a pas à tortiller. La première version était déjà un muscle de massivité, la nouvelle ne déroge pas à la règle et s’installe dans la lignée d’une composition que le groupe semble tenir à cœur de perpétuer, usant des mêmes ingrédients que pour la concoction de son antécédent. Grondements d’une unique guitare qui Diable !, envoie la pâtée comme pas deux, volumineuse, elle engloutit l’espace sonore avec la science de savoir s’y fondre quand besoin est, des basses si présentes qu’elles prennent aux tripes et s’éclatent à faire trembler les organes vitaux, une batterie bel et bien compressée qui achève un son produit mais sans dépasser le bon entendement de sonorités qui se doivent de rester un minimum embourbées, le tout s’abandonnant dans un rendu à la résonnance magnétique, envoûtante, down-tempo à souhait… On se perd dans tant d’obscurité, ayant comme seuls guides les méandres d’une voix dévastatrice, un chant hurlé exhumé des viscères. Les Black Sheep Wall ne sont pas là pour nous passer gentiment de la pommade dans le dos, c’est brutal, vertigineux, les coups de poing percent de tous les angles. Beaucoup de passages se veulent instrumentaux ("Vitruvian God" l’est radicalement) pouvant rappeler les voluptés de groupes tels Ufomammut, en plus bestial, dans la lignée de leurs voisins des Admiral Angry ou encore de Gaza à quelques mesures, tirant parfois vers du noise aux plans disloqués version Meshuggah.

"Cognitive Dissonance" se pose en transition curieuse, aux harmonies acousmatiquement expérimentales, ne pouvant pas mieux porter son nom. Pas d’attente de cadence heavy soudaine dans des morceaux s’étendant généralement de six à douze minutes et un jeu de structure par lequel la pesanteur règne en maitre. Les phrases sont répétitives, étourdissantes, le rouleau compresseur nous aplatit de A à Z, aucun moment de répit n’est accordé à son auditeur.

Un groupe encore peu connu de l’hexagone qui promet un avenir plantureux dans le monde de l’underground made in USA, qui doit fatalement cingler en live ; à quand le premier passage en France ?


Angie
Septembre 2012


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.myspace.com/blacksheepwallmusic