Je suis très impressionné par le thrash de Blackness, si pas mal de groupes Français, se disent groupes de thrash moderne, et que d'autres se disent old-school à la Municipal Waste, Blackness est un des rares qui puisent précisément à la source du véritable thrash à tendance légèrement heavy. Et c'est avec délice que j'ai écouté ce "Stimulation For The Beast".
De toute façon, il ne faut pas s'étonner, je ne le dirai jamais assez, l'usine à bons groupes qu'est la région Lyonnaise a encore frappé. Au passage c'est quand même le troisième album des Rhônalpins depuis 2000, et j'aime les gens qui prennent leur temps pour écrire de bons albums comme celui-ci.
Blackness a tous les ingrédients du groupe thrash de base, sans être péjoratif, des vocaux tranchants à mi chemin entre le clair et l'érayé, avec une bonne dose d'agressivité par moment pour aller le timbre guttural, et une manière d'aller dans les aigus sur certains hurlements similaire à Araya ou au chanteur de Living Death. Pedro maîtrise son organe à merveille, les intonations, les variantes utilisées au cours des onze chansons de "Stimulation For The Beast" me laissent sans voix.
Je retrouve à travers la musique de Blackness une dynamique des groupes tels que Testament, Overkill, Forbidden, Destruction, avec des guitares thrash agressives mais le plus pour Blackness c'est que la batterie est hyper giclante, ça ne blaste pas brutalement, mais le tempo est hyper rapide et ça apporte un pêche monstrueuse tout au long de l'album.
Rien qu'à l'écoute du premier titre "The Battle Rages On" on commence à dire "woaw" notamment sur un passage presque thrash / black metal où les guitares deviennent plus aigues et la voix se module. Mais c'est surtout sur "Where Fear And Silence Prevail", que l'effet Blackness retentit. Ce titre est une démonstration de style qui regroupe des influences Metallica sur les premières guitares et sur le solo, tandis que la structure est plus proche d'un Dark Angel de derrière les fagots sauce "Darkness Descends" et un Sepultura orienté "Beneath The remains" et "Arise".
Alors effectivement je balance des noms et des références comme ça, mais le style de Blackness qui se complait dans ce monde du thrash metal, ne vient pas pomper des idées aux grands maîtres, non, ce sont des anecdotes de notes qui font penser aux groupes cité plus haut, alors on ne peut que constater la qualité d'écriture des morceaux, les solos très bons et encore une fois sur ce morceau un énorme travail sur le chant qui vient nous surprendre encore un peu plus avec des choeurs heavy metal.
L'album évolue au fur et à mesure de l'écoute car les titres qui se situent à mi parcours, qui, bien qu'ils soient toujours explosifs, prennent une tournure plus heavy thrash. C'est le cas pour "Go To Hell" à la rythmique Judas Priestienne, "Retribution" aux aspects d'un "Never Neverland" sur le ralentissement du break et du solo langoureux. Dans tout ça, "Bark At The Moon" est peut-être le morceau le moins plaisant à cause de vocaux clairs doublés qui se distillent plus vers le heavy metal Français des années 80's et un accent Anglais plus Français qu'autre chose, tandis que le feeling quant à lui est nettement plus heavy aussi. Mais ce n'est qu'un accroc qui n'est qu'une grain de sable dans cet océan de bonnes chansons.
Dans tout cette effervescence de mélodies de guitares excellente, on sent que la prod suit derrière, parce que là aussi, la basse est totalement audible, ça me fait hérisser le poil.
Chansons cultes "Shadowzero" et le solo mélodique de "The House Down Below", comme Tarzan de lianes en lianes, on saute de bonnes idées en bonnes idées, et le côté heavy de Blackness fait que leur thrash est bourré d'émotions fortes, aucun essoufflement n'arrive en dernier tiers de l'album, c'est ça qui fait la différence également.
Cet album est également une bonne tuerie thrash / heavy, qualité supérieure, label rouge inévitablement. J'aurais donné une super grosse note, si j'en avais dans mes pancartes, mais on n'est pas l'Ecole des Fans, donc la mention bien est de rigueur, même si ça vaut sans doute plus.
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