"The Savage Winds To Wisdom"
Note : 17/20
Deuxième acte pour Black Lava. Suite à leur premier album en 2022, Daniel Presland
(batterie, Vipassi, A Million Dead Birds Laughing, ex-Ne Obliviscaris), Ben Boyle
(guitare, A Million Dead Birds Laughing, Hadal Maw, Vipassi), Rob Watkins (chant,
Blackhelm) et leur nouveau bassiste Nick Rackham (basse, A Million Dead Birds
Laughing, Hadal Maw) dévoilent "The Savage Winds To Wisdom", chez Season Of Mist
également.
"Colour Of Death" démarre très lentement avec quelques sonorités inquiétantes, mais lorsque
la saturation s’empare du morceau il devient beaucoup plus sombre jusqu’à verser dans
l’agression pure et simple grâce aux parties vocales et au blast explosif. On retrouve une
dissonance enivrante en fond, créant un contraste avec la violence que l’on retrouve teintée
de vindicte sur "Dark Legacy", une composition très versatile mais cohérente qui adopte
naturellement sa fureur avant de revenir dans une quiétude torturée. Le voile brumeux
continue sur "Wrapped In Filth", mais les musiciens ne tardent pas à y injecter des parties
plus énergiques qui entrent en conflit avec l’atmosphère lancinante qui hante également
"Unsheathing Nightmares" entre deux vagues de virulence sanglante. La base de la rythmique
reste solide et ancrée dans des racines belliqueuses, mais le groupe nous autorise un
moment de répit sur le final avant de rejoindre "Summoning Shadows" où les musiciens se
déchaînent pleinement tout en restant extrêmement précis dans leurs riffs complexes.
Après
une courte pause, "Ironclad Sarcophagus" nous enferme dans son cocon d’oppression mené
par une batterie relativement changeante qui guide des guitares perçantes jusqu’à "Pagan
Dust", composition plus saccadée et tout aussi réfléchie que la précédente. Les parties
vocales enflammées se mêlent parfaitement au climat anxiogène, qui trouve une certaine
complémentarité avec le final martial, puis ce sont quelques grognements qui nous
présentent "Sanguis Lupus" et ses vagues de sauvagerie assumées à peine contenues par
les harmoniques aériennes. "The Savage Winds To Wisdom" marque les derniers moments
de l’album, que ce soit avec une violence parfois très old school ou avec un voile vaporeux
étouffant, mais ce long titre reste l’un des plus intenses de l’album.
Avec seulement deux albums, Black Lava nous montre une identité forte entre black et
death metal avec ses moments de dissonance et ses parties furieuses. "The Savage Winds To Wisdom"
fera couler de l’encre, et ses riffs résonneront comme une tempête à nos oreilles.
"Soul Furnace"
Note : 18/20
Black Lava s’enflamme pour son premier album. Créé en Australie entre deux confinements
par Dan Presland (batterie, Vipassi, A Million Dead Birds Laughing, ex-Ne Obliviscaris)
et Ben Boyle (guitare, Vipassi, A Million Dead Birds Laughing, Hadal Maw), le groupe
recrute rapidement Rob Watkins (chant, Hadal Maw, The Red Shore, Blackhelm) et Tim
Anderson (basse, Blackhelm) afin de concevoir "Soul Furnace" qui sort chez Season Of
Mist en 2022.
"Origins" est le premier morceau à nous envoûter dans ses mélodies dissonantes avant de
frapper avec une touche old school pesante, que ce soit sur des riffs lents ou sur ce blast
féroce, puis "Aurora" nous dévoile des sonorités plus agressives et énergiques tout en
conservant cette patte oppressante. Un chant brut se joint au mélange abrasif et violemment
accrocheur, complétant l’efficacité ravageuse de ce morceau entêtant, alors que "Black
Blizzard" révèle des tonalités pesantes, comme les quelques paroles inquiétantes qui se
joignent à la base agressive et étouffante. Le final saccadé nous lâche sur "Baptised In Ice",
un titre à l’énergie très punk qui laisse des riffs écrasants préparer le terrain pour des cris
viscéraux avant de laisser quelques accélérations sauvages et malsaines nous prendre à la
gorge.
"Eye Of The Moon" prend la suite avec des mélodies glaciales et majestueuses qui se
greffent parfaitement à cette base simple mais tranchante tout en proposant quelques
harmoniques dissonantes, qui continuent également sur "Northern Dawn" et ses tonalités
martiales et sombres. L’agressivité brute s’intègre parfaitement à l’atmosphère malsaine et
apocalyptique du titre, qui ralentit pour nous conduire à "Necrocatacomb", une composition
assez courte aux patterns très directs qui feront sans mal remuer le crâne de nombreux
amateurs de mix crasseux. "Nightshade" présente une approche similaire entre la dissonance
du black metal et les riffs solides du death metal souvent couverte par un blast sans
compromis, puis "Soul Furnace", le titre éponyme, vient refermer l’album avec les sonorités
les plus sombres et inquiétantes que le groupe a produit jusqu’ici à travers une rythmique
hachée et oppressante.
Avec "Soul Furnace", Black Lava fait un premier pas décisif dans la scène black / death. Le
groupe affirme sans aucun compromis ses racines malsaines, froides et dissonantes à
travers des riffs extrêmement efficaces.
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