Cela fait maintenant plusieurs années que j’espère que Within Temptation reviendra à la source, à son metal symphonique de l’époque "Mother Earth" et c’est maintenant chose faite. Seul petit détail, ce n’est pas WT qui l’a réalisé, mais bien Blackbriar, groupe néerlandais, avec son deuxième album "A Dark Euphony".
L’album débute en grandes pompes avec "An Unwelcome Guest" et son introduction grandiose et épique, mettant immédiatement de l’avant la voix de Zora Cock. Le morceau accélère la cadence par la suite, tout en conservant une approche orchestrale, rappelant du fait même WT à nouveau, période "The Silent Force". Sur la pièce suivante, Blackbriar se retrouve en mode "Mother Earth", avec une introduction folk tout en douceur, en alternance avec les guitares électriques, et une Zora rappelant immédiatement la grande Sharon den Adel.
Mais assez de comparaisons avec WT. Blackbriar réussit ici un véritable tour de force de metal symphonique aux accents folk avec "A Dark Euphony". La pièce "Spirit Of Forgetfulness", plus simple, demeure un bon exemple du travail de Blackbriar. Plus pop dans son ensemble, ce morceau conserve des accents metal ainsi que des mélodies mémorables et accrocheuses.
Pour moi, c’est ce dernier point qui me rejouis le plus. À mon humble opinion, le véritable problème des groupes comme Within Temptation, justement, est qu’ils ont oublié d’où ils venaient et ont laissé de côté les refrains grandioses du passé. Blackbriar n’a rien de complexe en soi, mais livre pièce après pièce des mélodies envoûtantes sur fond de metal symphonique grandiloquent. "Bloody Footprints In The Snow" est un parfait exemple d’efficacité dans l’exécution, sans faire dans la technique à outrance, avec Zora en pleine forme qui livre une mélodie recherchée. Si vous aviez besoin d’une quelconque confirmation de son talent, une seule écoute de sa performance enchanteresse sur "The Evergreen And Weeping Tree" vous convaincra. Principalement axé sur un duo piano voix, le morceau se termine sur un fond metal qui vient consolider l’esprit mélancolique mais sombre de celui-ci.
Certains morceaux auraient gagné à être plus concis, pouvant parfois donner l’impression d’être répétitifs sans pour autant que cela ne soit désagréable. On ne ressent pas que le groupe cher à tout prix à traîner en longueur, mais un peu de travail d’édition aurait été souhaitable.
J’en reviens au début de cette chronique. Il faut parfois faire le deuil du passé avec certains groupes, mais par chance, l’espoir renaît lorsque des groupes comme Blackbriar livre un album aussi magnifique et passionné que ce "A Dark Euphony".
|
|