Le groupe
Biographie :

Billy Idol, nom de scène de William Broad, est un chanteur de rock britannique. Il rejoint brièvement le groupe Siouxsie and the Banshees en 1976 avant d’intégrer comme guitariste le groupe punk Chelsea en 1977, qui deviendra Generation X après le départ de son leader Gene October dont il récupère la place de chanteur-leader. Il entame ensuite avec succès une carrière solo internationale après la séparation du groupe.

Discographie :

1982 : "Billy Idol"
1983 : "Rebel Yell"
1986 : "Whiplash Smile"
1990 : "Charmed Life"
1993 : "Cyberpunk"
2005 : "Devil's Playground"
2006 : "Happy Holidays"
2014 : "Kings & Queens Of The Underground"


La chronique


Billy Idol, le grand blond avec ses grimaces emblématiques, est de retour avec son nouvel album intitulé "Kings & Queens Of The Underground" sorti le 20 Octobre 2014 en France. Album qui était très attendu par les fans, depuis le précédent "Devil’s Playground" au succès mitigé sorti en 2005. Tout d’abord attardons nous un instant sur la pochette de l’album. Pochette en noir et blanc, avec l’attitude du rocker solitaire en attente ou à la recherche de quelque chose ou en train de préparer un mauvais coup à la sortie du tunnel. Le symbole du noir est blanc est le retour au passé. Un passé déjà haut en couleur. Une seule couleur, le rouge, qui est associé au logo de Billy Idol. Il en est de même pour le logo de la couronne du roi et de la reine (la représentation du titre de l’album). Le rouge est certainement la couleur la plus fascinante car elle joue sur les paradoxes. Des sentiments contradictoires comme l’amour et la colère, la sensualité et la sexualité, le courage et le danger. Cette couleur représente la chaleur, l’énergie, la vivacité, l’action. L’autre facette concerne l'association avec la couleur du sang, l'enfer et la luxure. Cette couleur ne laisse donc pas indifférent et c'est là toute sa force car elle déchaine toutes les passions. Avec ce nouvel album nous espérons que la pochette soit aussi inspirante et contagieuse que la richesse musicale de l’album, et que les passions vont enfin se déchaîner pour le bien du rock. A quoi peut bien ressembler ce nouvel album ? La musique et l’image du rocker va t’elle résister à l’épreuve du temps comme les véritables hymnes des "White Wedding", "Dancing With Myself", "Flesh For Fantasy", "Eyes Without A Face", et bien sûr l’incontournable "Rebel Yell" ? Je peux vous le certifier et le confirmer. Le rebelle punk qui est devenu une légende du rock va conquérir le monde avec ce nouvel album. Je vous le garantis.

En effet, le premier titre, "Bitter Pill", annonce déjà la couleur (rouge et noir) de ce qui va préfigurer de cet album. Dès les premières notes de guitare, puis la voix du rebelle ensuite, le message est clair et on comprend que le roi du rock est de retour. Du son, de la voix, du rock, de la guitare, de la mélodie, du tempo, du riff, un rythme entraînant. En clair tout ce qui a fait le succès de ses hits durant les années quatre vingt : une production impeccable. Il y a dans ce premier morceau une atmosphère, une ambiance qui nous marque dès les premiers instants. C’est entraînant et les jeux sont faits. En effet, il fallait le talent de toute la bande ainsi que des pointures à la production comme Trevor Horn pour revivre enfin ce qui a fait le succès des années quatre-vingt et offrir à leurs fans un album de haute couture. Un album varié avec des ballades, du rock, un opus compact subtil et cohérent. Véritable retour aux sources du rock et des mélodies accrocheuses avec un Billy Idol ravageur et rageur avec une pointe d’originalité comme toujours. Billy Idol ne se contente pas de faire des redites d’albums mais retrouve toujours une force de faire des belles choses avec son fidèle complice de toujours Steve Stevens. Tout ce que l’on adore ! La seconde chanson est extraite du premier single, "Can’t Break Me Down", qui note déjà le retour à la musique un peu plus fun, une sorte de parodie, musique entraînante et refrain somme toute simpliste et d’hymne à la vie sans complexe. Un clin d’œil pour cette vidéo tournée elle aussi en noir et blanc pour exprimer tout le faciès et facéties de l’artiste. Sérieux s’abstenir. Billy Idol est un rien nostalgique. Synonyme du retour gagnant à ce qui a fait son succès. De la nostalgie il y en a du début jusqu’à la fin, mais pas de la nostalgie pleurnicharde. Un véritable hymne à la vie. Tout ce qui nous enchante et tous les thèmes de la vie sont abordés. Il y a tout ce que l’on adore jusqu’à en abuser pour le bien mais aussi pour le mal. Il y aussi tout ce que l’on déteste à savoir les déboires. Les changements de tonalité dans la voix qu’on lui connaît sont là pour accentuer l’opus de ce nouvel album avec les dégradés dans le timbre de sa voix. Jouer avec sa voix représente l’arme absolue des albums de Billy Idol. Ici une étendue de tout son répertoire vocal : voix absolument sublimes que l’on connaît peut-être pas assez jusqu’à l’ultime cri du rebelle. Et il y en a dans cet album ! Des refrains et des chorus efficaces qui restent gravés dans les mémoires tout au long de l’album. Parfois on se surprend à fredonner, chanter puis crier avec lui.

"Save Me Now" étonne de par sa puissance vocale et les riffs de guitares saturées. Ce titre est certainement le plus intéressant de par sa composition et les différentes compositions musicales de guitares. Le chanteur commence à s’échauffer, à geindre avec une musique très rythmée renforcer par les chœurs. Le quatrième titre, "One Breath Away", est oppressant et continue à accentuer, plus que le démarrage, la vitesse de croisière dont prend forme sans prétention aucune cet album. Une ligne droite dans la lignée des compositions choisies et des titres qui sont bien imbriqués les uns avec les autres. C’est sobre, c’est du rock entraînant qui obsède, tourmente et qui semble un peu revanchard. On est quelque peu troublé par cette obsession et c’est un pur moment ! C’est bien l’effet et le but recherché car les guitares commencent à être de plus en plus omniprésentes et lourdes. Son saturé à la Steve Stevens pour notre plus grand plaisir. C’est à ce moment-là qu’on se demande si tout l’album va continuer à nous surprendre et va être de qualité égale voire supérieure. Cette nonchalance de style est trompeuse car on est hypnotisé par ces variations de thèmes, de rythmes et de voix. Ce serait donc le vrai retour d’un des meilleurs groupes de rock des années quatre-vingt, quatre vingt-dix, à l’effigie du grand blond. Il enchaîne ensuite avec le cinquième titre, "Postcards From The Past", avec un rythme de plus en plus rapide dont les synthés rappellent les bons arrangements et les sons des années 80 qui étaient un must pour créer des atmosphères. Du "Rebel Yell" en puissance et on en demande encore plus. Un titre qui va crescendo pour une apothéose finale accentuée par le tempo rythmé du synthé qui donne toute l’ambiance à ce morceau à un niveau proche de l’excellence. Des guitares qui se lâchent sans complexes avec des solos travaillés et originaux avec une excellente composition pour aller jusqu’à la saturation du solo, du jeu saturé de guitares propre au jeu de Steve Stevens. Des guitares qui hurlent pour signifier quelque chose, le synthé pour donner un peu de rêve ou accentuer cette ambiance.  On est tellement en osmose avec ce titre que l’on se demande ce qu’il va bien pouvoir nous inventer par la suite. Véritablement dans la même veine (pour le petit clin d’œil à Rebel Yell) et pour ne pas offenser les fans, c’est encore mieux ! C’est pour dire que notre idole est bien de retour et qui plus est en force pour en avoir encore bluffé plus d’un. Le fait de nous avoir fait un retour en arrière pour nous signifier que le passé c’est le passé. Mais c’est toujours avec les bonnes vieilles recettes qu’on fait la meilleure cuisine, c est à dire la meilleure musique (dixit les années quatre-vingt). La musique c’est du rock un point c’est toutn avec le côté original sans jamais plagier. Musique au timbre rebelle, puissante avec une gravité légère. Un titre qui ravira sans aucun doute les foules…

Avec toutes ses variétés de musiques bien trempées, l’heure est enfin à une ballade. Accalmie de guitares électriques. C’est l’heure du passage à une ballade acoustique. Une ballade très sophistiquée du titre "Kings & Queens Of The Underground". Cela aurait pu être la vie rêvée en quelque sorte de Billy idol. Le passage de l’ombre vers le passage à la lumière. Etre sous les feux des projecteurs. Comment cela peut-il être possible ? Comment un jeune groupe de punk peut quand même toucher un public et émouvoir les gens qui ont adoré la chanson "Kiss Me Deadly". Il suffit de connaître un jour le succès pour que tout s’emballe. Mais tout ça ce sont des gens anonymes qui sortent de l’ombre sans savoir vraiment pourquoi. Nous on sait… Une vraie introspection sur le succès de ses débuts dans la vague punk, jusqu’aux hits incontournables, en passant par les clips de MTV, des rencontres, le succès et la gloire pour des gens qui ne se prenaient pas au sérieux. Il arrive à la consécration avec de multiples récompenses non seulement pour sa musique mais aussi renforcée par les vidéos superbes. C’est le vrai retour de la voix d’un rocker, voire parfois certains diront d’un sacré crooner. Ce sont des compositions riches et vivantes sortant des clichés ou des choses faites à la va-vite. Retour à une autre ballade avec le titre "Eyes Wide Shut". Il y a toujours cette recherche mélodique et entraînante et surtout envoûtante. Un titre langoureux sur la sensibilité d’un homme au cœur tendre. Toujours ces montées et descentes comme pour imprégner son public et lui faire part de sa douleur.

L’étendue du répertoire sur les ballades continue avec la huitième chanson de l’album, "Ghost In My Guitar". Un autre titre phare de l’album dans un autre registre aux allures d’hommage au rock rendu par le fait de son guitariste et génialissime et pote Steve Stevens. Une entrée en matière à la guitare acoustique en entrée de gamme puis au fur et à mesure de la composition les guitares acoustiques sont remplacées par les guitares électriques pour nous donner une étendue du lyrisme de cette chanson. Une très belle composition dans la variété de la construction de la chanson renforcée par la différence entre l’acoustique et l’électrique sur une ballade qui s’articule autour de ce contraste. C’est cela aussi la vraie rock star, se faire plaisir et faire plaisir aux fans. Ensuite, on revient à la fondation de cet album, à la base solide imperturbable et sans fausse note avec le titre "Nothing To Fear". Un son brut et sans fioritures. Un refrain qu’on ne se lasse pas de répéter encore et encore. Une chanson brute qui donne de la voix avec des guitares saturées. Impeccable de bout en bout. L’avant-dernière chanson s’intitule "Love And Glory", une redite de la chanson "Nothing To Fear", car les titres sont composés tous les deux de trois mots pour le refrain. Ce sont deux titres en faux semblants car en effet les refrains ont une ressemblance similaire. En y regardant de plus près, on s’aperçoit que le "Nothing To Fear" est plus provocant et que "Love And Glory" est plus criard, plus relaché voire plus joyeux. Dans ces deux compositions il y a les riffs entraînants à la limite de la nonchalance, plus rock pour "Love And Glory" avec l’originalité en plus. Il subsiste une plus grande légèreté dans la dimension de la chanson. Déjà dix titres et on se dit qu’il va encore nous surprendre juste une dernière fois pour nous donner un véritable feu d’artifice. Go ! Et c’est parti pour le vrai feu d’artifice !

Et voilà encore toutes les facettes de notre idole. C’est une chanson speed, digne des plus grands titres de heavy metal avec l’originalité en plus. On sent qu’ils veulent enfoncer encore plus le clou pour donner à cet album une saveur particulière et il subsiste une véritable osmose de tout le groupe pour nous délivrer une quintessence de solos de guitares dans toute sa splendeur avec une rythmique endiablée. Son compère Steve Stevens est encore là pour nous dévoiler l’étendue de ses capacités de guitar hero. Les deux s’en donnent à cœur joie et nous offre un bijou de leçon de rock‘n'roll qui nous fait bondir de notre fauteuil avec ce "Whiskey And Pills". Un must ! Cela deviendra certainement la prochaine chanson de rappel pour la prochaine tournée européenne et on pense à certain groupe comme Iron Maiden qui termine toujours ses concerts avec le fameux titre speed "Sanctuary". A suivre. La comparaison est osée mais c’est bien le cas. Un album dont les fans seront fiers et la comparaison avec l’album "Rebel Yell" est indéniable. En tous les cas, toutes les références au niveau des paroles des chansons nous rendent un rien nostalgique sans jamais penser que c’est la suite de "Rebel Yell". Un album extrêmement travaillé et réfléchi pour donner à son public ce dont il a toujours voulu : du Billy Idol ! Pour un retour c’est une réussite et c’est album avec le fil du temps n’en sera que meilleur. On est servi pour la décennie… Ce type va encore nous imprégner et nous bercer de son rock pour longtemps ! Un album immuable ! A écouter partout en voiture, dans les bars etc… il faut pousser juste un peu le volume et vous serez conquis pour toujours. En résumé un véritable feu d’artifice, un album riche et coloré, envoûtant, entraînant. Du vrai Billy Idol.

Cet album mérite de mon point de vue la note de 17/20 voir 18 car il le mérite avec ce onzième titre qui fait toute notre adhésion ! Et aussi pour la richesse des compositions et des refrains qui nous restent graver dans la tête. C’est aussi ça un album de rock. Des titres qu’on écoute encore et encore sans jamais sans lasser. Cet album devrait avoir son lot de surprises et de hits. Pour résumer, vous pouvez acheter cet album car il donne vraiment envie de faire la fête, de bouger. C’est du rock à l’état pur avec toutes facettes, des ballades, du rock, des chansons toutes homogènes car en moyenne la durée des titres est de quatre minutes, et qui font de cet album l’album de rock que l’on attendait pour cette décennie. On ne le répétera jamais assez, il n’y a rien à jeter dans cet album. Tout est cohérent, simple, parfois sophistiqué, limpide, subtil, cru et sans chichi. C’est sans aucun doute l’album le plus structuré et le plus complet de Billy Idol, peut-être pas le plus rock mais certainement celui qui ne vous laissera pas indifférents et dont vous vous étonnerez à avoir ces fameux airs dans la tête que l’on n’arrête plus de chanter après. Pour le bonus et sans faire de publicité aucune avec un éditeur d’iTunes, il y a un titre bonus "Hollywood Promises". Donc si vous en voulez encore, il y a toujours moyen d’en avoir plus avec une modeste contribution à la clé. Mais quand on vous dit que c’est bon pour la santé il ne faut surtout pas hésiter. On vous aura prévenus, la Billy Idolmania n’est pas prête de s’arrêter. Il n’y a qu’à voir le nombre des fans sur les réseaux sociaux. Enfin, si vous voulez en savoir plus vous pouvez acheter sa bibliographie intitulée "Dancing With Myself".


Laurent Machabanski
Octobre 2017


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.billyidol.net