Le groupe
Biographie :

Bethlehem est un groupe de black metal allemand, originaire de Grevenbroich, formé en 1991. La composition du groupe est très instable. Actuellement, seul un membre du groupe original fait toujours partie du groupe (Bartsch / basse). Bethelehem joue une musique relativement dépressive, et très mélancolique. Un des thèmes récurrents est le suicide comme le montre ne serait-ce que les titres des albums : "Dictius Te Necare" (en français, "vous devez vous tuer"), "S.U.I.Z.I.D.", "Suicide Radio" ou "Reflektionen Auf's Sterben" (en français, "réflexions sur la mort"). Ceci est en partie dû au fait que le suicide et la mort occupent une partie importante de la vie des premiers membres, et notamment du pilier du groupe : Bartsch. Plusieurs de leur amis et proches se sont suicidés, et donc selon leurs dires : Bethlelehem est leur exultoire. Du point de vue des textes on retrouve aussi souvent, Alexander Welt, qui est une sorte de vue à la troisième personne du subconscient de Bartsch.

Discographie :

1994 : "Dark Metal"
1996 : "Dictius Te Necare"
1998 : "Sardonischer Untergang Im Zeichen Irreligiöser Darbietung"
1998 : "Reflektionen Auf's Sterben" (EP)
1999 : "Profane Fetmilch Lenzt Elf Krank" (EP)
2001 : "Schatten Aus Der Alexander Welt"
2003 : "Suicide Radio" (EP)
2004 : "Alles Tot" (EP)
2004 : "Mein Weg"
2009 : "A Sacrificial Offering To The Kingdom Of Heaven In A Cracked Dog's Ear"
2010 : "Stönkfitzchen" (EP)
2014 : "Hexakosioihexekontahexaphobia"
2016 : "Bethlehem"
2019 : "Lebe Dich Leer"


La chronique


Bethlehem. Groupe mythique maniant comme personne la plus impure des noirceurs. Créé en 1991 par Jürgen Bartsch (basse, ex-claviériste et guitariste, ex-Deinonychus, ex-Morbid Vision), le groupe s’est retrouvé en pause en 2015 avant de revenir la même année. Un line-up très changeant, mais aujourd’hui stabilisé autour de cette même volonté de mêler des éléments de beaucoup de styles. Au chant on retrouve Onielar (Darkened Nocturn Slaughtercult) tandis que la guitare est tenue par Karzov (Bog Morok, Cerebrium, Morguenstern, Shexna) et le poste de batteur revient à Florian “Torturer” Klein (Cadaver Disposal, Goat Torment, IT, Mor Dagor). Velnias (Darkened Nocturn Slaughtercult) se joint aux Allemands en tant que second guitariste sur scène, mais aujourd’hui c’est "Lebe Dich Leer" que le quartet nous présente. Laissez les ténèbres vous envahir.

L’album démarre par une plongée dans l’ombre avec "Verdaut In Klaffenden Mäulern", un titre qui annonce d’emblée l’univers du groupe pour les non-initiés. Un black metal aux accents mystiques, dérangeants, et la voix de banshee d’Onielar, en allemand dans le texte. La rythmique devient lourde, la guitare lead plus perçante, l’ambiance se calme, repart… Le groupe ne nous laisse aucun répit. "Niemals Mehr Leben" débute par une guitare calme mais effrayante, et rapidement c’est un son tranchant qui prend la suite, en exploitant pleinement le potentiel des guitares huit cordes. Et c’est bel et bien la fureur des Allemands qui mène ce morceau, qui explose de temps à autres, toujours accompagné de ces hurlements à glacer le sang. On continue avec "Ich weiß Ich Bin Keins" et son introduction à la basse qui amène sur les murmures de la chanteuse, qui sont presque plus effrayants la deuxième fois que l’on écoute ce morceau. Mêlant son clair et rythmiques saturées, Bethlehem crée un contraste impressionnant et très prenant que l’on est pas près d’oublier.

Vous pensiez connaître la folie ? Eh bien "Wo Alte Spinnen Brüten" va vous prouver que non. Si le son lourd qui intervient en premier lieu fait penser à un doom / death, c’est bel et bien la recette sombre du groupe qui prend la suite, mêlant avec un naturel impressionnant toutes leurs influences, comme sur "Dämonisch Im Ersten Blitz". N’hésitant pas à abuser de changements de rythme, de pauses en tout genre et de tonalités différentes, ce morceau est celui qui traduit le mieux la démence du groupe, et que l’on retrouve évidemment dans la voix de la meneuse. Les influences doom de la formation ressortent à nouveau sur "An Gestrandeten Sinnen", doublées de la puissance impie du black metal, qui prend une saveur toute particulière. La lenteur leur permet de jouer le refrain sans saturation, soutenu par des samples atmosphériques qui nous font découvrir un tout autre aspect de cette noirceur assumée.

Si c’est la violence et la rapidité que vous aimez, alors "Ode An Die Obszöne Scheußlichkeit" vous ravira, puisque c’est sur ces deux concepts que le morceau repose. Et n’ayez pas peur de la rupture, puisqu’elle n’amène qu’à plus de rage. On reprend sur l’introduction calme et inquiétante de "Aberwitzige Infraschall-Ritualistik", qui nous projette finalement sur un mur de son. Impossible de ne pas accrocher à ces riffs saccadés et cette double pédale impétueuse. Dernier titre de l’album, "Bartzitter Flumgerenne" est l’incarnation même de la frénésie du groupe, puisqu’en moins de trois minutes, on passe d’un riff ultra rapide à une guitare douce, et ainsi de suite. Le titre est le plus court, mais surtout pas le moins intense, le final le prouvera.

Avec "Lebe Dich Leer", Bethlehem signe ici un chef d’oeuvre à la fois inspiré et peu accessible. Mêlant avec une folie incomparable des styles complémentaires, les Allemands nous avaient habitués à une fureur noire et cet album ne fait pas exception à la règle. Les amateurs de black metal y trouveront autant leur compte que ceux qui préfèrent le doom ou le death progressif. Pour les avoir vus sur scène il y a peu, je peux vous assurer que l’on ne ressort pas indemne d’une telle performance...


Matthieu
Juillet 2019


Conclusion
Note : 19/20

Le site officiel : www.facebook.com/bethlehemofficial