Le groupe
Biographie :

Belphegor est un groupe autrichien de death / black metal, formé en 1991 sous le nom de Betrayer. En 1993, le groupe change de nom pour Belphegor, en référence au démon portant le même nom. La musique de Belphegor est un black / death metal rapide et puissant. Les paroles sont extrêmement provocantes envers le christianisme, ainsi que leurs pochettes d'albums. Leur premier véritable album studio, "The Last Supper", sort en 1995 sous le label Lethal Records. Le groupe décide alors d'ajouter dans son logo les deux croix renversées de chaque côté du nom qui ornent le logo actuel du groupe. Pendant cette période, le groupe sort deux albums studio : "Blutsabbath" en 1997 et "Necrodaemon Terrorsathan" en 2000, sous le label Last Episode. En 2003, Belphegor sort "Lucifer Incestus", dont la sortie est suivie d'une tournée à travers toute l'Europe. En 2005 sort "Goatreich-Fleshcult". La même année, le groupe quitte le label pour des raisons de divergences musicales. Belphegor signe avec Nuclear Blast Records et sort son "Pestapokalypse VI" en Octobre 2006. En 2008 sort leur album "Bondage Goat Zombie", suivi de "Walpurgis Rites - Hexenwahn" en Octobre 2009. "Blood Magick Necromance" sort le 14 Janvier 2011. En Août 2014 sort l'album "Conjuring The Dead". L'album suivant, "Totenritual", sort en Septembre 2017. "The Devils" sort en Juillet 2022.

Discographie :

1994 : "The Last Supper"
1997 : "Blutsabbath"
2000 : "Necrodaemon Terrorsathan"
2003 : "Lucifer Incestus"
2005 : "Goatreich-Fleshcult"
2006 : "Pestapokalypse VI"
2008 : "Bondage Goat Zombie"
2009 : "Walpurgis Rites - Hexenwahn"
2011 : "Blood Magick Necromance"
2014 : "Conjuring The Dead"
2017 : "Totenritual"
2022 : "The Devils"


Les chroniques


"The Devils"
Note : 19/20

L’enfer laisse à nouveau s’échapper Belphegor. Créé en 1991 sous le nom de Betrayer, le groupe autrichien mené d’une main de maître par Helmuth (guitare / chant) et Serpenth (basse / chant) nous dévoile "The Devils", son douzième album, chez Nuclear Blast. La batterie a été enregistrée par David Diepold (Obscura, Cognizance), alors que le groupe est accompagné par Molokh à la guitare. L’artwork a une fois de plus été réalisé par l’artiste grec Seth Siro Anton (Septicflesh).

L’album débute avec l’horrifique introduction de "The Devils", le titre éponyme, qui nous révèle rapidement des riffs imposants et pesants mêlés à un chant massif. Les sonorités angoissantes rejoignent la rythmique lourde et les orchestrations menaçantes qui laissent quelques leads épiques les accompagner avant que "Totentanz - Dance Macabre" ne vienne dévoiler son agressivité bestiale et malsaine. Le son ne ralentit que pour se montrer accrocheur, laissant les hurlements mener la charge, alors que "Glorifizierung Des Teufels" nous autorise une courte pause avec ce son clair angoissant qui deviendra plus dissonant avec le retour de la saturation. L’ambiance mystique impie laisse des riffs lents se construire peu à peu dans ce contraste entre noirceur et douceur avant de s’éteindre pour que "Damnation - Hoellensturz" ne fasse revivre la flamme de la haine et de la violence, sans pour autant se détacher des sonorités malsaines, couplées sur la fin à des choeurs mystérieux.

Cette ambiance continue sur "Virtus Asinaria - Prayer", un titre plus sombre et oppressant qui laisse les mélodies entêtantes nous envelopper avant que les voix ne reviennent pour hanter les riffs lents et aériens. La violence refera surface avec la majestueuse "Kingdom Of Cold Flesh" et ses orchestrations mystiques que le groupe brisera avec son blast assassin, ses riffs effrénés et ses hurlements sauvages. Les musiciens se déchaînent totalement avant que "Ritus Incendium Diabolus" ne nous déverse sa vague de puissance brute en plein visage, entre la rythmique lourde et les leads déchirants. A nouveau, les choeurs malsains alimentent le côté impie et ritualistique du morceau, qui nous lâchera sur "Creature Of Fire", un titre assez “court” qui nous dévoile une ambiance étouffante plus qu’une véritable violence brute. L’album prend fin avec "Blackest Sabbath 1997", un medley de deux titres que le groupe avait déjà créés il y vingt-cinq ans sur l’album "Blutsabbath", pour leur offrir un son plus actuel.

Si vous suivez Belphegor depuis quelques années, vous savez que le groupe est capable de la plus sauvage des violences comme de créer une ambiance incroyablement sombre et oppressante. "The Devils" manie et mélange les deux aspects avec une perfection impie, faisant de cet album un chef-d'oeuvre.


Matthieu
Août 2022




"Totenritual"
Note : 18/20

Lorsqu'Helmuth (guitare / chant) se remet à la composition, il ne lui faut généralement pas longtemps avant de nous annoncer un nouvel album de Belphegor. Aidé de Serpenth (basse / choeurs) et de leur nouvelle recrue Simon "Bloodhammer" Schilling (batterie), ils décident de donner un successeur à leur excellent "Conjuring The Dead". Au bout de quelques mois, le groupe donne la vie à "Totenritual", leur onzième album. Plus que des harmoniques occultes et une rythmique imposante, le groupe a réussi à composer neuf titres tous aussi excellents les uns que les autres. Pourquoi continuer à digresser alors que leurs atmosphères n'attendent que vous ?

En débutant sur "Baphomet", le groupe sait qu'il ne prend aucun risque. La vidéo avait déjà convaincu nombre d'adeptes sur YouTube, le pari est gagné d'avance. La rythmique est plus lourde que jamais, renforcée par la voix d'Helmuth qui est d'une profondeur sans nom, parfois doublée par un scream sale et aigu. "The Devil's Son" débutera par un sample qui s'enchaîne parfaitement avec le premier cri et la rythmique torturée, pour aboutir à des riffs malsains qui s'insinuent dans votre âme. Impossible de ne pas se sentir mal à l'aise en ressentant vraiment la musique de Belphegor. Les premières secondes de "Swinfever - Regent Of Pigs" seront également occupées par un sample qui débouchera sur une composition aussi atmosphérique que puissante, alternant blast beat féroce et notes planantes. Nouveau titre connu et adulé, "Apophis - Black Dragon" ne vous laissera pas indifférent. Ses harmoniques impies couplées à une basse vrombissante en font un mur de son impénétrable et qui brisera des nuques dès les premières représentations du groupe. Ce titre est tellement lourd que l'on se demande si les Autrichiens pourront faire mieux, alors que surgit "Totenkult - Exegis Of Deterioration". Après un sample venu d'entre les morts, les riffs s'enchaînent pour former un concentré de violence pure, avec toujours une voix plus grave que jamais. Le solo tranchera net cette démonstration de puissance, mais c'est surtout avec "Totenbeschwörer" que le groupe surprendra. Un titre instrumental malsain, ni plus ni moins. Sublime, mais inquiétant, et qui annonce les trois dernières compositions.

"Spell Of Reflection" se veut un peu plus technique et rapide qu'à l'accoutumée, alors que la basse de Serpenth se fait plus entendre que d'habitude, tandis qu'"Embracing A Star" renoue avec cette atmosphère inquiétante et acoustique que les fans de la première heure connaissent si bien. Evidemment cette phase est rapidement rejointe par un son saturé et des choeurs, mais il est clairement le titre le plus planant de l'album, celui qui nous emporte loin. La redescente est assurée par "Totenritual", le dernier morceau. La succession de hurlements du début suffit à réveiller un esprit qui vagabonderait trop pour lui asséner un véritable coup de masse en pleine face. Le groupe semble s'être donné pour mission de finir avec un titre percutant, et c'est celui-ci qui me séduira le plus, même si la fin est beaucoup plus ethnique.

Même si les albums de Belphegor sont espacés de trois ans, cela ne joue en rien sur leur qualité, bien au contraire. Avec "Totenritual", les Autrichiens ébranlent encore une fois d'un grand coup la scène black / death mondiale. Pour les avoir déjà observés sur scène à maintes reprises, je peux vous assurer que les nouveaux titres seront joués à la note près, avec une interprétation dantesque. Rendez-vous en Octobre à Paris !


Matthieu
Septembre 2017




"Conjuring The Dead"
Note : 17/20

Nous allons, aujourd’hui, parler d’ultra violence, non pas de Lana Del Rey, mais de la réelle violence, au service de l’extrême, soutenue par le macabre et magnifiée par la brutalité ! Effectivement, nous allons aborder "Conjuring The Dead", 10ème opus des diaboliques autrichiens de Belphegor (dont vous pouvez également retrouver une interview de leur frontman, Helmuth Lehner, ici, à la suite de leur récent passage au Triel Open Air) signé une fois encore chez l’incontournable major Nuclear Blast. Trêve de préambule, place à l’apocalypse, place à "Conjuring The Dead" !...

C’est avant tout un album savamment emballé dans une nouvelle trouvaille graphique de Seth Siró Anton (Moonspell, Soilwork, Septicflesh, Nile, Dagoba...), artiste émérite que l’on connaît également pour son travail de frontman du groupe grec Septicflesh, qui nous est présenté ! Une représentation on ne peut plus brutale à la macabre mise en scène présentant, parmi les corps décomposés de ses sujets, quelques décharnés hommes d'église avec le chaos pour seule toile de fond.

"Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance"
Cette maxime servirait à elle seule, à caractériser l’album dans lequel l’auditeur est propulsé dès la première seconde de "Gasmask Terror", titre clouant littéralement les tympans par sa véhémence et son abrupte agressivité rythmique (dont la structure trouvera quelques échos en milieu d’album avec "Black Winged Torment") ! Shreds, blasts, déchirement vocal, tout y est puissamment rassemblé pour faire comprendre à l’auditeur qu’il est trop tard pour revenir en arrière et s’échapper du chaos qui l’attend... ! Ce titre faisant ainsi l’effet d’une véritable salve de feu aussi étourdissante qu’entraînante, le ton est finalement donné pour poursuivre sa torturée incursion au coeur de "Conjuring The Dead". Prolongeant "Gasmask Terror", voici donc au tour du titre éponyme à l’album "Conjuring The Dead" d’être proposé, avec (tout comme sur "Flesh, Bones And Blood" par exemple), une implacable lourdeur rythmique imputable à 2 éléments charnières de l’album que sont la maîtrise des tempos ainsi que la justesse monolithique du jeu de batterie de Marthyn déferlant sur l’opus, de toute sa puissance composant ainsi un univers pendant habilement, plus de 35 minutes durant, entre black obscur et death nerveux ! Que le carré reste l’une des valeurs les plus marquantes de cette veine ô combien extrême et torturée est un fait qui se passe de toute discussion... Qu’il parvienne à se renouveler, à tirer et à étirer son style jusque dans certaines reculées contrées en est une autre que les morceaux "In Death" ou "Rex Tremendae Majestatis" parviendront bien volontiers à faire tutoyer avec le plus grand soin ! Prenant à contre-pied l’auditeur encore étourdi par l’avalanche de riffs venant de s’abattre sur lui, "In Death" proposera une approche résolument plus thrash / death, martelant avec un équilibre certain la sensibilité de sa cible, tandis que "Rex Tremendae Majestatis" apportera la profondeur nécessaire à rendre ce duo aussi dantesque qu’honteusement bien arrangé ! Soulevant ainsi de nouveaux points forts que sont le soin porté aux harmonies, aux transitions / introductions et réflexions instrumentales, cet ensemble prouvera, soutenu par de surprenantes lignes de guitare (parfois très discrètes comme sur "Lucifer, Take Her" notamment), l’ingéniosité du combo après toutes ces années d’expérimentation démoniaque !

D’aucuns auraient pu craindre un côté "excessif" dans ce nouvel opus ou bien même une sensation de redondance. Il n’en est rien, car force est de constater que, malgré une, peut être trop abondante, charge rythmico-mélodique, le groupe a su revenir à l’essence de son style, parvenant ainsi a en synthétiser un bien étrange, malsain, dissonant, lugubre et ultra violent alliage entre de puissantes déflagrations de batteries, d’incisives lignes mélodiques, mais surtout de puissantes et travaillées atmosphères, allant du black morbide au thrash entêtant, en passant par la brutalité du death autrichien. Aidées de samples crépitants, de choeurs lugubres sur base de chants litaniques mais encore, et surtout, de très inspirées transitions et mélodies (comme sur la salvatrice respiration acoustique de "The Eyes" ou les ornementations de "Rex Tremendae Majestatis"), les dantesques et ensorcelantes invocations d’une adoratrice de Lucifer trouveront ainsi bien aisément leur chemin dans les oreilles les plus prompte à faire l’écoute de ces occultes dissonances (une fois refermée la trop creuse outro "Pactum In Aeternum") !

Un album de célébration de la damnation, glorifiant le malin et les bas instincts. Tel est le virulent programme que "Conjuring The Dead" jette violemment au visage de la scène metal actuelle, sans concession aucune, et alimenté par l’habileté créatrice de ses pères.


E.L.P
Septembre 2014




"Blood Magick Necromance"
Note : 15/20

Est-il réellement nécessaire de les présenter ? Belphegor, ou les dignes représentants du Mal, nous offrent le privilège de commencer l'année 2011 dans une ambiance apocalyptique (bientôt 2012, c'est pour ça !) avec Blood Magick Necromance. Précédé par "Walpurgis Rites – Hexenwahn" ainsi que l'excellent "Bondage Goat Zombie", cet album, dont la sortie est prévue le 14 Janvier 2011 va très certainement faire parler de lui.

Venons en aux faits, la pochette, tout d'abord, ne déroge pas à la règle. Une femme à tête de chèvre, ou chèvre à corps de femme nous apparaît sanglée, la bouche cousue, des lames lui sortant de la poitrine. Toute une symbolique, comme il est d'usage sur les couvertures d'album du groupe. Elle a été réalisée par l'artiste Autrichien Joachim Luetke, qui a également collaboré avec Dimmu Borgir et Arch Enemy. Mention particulière à "Discipline Through Punishment", qui me rappelle "The Sukkubus Lustrate" de par ses "R" roulés et son rythme lent et lancinant. La précédente m'avait interpellée avec ses riffs marqués et facilement mémorisables. "Discipline Through Punishment" possède un refrain on ne peut plus jouissif et cette chanson se démarque du reste de l'album. Outre la répétition incessante du mot "crucifix", Belphegor nous plonge une fois encore dans les tréfonds du satanisme avec une qualité de production impeccable et un univers on ne peut plus machiavélique. Cet album n'apporte rien d'innovant en soi, mais il continue dans la lignée de ses prédécesseurs et nous immerge dans un univers propre à Belphegor, toujours aussi envoûtant. Une preuve qu'Helmut, le chanteur, a encore des démons a exorciser, alors soyez prêts, le Cataclysm approche.

Et pour ceux qui ne seraient toujours pas au courant, il vous sera possible de les voir l'été prochain au Hellfest et de juger par vous-mêmes de la qualité de cet album.


Fannie
Décembre 2010


Conclusion
L'interview : Helmuth

Le site officiel : www.belphegor.at