Before The Dawn revient à la vie. A sa sa mise en pause en 2013, le groupe finlandais fondé en 1999 par Tuomas Saukkonen (chant / guitare / batterie, Wolfheart, Dawn Of Solace…) nous avait offert sept albums et trois EPs. En 2021, le musicien rappelle Juho Räihä (guitare, Gloria Morti, Swallow The Sun) puis Pyry Hanski (basse, …And Oceans, Gloria Morti, Red Moon Architect, ex-Aeonian Sorrow…), et engage finalement Paavo Laapotti (chant) pour compléter "Stormbringers", son huitième album.

"The Dawn", le titre introductif, nous mène lentement à un son mélodieux et mélancolique, que le groupe fera exploser avec "Destroyer", une composition à la fois rythmée et incroyablement entêtante. Les leads laisseront place au chant clair si pur et pourtant si intense, parfois complété par des choeurs hurlés, avant de revenir nous emporter dans ce vortex de sonorités planantes qui ne cessera que pour laisser "Reveries" nous hypnotiser à son tour. Assez lourd, le morceau compte également sur une section rythmique solide pour accueillir tour à tour les deux voix qui se rejoignent à nouveau sur le refrain en compagnie de guitares saccadées, puis les claviers seront mis à l’honneur sur "Downhearted" et son introduction brumeuse que la rythmique viendra dynamiser. On remarque à nouveau la puissance du chant clair, qui colle parfaitement à chaque moment de cette composition pesante, puis "Chains" dévoilera des tonalités nettement plus douces, toujours soutenues par une base rythmique entraînante où chant et leads prennent vie.

L’alternance vocale est très naturelle et parfaitement gérée, tout comme le retour progressif des éléments plus sombres sur "Divided" et son introduction acoustique, rapidement écrasée par des sons pesants et étouffants combinés à l’omniprésence des hurlements massifs. Le son finira par s’éteindre pour laisser "The Dark" prendre sa place avec des leads entêtants presque enjoués, qui contrastent avec le chant clair et l’approche oppressante des riffs, mais le groupe finira par les réunir dans une vague de sons obsédants avant que la motivante "Chaos Star" ne débute, laissant une fois de plus des tonalités plus joviales intégrer la marche lente. La basse ne manquera pas de se démarquer dans la rythmique, offrant une certaine dynamique au titre, qui sera adoptée par un chant clair plus acharné avant que "Weight", la composition finale, ne nous fasse sombrer une dernière fois dans ce torrent de torpeur lancinante d’où seules les voix semblent pouvoir s’élever.

Before The Dawn impose à nouveau son identité marquée avec un album intense et glacial, qui marque définitivement son retour. "Stormbringers" fera déferler en vous toute sa puissance et vous marquera à jamais.

Ce nouvel album qui arrive très rapidement après le dernier est tout simplement une petite merveille. Un album bien fait comme je les aime. On pénètre dans l’univers de Before The Dawn dès l’intro. Une intro instrumentale, avec claviers et guitare acoustique, un amuse-bouche avant une entrée fracassante. Du bon son à la frontière de plusieurs styles (dark, death, death mélodique…). On ne peut pas cacher que l’album soit un brin mélodique, surtout dans les accords de guitare et le clavier qui fait quelque fois son apparition. Bref, c’est signé du grand Tuomas encore une fois, il a mis son âme, toute son inspiration et sans doute tout son cœur dans cet album. Il joue sur des accords puissants et rapides en équilibre avec des accords plus mélodiques et transcendants. La grande nouveauté se situe essentiellement au niveau du chant. Tuomas a opté pour un chant uniquement guttural et a balayé le chant clair. La conséquence : un album plus death et plus "violent" que les autres. A l’écoute de cet opus on ressent de la puissance voire une certaine haine qui est exprimée. Et puis finalement la puissance laisse place à la mélancolie avec de magnifiques passages de claviers ("Phoenix Rising") ou de guitare acoustique ("Throne Of Ice"). Chaque intro des morceaux est tellement bien travaillée qu’on a qu’une envie : écouter TOUT. D’autant plus que les titres réservent de belles surprises, on se laisse surprendre par les refrains et les différents passages qui embellissent le morceau (solo de guitare, arrangements particuliers…). "Eclipse" se tourne beaucoup plus vers un son death mélo, du moins pendant l’intro, c’est mon titre préféré de l’album, bien qu’il soit difficile de faire une préférence parmi toutes ses chansons. En réalité, l’album forme un tout indescriptible et inséparable. Et l’opus se termine par une clausule superbe, essentiellement instrumentale comme l’intro avec quelques bribes de chant vers la fin, histoire de refermer la boucle parfaitement. On regrette que ce soit la fin… mais puisque l’album peut s’écouter sans modération, tant mieux. J’ai pour habitude de ressentir la musique, c’est de cette façon que je juge si je l’aime ou pas. Et pour le coup, j’ai accroché dès la première écoute de l’album. Il possède tous les ingrédients que je recherche pour fabriquer un bon opus. Il est à la fois violence et douceur. Tuomas m’impressionnera toujours quelque soit le groupe dans lequel il s’illustre, c’est à chaque fois une belle réussite. Il me transporte = pari gagné !

"Deathstar Rising"
Note : 17/20

Il était temps, je l’attendais cet album, faut dire je mettais déjà mis l’eau à la bouche depuis quelques semaines avec la vidéo promotionnelle du groupe, sans parler de l’EP sortie début Février 2011 avec des titres inédits. Eh bien cet album tant attendu et enfin arrivé depuis le 25 Février. C’est tout simplement une petite merveille, un concentré de death mélo comme j’aime. Une intro instrumentale d’un peu plus d’une minute qui enchaîne directement sur le deuxième titre, histoire de débuter les festivités en douceur. Il est évident qu’on retrouve toute la marque de fabrique de Before The Dawn. Une double voix, un chant clair tenu par le bassiste et un autre chant plus grave, voix du guitariste, également chanteur du groupe Black Sun Aeon, groupe de death gothique si particulier, une petite merveille aussi. Les deux voix ont des sonorités originales et celle de Tuomas est tout simplement parfaite. Des riffs et des accords si particulier au death mélodique, qu’on ne peut qu’aimer si on est fan du genre et même si on n’est pas fan, le groupe vaut vraiment le détour parce qu’ils ont des choses intéressantes à proposer. C’est des mélodies joyeuses qui font clairement bouger le corps et la tête. Before The Dawn utilise les mêmes accords de guitare qui donnent au groupe un petit côté rébarbatif, il est vrai tous les titres se ressemblent à peu de choses près mais en même temps ils possèdent leur touche originale, comme un solo de guitare : "Unbroken", un riff de batterie inhabituel : "Remembrance", une voix plus sensuelle : "Judgement" ou un son plus mélodieux qu’un autre : "The Wake" ou encore "Wreith" qui est carrément mélodique. D’un autre côté l’album reste sans surprise si on accroche à la première chanson on accroche à tout le reste de l’album. Certains titres sortent du lot quand même comme le titre "Judgement" qui est plus rock avec un accord légèrement différent et "The Wake" qui propose des riffs plus rentre dedans qui s’éloignent du simple death mélo. Les instruments traditionnels priment mais il n’est pas rare d’écouter un son acoustique. La chanson douce est exclue de l’album mais elle ne manque pas ça reste joyeux et mélodique. Le groupe transmet de la bonne humeur dans ses chansons et je ne m’en lasse pas.

Liz Mars 2011

"Decade Of Darkness"
Note : 16/20

Beaucoup diront que j’ai un gros défaut, eh oui j’aime le death mélo, mais ceux qui disent ça ne connaissent pas Before The Dawn. Le groupe nous offre à quelques jours de la sortie de leur nouvel album, un EP de 7 titres dont 2 titres live et un titre en version symphonique. Des morceaux à priori inédits qui ne figurent ni dans les albums précédents ni dans le nouvel album sauf "Deadsong", titre qui apparaît sur l’album "Deadlight" en 2007. Que l’on retrouve en deux versions sur l’EP : live et symphonique. Un autre titre live : "Painless" qui figure aussi sur l’album dans sa version studio. Bien entendu ça reste du Before The Dawn, pas d’originalité, encore moins original de sortir un EP 20 jours avant l’album mais bon ça reste un avant goût pour les plus pressés d’entre nous. Before The Dawn c’est un death mélo plutôt sympathique, avec une double voix, l’une étant légèrement plus grave que l’autre. Un son accrocheur bien que les titres de l’EP se ressemblent. Une super chanson : "Insomnia". Le groupe a su privilégier son côté romantique même si ce n’est qu’un EP et nous proposer un titre doux et mélodieux, avec des claviers et une guitare acoustique. "Painless", le titre qui suit et déjà plus rentre dedans et vient rejoindre la lignée des autres chansons avec peut-être un peu plus de ce petit quelque chose indescriptible qui me fait bouger la tête sur du death mélo. Titre qu’on retrouve tout de suite après dans sa version live, une très bonne version live d’ailleurs. Ca donne clairement envie d’y être et ce n’est pas la version live de "Deadsong" qui nous prouvera le contraire. Des titres live bien choisis avec une bonne qualité et un bon son et des musiciens que je suppose doués. Ça fait même du bien d’entendre la fameuse chanson "Deadsong" en live, avec le public et l’écho unique des lives, comme si on n’y était… si seulement. La dernière chanson proposée par le groupe sur cet EP est une version symphonique de ce titre. Ca change complètement, elle devient vraiment un titre mélancolique, chanté de façon sombre et triste. Le piano est l’instrument dominant. "Deadsong" prend une autre ampleur affublée de la sorte, la différence est grande lorsqu’on passe du live à la ballade mais ça reste bien fait et magnifique à écouter. Pour le coup ce titre devient vraiment inédit. Et heureusement que l’album sort bientôt parce qu’on a qu’une envie après l’écoute de l’EP c’est d’en avoir encore et encore !

Liz Mars 2011