Deuxième album pour Beansidhe. Créé en Suisse en 1999, il faut attendre 2004 pour une
première démo puis 2010 pour un EP. Le groupe subit quelques changements de line-up,
mais Piter (guitare, Heavy Demons, Kupid’s Kurse) et Eli (batterie) recrutent Paride
(basse, Heavy Demons, Despising Age) et Cez (chant, Kupid’s Kurse) en 2014, ainsi que
Carlo (guitare) en tant que membre de session. Un premier album sort en 2015, puis c’est
"Processionaria" que le combo nous offre aujourd’hui.
Je vais être franc, je n’avais jamais entendu parler du combo suisse jusqu’à aujourd’hui. Et
c’est en réalité bien dommage. Pourquoi ? Leur death mélodique mystique aux influences
parfois thrash nous donne rapidement leurs racines, que l’on trouve chez un Insomnium ou
un Be’lakor avec ce son planant et entraînant. "Processionaria", le premier morceau, nous le
dévoile immédiatement avec ce son aérien riche et prenant, mais également des hurlements
caverneux qui se marient à la perfection avec la rythmique. L’assaut éthéré continue avec
"Föi" qui pioche dans des patterns dissonants, nous rappelant un black metal old school. Le
mariage est réussi, laissant au groupe la capacité de placer des harmoniques envoûtantes
avec une pointe de prog, puis "Viandant" gronde au loin comme une tempête de rage. Le titre
est clairement plus violent, et ses mélodies tranchantes nous offrent un contraste avec la
magie de l’instrumentale, alors que le chant devient plus brut.
"Castegn" nous fait relâcher un
peu la pression avec des riffs entêtants et progressifs, puis l’atmosphère s’assombrit tout en
se parant de sonorités épiques et perçantes. Le break permet à la tempête de revenir, puis
"Nocc" nous offre une nouvelle atmosphère assez pesante et groovy. Le titre reste sur la base
extrêmement planante mais mélodieuse, que le groupe agrémente avec des parties plus
entêtantes et d’autres plus violentes, jusqu’à "Fin", le dernier titre de l’album. Si la composition
débute avec un son clair intrigant, la saturation ne tardera pas à revenir, puis à prendre
possession de l’instrumentale et de la voix du chanteur, laissant le groupe abattre ses
derniers riffs avant un final doux.
Beansidhe rivalise sans souci avec les grands noms du death mélodique. "Processionaria"
nous montre à quel point le groupe connaît le style et ses codes, mais également ses
capacités et la possibilité d’ajouter sa touche personnelle.
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