Le groupe
Biographie :

Battlecross s'est formé en 2003 par Tony Asta et Hiran Deraniyagala à Canton, dans le Michigan, lieu où ces voisins et amis d'enfance ont étudié au Salem High School. En 2007, ils engagent le batteur Mike Kreger. En 2008 et 2010 respectivement, le bassiste Don Slater et le chanteur Kyle "Gumby" Gunther se joignent au groupe. Ensemble, ils jouent dans des soirées locales autour de Détroit et dans le midwest, et participent à des tournées aux côtés de Dying Fetus, Gwar, DevilDriver, The Absence, Vital Remains et The Faceless. Battlecross signe chez Metal Blade Records pour la sortie de son deuxième album, "Pursuit Of Honor", en 2011. En Avril 2013, le groupe annonce l'arrivée du batteur Shannon Lucas, anciennement des groupes All That Remains et The Black Dahlia Murder, pour l'album "War Of Will", sorti de nouveau chez Metal Blade Records. Le quatrième album, "Rise To Power", enregistré avec un nouveau batteur (Alex Bent), sort en Août 2015.

Discographie :

2010 : "Push Pull Destroy"
2011 : "Pursuit Of Honor"
2013 : "War Of Will"
2015 : "Rise To Power"


Les chroniques


"Rise To Power"
Note : 13/20

Il existe, en ces temps d’instabilité généralisée, bien des formations se targuant, comme depuis de nombreuses années, de jouer d’une imagerie martiale et autres esthétiques contestataires. Eh bien, à l’instar de formations comme les très en vogue Sabaton ou Five Finger Death Punch et autres entités aux idéologies et partis pris vivement appuyés, les 5 comparses de Battlecross originaires de Detroit sont aujourd’hui de retour avec leur nouvel effort : "Rise To Power" (Metal Blade Records) !

Bien qu’habitués aux sorties marquées avec, notamment, les diverses retombées de leurs deux précédents albums, "Pursuit Of Honor" / "War Of Will", ayant engendré tournées et bonne presse, voici que ce petit nouveau des écuries Battlecross s’apprête, lui, à sortir d’une façon peut-être un rien plus confidentielle, et pour cause, le propos livré par l’ensemble du Michigan semble difficilement interconnectable avec ses vrombissants prédécesseurs... Flirtant constamment, comme à son habitude, avec ses différentes influences, le groupe propose, au travers de cet album, une astucieuse combinaison musicale sur le fond, fusionnant ses désirs melodic / thrash à des appétits eux plus empreints d’un souffle oscillant entre les accents épiques et virtuoses du heavy et un metal moderne, lui, plus lourd et puissant !

Ainsi, des introductions et successions d’abattements de riffs comme ceux de "Scars", "Not Your Slave" ou "Spoiled" plongeront invariablement l’auditeur dans une sorte de vague de retour du thrash tandis que d’autres pistes comme "The Absence" (nouvelle référence de Kyle Gunther -chant- à son fils : Kaleb) ou encore "Blood & Lies" et "The Despised" (probablement les titres les plus entraînants mais également les plus proches de l’équilibre tutoyé par certaines des anciennes vibrations de l’ensemble) résonneront, elles, de par leur modernité ; Hiran Deraniyagala et Tony Asta (guitares) exécutant des riffs dont la technicité n’aura d’égale que la modernité melodeath des lignes ainsi proposées ! Viendra enfin le tour du duo de clôture : "Shackles" / "The Path", synthétisant, lui, une force tout à fait singulière bien que manquant toujours autant de relief, au sein de ce court opus, celle de la diversité condensée. En effet, si l’un propose un découpage rythmique aux structures lourdes et parfois syncopées, l’autre ira jusqu’à fouler les très étranges terres à la fois d’une nouvelle introduction acoustique pensée à la façon d’un interlude plus "ouvert" (et faisant écho à celle de "Blood & Lies") suivi d’un développement sans surprise jusqu’à cet instant de "grâce" touché par une bien habile ligne funky (3:00-3:25) venant ponctuer cet opus !

Laissant finalement l’auditeur sur le surprenant "The Path", et son plus qu’astucieusement réussi pont ô combien funky, ce "Rise To Power" se clôturera malgré tout sur une note relativement mitigée, l’album n’ayant pas ou du moins peu, su déployer le souffle de puissance que des titres comme les précédents tubes du quintette : "Push Pull Destroy", "Flesh & Bone" ou le bref et direct "Never Coming Back" avaient su le faire. Apportant de fait, un bien moindre sentiment de puissance et de virulence (provenant peut-être d’un manque de ferveur des compositions comme d’un mixage / mastering un rien trop plat et condensé), cet album n’en sera pour autant pas un opus à oublier tant certains riffs y seront exécutés, non sans brio, à l’aide du dynamisme d’Alex Bent (batterie), et certaines lignes de basse (griffées Don Slater) claquantes à souhait !


E.L.P
Août 2015




"War Of Will"
Note : 11/20

Battlecross, kézako ? Découverte totale pour moi, ce jeune groupe nous propose cependant son trosième album et arbore un curriculum vitae de tournées assez impressionnant, surfant sur le revival old school autoproclamé New Wave Of American Heavy Metal, porté par des groupes tels que Killswitch Engage, DevilDriver ou encore The Black Dahlia Murder. Si la plupart des protagonistes du style arrivent à intégrer des éléments contemporains à leur metal, les musiciens de Battlecross, eux, semblent avoir arrêté d’écouter des nouveautés depuis 1999.

Certes, les dix compos sont très techniques, les riffs tranchants, les structures bien construites et les mélodies font mouche mais pour ma part, je n’ai pu m’empêcher de me demander ce que le groupe apportait. Fils illégitime de Slayer et de Megadeth enrichi d’une voix criarde rappelant Alexi Laiho de Children Of Bodom (parfois secondée par des growls proches de ceux de Randy Blythe de Lamb Of God), le groupe thrashe à l’ancienne. Et à moins d’être un fanatique du genre, il est fort à parier que cet album tombe aux oubliettes quasi-instantanément.

A noter que le groupe accompagne Trivium sur sa prochaine tournée prévue début 2014. Un bon moyen de retrouver l’énergie de ses 15 ans une chopine à la main.


Ben
Décembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.battlecrossmetal.com