Vingt-huit minutes pour huit pistes, autant dire que c’est expéditif ! Et, de toute façon, il n’en faut pas plus pour déballer son paquet, l’exhiber à deux – trois passants et se faire coincer pour nudité impromptue et inadéquate. Il faudra s’y faire, les bonnes mœurs veulent que le petit oiseau ne sorte qu’en présence d’un (ou plusieurs) nid(s) à remplir. Mais au fond (sans allusion), Balls Out emmerde profondément (toujours sans allusion) les bonnes mœurs. Sinon, Balls Out ne s’appellerait sûrement pas "Balls Out"...

"Let Me In (I Know Someone Inside)" a des airs dévergondés, des allures de catins défraichies et surtout des odeurs fortes en substances collantes et muqueuses en tout genre. Autant dire qu’avec "Let Me In (I Know Someone Inside)" nous sommes face à un disque de rock’n’roll fortement (et toujours profondément) rock’n’roll. Les guitares sont aussi aiguisées que mon Opinel et leurs codes aussi tendues que les strings claquant certainement sur les donzelles des premiers rangs de leurs concerts ("Let Me In (I Know Someone Inside)", "Rock All Day", "Out Of Control"). Pour la suite, Balls Out se veut aguicheur, viril, suave et borderline ("Worship The Fallen", "Moarning Hard", "Drumstick Sucker"). Si certains accuseront Balls Out de stoner sudiste et que d’autres lui colleront des aspects rock burné, accordons-nous toutefois pour souligner ses décibels racoleurs dont les avances sont bien difficiles à décliner ("Hurricane", "It’s Only Rock’N’Roll"". Huit titres ouais, vingt-huit minutes ouais, mais rappelons que la moyenne d’un rapport sexuel se situe entre sept et treize minutes. Alors au diable nos étalons de compétition pornographique, partons à la baston armés de notre bite et de notre couteau uniquement (voire d’un saucisson pour casser la croute). Et puis, à ce stade, nos corones sont pleines et plus personne ne nous sommera d’arrêter de les exhiber.

Bref, "Let Me In (I Know Someone Inside)" donne des envies de se tringbaler les joyeuses à l’air en gueulant "Laissez-moi entrer, je connais quelqu’un à l’intérieur" en tambourinant la porte d’une charmante inconnue. Après tout, Coco doit être assouvi...