Du grind, tu dis ? Mais non, mécréant, tu n’y es pas du tout. 31 Août 2012, Baffes Ou Torgnoles nait dans le 91. Ce sera un groupe de punk, purement et simplement. Du punk comment ? Du punk anarcho-qui-sent-bon j’ai envie de dire. Les Vaches Laitières, pareil, mais en différent. Un EP, un split, des premières parties de Tagada Jones ou des Ramoneurs de Menhirs, et on arrive tout doucement en 2018, pour la sortie de ce premier album tant attendu : "Pour Le Cumul Des Mandales".

Avec Baffes Ou Torgnoles, vous allez commencer par sourire, avec de joyeuses mélodies tantôt rock’n’roll, tantôt fast punk, tendance groovy. Ce qui est dingue avec ce groupe, c’est qu’on aurait presque tendance à se masturber sur les textes, mais ça serait tellement dommage de passer à côté de tous ces riffs qui donnent envie de câliner son voisin et de rebondir dessus devant la scène. L’instru n’est vraiment pas à prendre à la légère, croyez-moi, comme l’excellent "J’étais Déçu", sans doute le plus violent de l’album.

On arrive déjà au cœur du concept : les paroles ! Deuxième morceau : "Bavure Policière". Oui, clairement, ici, ça dénonce, ça balance, ça fonce dans l’tas. Palme d’Or du meilleur tube de gauche de l’été pour « Neuilly », dont je vous laisse découvrir toute la subtilité. Idem pour « J’ai brûlé le drapeau de la France », mention spéciale dans la catégorie "Oh putain, tu vas avoir des problèmes toi". Mais Baffes Ou Torgnoles, c’est surtout du fun, de l’humour grinçant mais pas que, bref du sourire qui s’impose sur le visage. Ainsi, nul doute que "C’est Les Soldes" te rappellera "Achète-Moi" des Vaches Laitières. Dans le même sens, "Alcoolique" sent bon la fête et les bons souvenirs entre copains (coucou "Sac A Gnole" de Tulaviok). Et puis, t’as d’autres pistes, tu comprends rien, mais t’es content, genre "Punk En Tube". Bref, rien à jeter.

Finalement, Baffes Ou Torgnoles, c’est la parfaite maîtrise du punk et de l’humour, au service d’un militantisme qui fait plaisir à entendre, au service des pauvres, de nous quoi. On termine cet album en beauté, avec "Ceci N’est Pas Une Reprise", c’est-à-dire la version vénère de "Misère", de Coluche !