Le groupe
Biographie :

Ayreon est un projet musical d'opéra metal / rock progressif créé par Arjen Anthony Lucassen, multi-instrumentiste néerlandais. Le style musical d'Ayreon provient majoritairement du heavy metal et du rock progressif, auxquels viennent s'ajouter d'autres genres tels que la musique folk, la musique classique et la musique électronique, créant un genre musical original. La majorité des albums d'Ayreon sont regroupés sous l'appellation opéra rock au vu des nombreuses lignes narratives et des dialogues parlés ou chantés par divers personnages, chacun représenté par un chanteur différent. La musique d'Ayreon est caractérisée par l'utilisation des instruments traditionnels du rock (guitare, basse, batterie, synthétiseur, orgue électrique) mélangés avec des instruments venant plus du folk et la musique classique (mandoline, violon, violoncelle, contrebasse, flûte, sitar et didgeridoo). Lucassen est auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste, sur les albums d'Ayreon. Il est accompagné par de très nombreux autres musiciens et chanteurs.

Discographie :

1995 : "The Final Experiment" 1996 : "Actual Fantasy"
1998 : "Into The Electric Castle"
2000 : "The Universal Migrator Part I: The Dream Sequencer"
2000 : "The Universal Migrator Part II: Flight Of The Migrator"
2004 : "Actual Fantasy - Revisited"
2004 : "The Human Equation"
2008 : "01011001"
2008 : "Elected" (EP)
2013 : "The Theory Of Everything"
2016 : "The Theater Equation" (DVD)
2017 : "The Source"
2020 : "Transitus"


Les chroniques


"Transitus"
Note : 18/20

Arjen Lucassen est productif ces derniers temps puisque seulement trois ans après "The Source", le voilà de retour avec un nouveau double album nommé "Transitus" et cette fois il y a du changement dans l'air. Si certains trouvaient que le groupe se répétait, ils devraient cette fois avoir de quoi se satisfaire puisque le projet est parti sur quelque chose de plus horrifique. Que ce soit le concept ou la musique, il y a un peu de soufre dans l'air.

Comme d'habitude, l'album est divisé en deux parties et donc deux CDs (ou plus de disques pour ceux qui sont sur vinyle) et c'est donc quatre-vingts minutes de musique qui vous attendent sur ce nouveau concept. Dès "Fatum Horrificum", on sent que les ambiances sont plus sombres et qu'Ayreon change d'univers pour cette fois. Que les habitués ne s'inquiètent pas, ces ambiances plus sombres se traduisent par un feeling train fantôme plus que par des mélodies vraiment plombées. Le progressif est bel bien à l'honneur et le solo de ce premier morceau rappelle d'ailleurs fortement un certain Pink Floyd. Voilà d'ailleurs un début d'album très orchestral dominé par des choeurs et des orchestrations justement et assez loin du traditionnel morceau de metal progressif. Une bonne dizaine de minutes qui montrent déjà pas mal de surprises pour un album d'Ayreon et qui permet d'entendre deux des nouveaux venus dans la bande d'Arjen Lucassen, à savoir Cammie Gilbert, l'excellente chanteuse d'Oceans Of Slumber, et Johanne James, batteur de Threshold qui, sur cet album, donne de la voix dans le rôle d'Abraham ! Et si le bougre est un très bon batteur, on découvre ici qu'il est aussi un très bon chanteur et j'espère bien que l'on va maintenant pouvoir l'entendre plus souvent. "Listen To My Story" fait débarquer des influeces jazz très marquées dignes d'un big band, sonorités que l'on va entendre plusieurs fois sur ce nouvel album. C'est certes la première fois que l'on entend ce genre de choses chez Ayreon et je dois dire que mixé avec ces ambiances un peu plus fantomatiques et gentiment horrifiques cela sonne carrément bien. Cela ne fait pas de mal de changer un peu de formule de temps en temps et de tenter de nouvelles choses, surtout pour un groupe de progressif d'ailleurs puisque c'est un peu la raison d'être de ce style de musique.

On retrouve évidemment la patte d'Arjen Lucassen dans la façon de composer et même ces mélodies proches de la musique celtique auxquelles le groupe nous a toujours habitués trouvent un moyen de se refaire une place de temps en temps. En tout cas, l'ensemble est comme d'habitude accrocheur, dense, varié, riche et blindé de sonorités différentes. Sans compter que dans les nouveaux venus il y a quand même de sacrés monstres qui permettent d'en prendre plein les oreilles, comme le légendaire Dee Snider dans le rôle du père ou les non moins géants Marty Friedman et Joe Satriani aux guitares ! Le concept est bien plus marqué sur ce nouvel album puisqu'un narrateur intervient régulièrement en début de morceau pour conter les dessous de l'histoire et faire office de présentateur à la Contes de la crypte. Et quand ce ne sont pas les ambiances horrifiques qui prennent le dessus, ce sont celles du rock progressif des années 70 qui le font comme sur "Two Worlds Now One" qui sent une fois de plus le Pink Floyd et qui est surtout un très beau morceau. Pour la première fois depuis les débuts du groupe, ce n'est pas Ed Warby à la batterie mais Juan Van Emmerloot pour une raison que j'ignore mais sachant que ce dernier fait du bon boulot sur cet album on ne posera pas plus de questions. L'excellent Michael Mills, unique membre et multi-instrumentiste de Toehider, nous refait encore une fois un boulot de malade dans le rôle de la statue (oui oui) sur "Dumb Piece Of Rock" avec de multiples couches de chant et une palanquée de voix à lui seul ! "Get Out Now !" nous renvoie carrément à du bon vieux hard rock à l'ancienne, taillé sur mesure pour Dee Snider qui se fait plaisir sur ce morceau et nous confirme qu'il n'a rien perdu de sa voix. C'est d'ailleurs assez marrant et malin de voir Dee Snider qui chantait "I Wanna Rock" ou "I'll Never Grow Up, Now" se mettre ici dans le rôle du père inflexible, mauvais et à l'esprit étriqué.

Cette orientation globalement plus sombre amène aussi un côté un peu plus dur et donc un peu plus de puissance et des riffs légèrement plus rentre-dedans ou plutôt plus énergiques. On reconnaît toutefois aisément Ayreon et les superbes mélodies qui ornent chancun des albums du projet sont bien évidemment toujours de la partie. Si le thème a changé, l'accroche et la puissance émotionnelle dont a toujours fait preuve Arjen Lucassen dans ses compostions sont toujours au premier plan et que ce soit les habitués ou les nouveaux venus, tous les intervenants s'impliquent à fond et fournissent un travail impressionnant. Certains morceaux prennent un visage plus loufoque façon train fantôme déjanté et c'est dans ces moments-là que l'on sent le plus à quel point toutes les personnes qui ont pris part à "Transitus" se sont éclatées et ont aimé se lâcher sur ces morceaux. Simone Simons campe d'ailleurs un ange de la mort assez facétieux et farceur et on sent clairement qu'elle s'est elle aussi bien amusée à camper ce personnage qui montre une facette différente de sa personnalité et de son chant. Un plaisir communicatif qui fait passer ces quatre-vingts minutes à une vitesse folle et qui nous fait décidément halluciner sur le talent fou du maître d'oeuvre. Malgré cette histoire plus sombre et plus orientée horreur, on est tout de même loin d'un King Diamond qui n'hésite pas à déployer des ambiances malsaines pour servir un propos qui est de base bien plus noir. "Transitus" reste dans une optique horrifiquement fun et ne déploie jamais d'ambiances vraiment plombées, le voyage est agréable et l'ensemble se fait presque sautillant par moments.

Ayreon nous livre donc une fois de plus un excellent album qui laisse toujours entendre sa patte particulière mais avec cette fois un thème plus horrifique et de nouvelles sonorités qui lui vont très bien et qui prouve qu'Arjen Lucassen sait se renouveler. "Transitus" fait preuve d'un plaisir et d'un fun contagieux qui font beaucoup de bien en ce moment donc n'hésitez pas à y jeter une oreille.


Murderworks
Décembre 2020




"The Source"
Note : 18/20

Quand l'album de The Gentle Storm est sorti, Arjen Lucassen avait dit qu'il ne savait pas ce qu'allait être son prochain album mais qu'il savait que ce ne serait pas un album d'Ayreon. Et pourtant, voilà "The Source", nouvel album d'Ayreon qui retourne à l'univers qu'il avait développé depuis "The Final Experiment" et qu'il avait délaissé sur "The Theory Of Everything".

Si l'album s'appelle "The Source", ce n'est pas vraiment pour signaler un retour aux sources musical, même si des réminiscences du passé vont forcément se faire entendre, mais plutôt pour souligner le fait que c'est ce qu'on appelle de nos jours une préquelle. En gros, ça raconte ce qui se passe avant "The Final Experiment" et on embarque une fois de plus pour un double album bien rempli ! On va faire simple, si vous connaissez bien l'univers d'Arjen Lucassen, vous ne serez absolument pas dépaysés sur ce nouvel album. Je ne vais pas faire l'inventaire de tous les invités présents sur "The Source" parce qu'ils sont comme d'habitude très nombreux, mais sachez que le bougre s'est entouré de beau monde dont pas mal d'habitués de la maison. Et histoire de bien plonger dans l'univers plutôt sombre de ce nouvel album, c'est l'imposant "The Day That The World Breaks Down" qui nous accueille avec ses douze minutes au compteur. Une sorte de grand huit musical qui passe par quasiment toutes les facettes de la musique d'Arjen Lucassen, que ce soit de l'acoustique, des passages folkloriques à grand renfort de flûte, les gros riffs de bûcheron, tout y est et on prend une grosse claque d'entrée de jeu ! Comme d'habitude, tous les chanteurs, chanteuses, musiciens délivrent des performances magistrales, notamment James LaBrie qui chante cette fois dans un registre plus grave avec brio ! Le reste est à l'avenant, les musiciens sont parfaits, les chanteurs et chanteuses nous retournent les tripes, les ambiances sont variées, les mélodies prenantes, bref comme d'habitude ça tue. En fait, on pourrait résumer "The Source" en disant simplement ça : comme d'habitude.

Et ce n'est absolument pas péjoratif, car même si Ayreon ne se réinvente pas sur cet album et nous emmène en terrain conquis, sa personnalité est tellement à part qu'Arjen Lucassen peut se permettre d'évoluer tranquillement. De toute façon ce nouvel album est une claque à tous les niveaux, que ce soit la production énorme et claire ou les morceaux inspirés et aussi efficaces que poignants, il n'y a rien vraiment pas grand-chose à reprocher à "The Source". D'ailleurs, même si j'avais beaucoup apprécié "The Theory Of Everything", je dois avouer qu'en termes de qualité, ce nouvel album remonte encore la barre. Comme je le disais plus haut, on note un retour des sonorités metal et des gros riffs, là où "The Theory Of Everything" proposait quelque chose de plus feutré, de plus doux. Cette fois, Ayreon revient à des ambiances sombres et dures qui ne sont pas sous rappeler "01011001" à notre bon souvenir, en gros des morceaux à cheval entre prog, heavy et power mélangés aux mélodies et sonorités folkloriques ou celtiques habituelles. Encore une fois, on embarque dans le monde d'Arjen Lucassen et malgré l'heure et demie que dure "The Source", on ne voit pas le temps passer. C'est la force de multi-instrumentiste génialement dingue, nous embarquer dans un autre monde avec une facilité déconcertante et nous faire tomber dans le piège à chaque fois malgré une formule qui bouge peu d'un album à l'autre.

Au final, un nouvel album excellent une fois encore, qui relève encore le niveau après un "The Theory Of Everything" que certains avaient visiblement un peu moins apprécié. Ayreon est de retour en grande forme pour un album qui n'était apparemment pas prévu de longue date mais qui montre une fois de plus qui est le patron.


Murderworks
Juillet 2017




"Disenchantment"
Note : 17/20

Ayreon ne fait pratiquement aucun concert. À part un petit aparté avec Star One, et quelques apparitions ici et là, notamment avec Gentle Storm, rarement le maître des opéras rock et metal ne nous a fait l'honneur d'un concert. D'ailleurs, ne le cherchez pas dans "Theater Equation", il n’y est pas. Du moins, pas à titre de musicien, ni de chanteur. Bref, pour ceux qui ne connaissent pas la petite histoire derrière cet album concept, le Maître avait déjà, bien avant le film d’animation de Pixar Sans Dessus Dessous, imaginé une histoire où un personnage rencontre les différentes facettes de sa personnalité. Je suis bien heureux d’avoir enfin la chance de voir la musique d’Arjen être enfin interprétée dans un concert aux attentes somme toute élevées. Je serai malhonnête de ne pas vous avouer avant de faire cette chronique que cet album est mon préféré d’Ayreon.

Musicalement, Ayreon s’entoure toujours des meilleurs musiciens et le talent pleut sur scène. Que ce soit l’ami et complice de longue date Ed Warby à la batterie (magistral) ou bien Marcel Coenen (Sun Caged) à la guitare. La musique de Ayreon, plus spécialement sur "The Human Equation", est complexe, diverse et dynamique, et l’ensemble des musiciens présents sur scène rende le tout de manière plus que professionnelle. Jermain "Wudstik" Van Der Bogt est plutôt bon. Ca voix est émotive et juste, et il remplace en quelque sorte Arjen. Sa voix est donc beaucoup plus puissante, rajoutant une couche dramatique bienvenue dans l'histoire. Marcella Bovio, dans son rôle de la femme du personnage principal, est sublime. Les émotions, le rendu, tout y est. Une autre préférée de Arjen, et de plusieurs dans le milieu, Anneke Van Giersbergen, porte le rôle de Peur sur ses épaules avec brio, rôle à la base interprété par nul autre que Mikael Åkerfeldt, chanteur d’Opeth (drôle de choix de prime abord, mais la voix d’Anneke est parfaite pour interpréter ce rôle émotif – pour les growls, autant de Devin Townsend et de Åkerfeldt, une petite surprise vous attend, surprise qui sera dévoilée plus tard dans cette chronique. De toute manière, tout le monde sait que Åkerfeldt ne sait plus growler depuis longtemps (ironie).

La chorale est incroyable et puissante. Elle rajoute une dimension théâtrale nécessaire à ce type de production, proche du spectacle Broadway. Et la surprise annoncée et tant entendue par vous tous arrive ici. Je cherchais qui faisait les growls et ô surprise, c'est une fille dans la chorale. Girl power !!! Attendez de la voir pousser son cri guttural à la fin de la reprise a capella de "Rage". La meilleure performance de tout le concert vient d’un autre artiste que l’on ne voit pas souvent sur scène. Devon Graves (ex-Psychotic Waltz) est magistral dans son rôle d’Agonie, autant dans son jeu que pour sa voix. Mike Mills, quant à lui, à la lourde tâche de remplacer Devin Townsend (Rage) et le regretté Mike Baker (père). Il s'en tire plutôt bien malgré qu’il surjoue à en avoir l’air d’un clown de foire. Il désire trop démontrer de la rage dans son jeu, mais en poussant la note beaucoup trop haute, ce qui devient contre-productif au final. Contrairement à Townsend, sa voix est plus aiguë, plus proche du power metal et du prog metal.

James Labrie, qui se passe de présentation, interprète Moi, le personnage principal de la trame narrative. Il fait un bel effort côté acting, mais il ne fera sans doute jamais Broadway. Par contre, on salue l'effort, il n'était pas obligé d'accepter ce contre-emploi. Il livre une belle performance, dans les meilleures que j’ai entendues du chanteur de Dream Theater. En fait, étant donné que les lignes mélodiques de cet album sont plutôt difficiles et coriaces, il s’en sort sans trop de mal. Eric Clayton (Raison) est très opératique de par son propre groupe Saviour Machine, qui offrait déjà par le passé à ses fans des concerts hautement théâtraux. Une surprise pour moi de le voir livrer cette performance et n’ayant jamais écouté Saviour Machine, je désire maintenant en connaître un peu plus sur son œuvre. Magnus Ekwall (Fierté) est tout aussi excellent dans la combinaison chant / jeu d'acteur et il livre lui aussi une solide performance.

Irene Jansen, sœur de Floor Jansen (Nightwish), et Heather Findlay (Amour et Passion) sont toutes deux parfaites dans leur rôle avec leur voix émotives et puissantes. Toute en finesse, elles apparaissent ici et là tout le long du concert et ajoutent une touche toute féminine au chant résolument masculin.

Même en concert, il semble que le prog metal ne peut échapper aux mauvais narrateurs et impossible de ne pas grincer des dents en écoutant sans doute le cousin de la production dans son rôle du Docteur. J’ai toujours trouvé que la finale de la première partie était plus sensationnelle que la véritable finale de l’album concept et cela se confirme dans le concert, puisque la fin du premier acte est tout simplement grandiose et épique. En conclusion de cette longue chronique, il n’était pas facile pour moi de rendre en un mot ce qui se passe vraiment sur scène, et tout amateur d’Ayreon et de prog metal se doit de voir au moins une fois ce concert.


Mathieu
Octobre 2016




"The Theory Of Everything"
Note : 17/20

On peut dire qu'on l'aura attendu celui-là, après plusieurs années de stand by, Ayreon est enfin revenu avec un nouvel album, "The Theory Of Everything". Et comme d'habitude depuis un petit moment maintenant, c'est un double album concept. On savait Arjen Lucassen féru de science-fiction et de sciences tout court, et comme son nom l'indique cet album parle à travers l'histoire des personnages de la recherche de la théorie de l'unification, qui en physique est censée unir la théorie de la relativité générale avec la mécanique quantique (pour les personnes que ça intéresse jetez un oeil sur les livres "La magie du cosmos" et "L'univers élégant" de Brian Greene par exemple).

Le casting annoncé est comme d'habitude alléchant et très orienté prog 70's. Contrairement à certaines réactions vues ou entendues ici et là, je ne trouve pas que ce nouvel album soit plus difficile d'accès que les précédents. On retrouve la patte Ayreon habituelle, peut-être un côté prog encore plus prononcé dû à une partie du casting moins metal qu'auparavant (Keith Emerson, Rick Wakeman, John Wetton, Steve Hackett...), l'album passe tout seul sans demander beaucoup plus d'attention que ses prédécesseurs pour ma part. Il y a peu de chances pour que les amateurs du groupe et de prog en général soient dépaysés en écoutant cet album, je pense d'ailleurs que cette impression d'un manque de cohérence ou d'une plus grande complexité est surtout dû au découpage particulier des pistes. A la base, "The Theory Of Everything" aurait dû être découpé en 4 grandes parties d'une vingtaine de minutes chacune, or ce qui s'est passé c'est que l'album est découpé en plusieurs petits morceaux dont certains durent moins d'une minute ! Ce qui fait que si certains avaient pour habitude d'isoler et de n'écouter que certains morceaux de temps en temps sur les précédents albums, ils ont dû être perdus cette fois-ci, il est en effet impossible d'écouter cet album autrement que d'une traite ou au moins un des deux CDs complet. En même temps, j'ai toujours écouté les albums d'Ayreon de cette façon, il y a une telle connexion entre tous les morceaux que je trouve parfaitement naturel de ne considérer les albums que dans leur entièreté.

On est comme d'habitude avec Ayreon en présence d'un véritable opéra rock (prog), autre chose que les daubes typées variétoche qu'on essaie de nous vendre sous cette étiquette ("A Night At The Opera" de Queen, les gars, vous allez comprendre ce qu'est vraiment un opéra rock). Les habitués de l'œuvre d'Arjen Lucassen ne devraient pas perdre leurs repères avec ce nouvel album, on retrouve toujours le même mélange de rock, prog, metal, agrémenté de ces sonorités de l'espace et c'est toujours aussi beau ! Voilà bien un type qui nous sert toujours plus ou moins la même recette mais qui arrive quand même à nous mettre sur le cul à chaque album, sûrement grâce à la qualité des intervenants mais surtout au talent de composition du maître d'œuvre ! Que ce soit les mélodies, les arrangements ou les lignes de chant , tout est de toute beauté et on s'émerveille à chaque écoute. La seule variante notable, comme je le précisais un peu plus haut, est l'intrusion plus marquée d'influences prog / rock 70 's due aux intervenants qui, pour certains, sont de vieux briscards du genre. Alors si le côté moins metal vous déconcerte un peu aux premières écoutes, je ne peux que vous conseiller d'insister un peu, ce nouvel album est un petit bijou comme ses prédécesseurs et il vous faudra peut être un tout petit peu plus de temps pour l'apprivoiser si le vieux prog ne vous est pas familier.

Toujours pas de déception pour ma part avec "The Theory Of Everything", on retrouve le Ayreon qu'on connaît tous. En dehors de la patte 70's plus prononcée par moments, on reste en terrain connu, mais c'est tellement grandiose une fois de plus que, malgré l'absence de réels changements, on se fait embarquer en un rien de temps dans la recherche de cette "The Theory Of Everything".


Murderworks
Avril 2014


Conclusion
Le site officiel : www.arjenlucassen.com