Le groupe
Biographie :

A Wake In Providence est un groupe de deathcore symphonique américain formé en 2010 et actuellement composé de : Jordan Felion (guitare), Adam Mercer (chant / Entombed In The Abyss) Jessie McEnneny (batterie) et D'Andre Tyre (guitare / chant). A Wake In Providence sort son premier album, "Insidious: Phase II", en Octobre 2017 chez Outerloop Records, suivi de "The Blvck Sun || The Blood Moon" en Mars 2019, de "Eternity" en Octobre 2022 chez Unique Leader Records, et de "I Write To You, My Darling Decay" en Juillet 2024.

Discographie :

2017 : "Insidious: Phase II"
2019 : "The Blvck Sun || The Blood Moon"
2022 : "Eternity"
2024 : "I Write To You, My Darling Decay"


Les chroniques


"I Write To You, My Darling Decay"
Note : 16/20

Tout comme je critique souvent les groupes de manquer d’originalité, je me commettrai également en débutant cette chronique du nouvel album d’A Wake In Providence en disant à nouveau ceci : existe-t-il, du moins pour ma part, un style de metal plus flamboyant et fracassant que le deah / black metalcore symphonique ? Honnêtement, je ne crois pas.

Certes le death metal brutal et le grindcore peuvent prétendre au trône du metal le plus puissant, mais il y a un je ne sais quoi d’efficace avec le mélange entre le deathcore et les arrangements symphoniques. Certains diront à l’inverse que le tout tend à devenir robotique et répétitif, mais le groupe s’assure d’éviter ce piège, nous y reviendrons. "I Write To You, My Darling Decay" ne perd pas de temps à s’imposer. En effet, après seulement quelques secondes en ouverture de "The Maddening", c’est exactement un sentiment de folie qui nous assaille, tant c’est malsain et puissant.

C’est surtout ultra rapide, avec la voix d’Adam Mercer bien en avant-plan. Il y a des passages de chant clair, mais l’on retrouve surtout des growls à profusion, allant du chant plutôt aigu aux attaques profondes et gutturales. Je disais donc que le groupe évitait les pièges de la répétition, pour alterner entre les tempos, et non pas en gardant la pédale à fond. Les breakdowns dans "Agonofinis" en sont le parfait exemple. Laissant les guitares de côté quelques secondes, cela laisse une chance aux arrangements orchestraux de respirer, au chant clair de briller, et du même coup, aux auditeurs à reprendre leur souffle. D’autant plus que ce morceau se poursuit en toute transparence avec le suivant, "And Through The Fog She Spoke" donnant une impression d’album concept du même coup. Les membres du groupe sont clairement des musiciens chevronnés et j’adore lorsque le niveau technique de ceux-ci donne au final un album challengeant, qui demande une certaine ouverture d’esprit.

Après près de quinze ans d’existence et des albums aussi solides les uns que les autres, bien que l’on en dénombre que trois complets, le futur est plus que reluisant pour le groupe et il faudra maintenant les considérer en tête de liste lorsqu’il est question de deathcore symphonique.


Mathieu
Octobre 2024




"Eternity"
Note : 17/20

Je l’ai souvent raconté au fil de mes chroniques, je suis revenu au metal dans les années 1990 grâce au power metal européen, durant les grandes années de Blind Guardian, Angra, Gamma Ray, Stratovarius et autres Rhapsody. Avec le temps, ce genre s’est un peu essouflé pour moi et j’ai ouvert mon esprit et mes goûts vers de nouveaux horizons. Un style qui aujourd’hui me fascine et me plaît au plus haut point est le death metal / core symphonique. Il n’existe pas un autre style pour l’instant qui vient me titiller et me prendre aussi profondément dans les tripes. "Eternity", troisième album du groupe, entre directement dans cette catégorie.

Dès les premières secondes de "An Odyssey Through The River", je fus immédiatement happé par la puissance, la violence et l’énergie brute. Toute une gifle au visage ! Rarement une intro d’album n’aura aussi rapidement donné le ton. La suite ne semble vouloir démontrer aucun signe de ralentissement, et l’on saisit rapidement avec "The Horror Of The Old Gods" l’immense talent que possède le groupe d’incorporer en un tout logique toutes sortes d’influences allant du deathcore, au black metal, au death metal symphonique et au death metal pur et dur.

Vocalement, Adam Mercer (pour la petite histoire, le chanteur original du groupe était nul autre que Will Ramos maintenant avec Lorna Shore), malgré qu’il chante en growl, s’avère plutôt versatile, sa prononciation étant claire à travers ses cris, ceux-ci allant des élans haut perchés aux incantations gutturales d’outre-tombe. Mercer y va même de chant clair, ce qui, à défaut d’être nullement nouveau dans le genre, ajoute cependant une touche gothique à la musique du groupe, argument de plus dans la balance de la variété.

Ajoutez ceci à la performance sans faille des autres musiciens et vous avez en main tout ce qu’il faut pour assurer une diversité complexe. Il arrive bien souvent dans ce genre que le produit final semble aseptisé et linéaire. Bien qu’il existe une forme de cohésion sur "Eternity", A Wake In Providence s’assure tout de même de varier les tempos, les arrangements, pour éviter le piège de la stérilité. D’ailleurs, les éléments orchestraux sur cet album sont bien réussis, ceux-ci, sans être en avant-plan, servent plutôt de faire-valoir aux émotions sombres et malsaines transmises par la musique du groupe, sorte de trame sonore de film d’horreur.

A Wake In Providence frappe fort avec cet album, et clairement, le groupe est en mission. Il cherche à s’établir au top des palmarès des plus grandes formations du genre et avec une telle qualité dans leur musique, les limites sont infinies.


Mathieu
Novembre 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/awipnyc