Le groupe
Biographie :

Avslut est un groupe de black metal suédois formé en 2016 et actuellement composé de : D. (basse / ex-Unsanctus), O. (batterie / Hadriel, In Reverence, Overtorture), C. (chant / ex-Opacity, ex-Katharos, ex-Ascendancy), E. (guitare, chant / ex-Ascendancy) et S. (guitare / ex-Sterbhaus). Après un EP sorti en 2016, "Vanskapt", Avlsut sort son premier album, "Deceptis", en Février 2018 chez Osmose Productions, suivi de "Tyranni" en Novembre 2019.

Discographie :

2016 : "Vanskapt" (EP)
2018 : "Deceptis"
2019 : "Tyranni"


Les chroniques


"Tyranni"
Note : 17/20

Seulement un an après leur premier album, les prolifiques Avslut récidivent avec "Tyranni", un deuxième album rempli de noirceur à la suédoise. On retrouve donc D (basse), O (batterie), C (chant), E (guitare / chant) et S (guitare) aux commandes de la machine qui est l’une des fiertés d’Osmose Productions.

Dès "Tyranni", le premier titre, on sait que cet album est la suite directe du premier. Le son est tranchant, noir à souhait, et surtout viscéral. Les hurlements du chanteur, soutenu par les choeurs du guitariste pénètrent l’esprit, et les riffs lacèrent notre âme sans répit jusqu’à la fin du morceau. Mais alors que vous vous croyez sortis d’affaire, le groupe enchaîne avec "Stigens Ände", une deuxième composition toute aussi incisive et sombre. Surmonté de choeurs caverneux, les cris du frontman donnent une saveur particulière à une base rythmique déjà très efficace, et le constat est le même pour "Likvidering". Démarrant en trombe, ce dernier prouve à nouveau que le groupe est redoutable, et que la scène black metal n’est pas prête de s’éteindre. Le mix laisse une place importante à chaque instrument, et le tonnerre gronde en permanence, même lorsque l’on croît à une accalmie.

Bien décidés à ne pas s’arrêter en si bon chemin, les Suédois continuent avec "Allt Förgås". Après cette introduction lente vient l’explosion. Ce n’est pas la rapidité qui prime sur ce morceau, mais bien l’ambiance pesante et par la suite la guitare lead lancinante. Mais le blast n’est pas bien loin, comme sur l’énergique "Den Eviga Flamman", qui va ralentir afin de donner ce second souffle au morceau avec un passage prenant et des hurlements qui semblent venus d’ailleurs avant de relancer la rythmique. On repart dans la fureur la plus pure avec "Underjordens Apostlar", un titre au nom évocateur (“Apôtre des Enfers”) qui nous fait ressentir à la fois la froideur du son des Suédois, mais également cette rage qu’ils insufflent à chacune de leurs compositions.

On se rapproche doucement de la fin de l’album avec l’intrigante "Pestens Lärjungar" et son ambiance à nouveau pesante, alors que le groupe aligne des riffs tranchants sur un tempo rapide et dans la plus pure tradition du black metal, permettant au chanteur de poser une voix sortie des ténèbres, tout comme "Dråp", le morceau au son le plus perçant de l’album. Les petites touches de technicité s’allient à merveille avec cette base plus simple mais toujours aussi diablement percutante. Dernier titre de ce disque, "Ändlöst Slaveri" permet de clore en beauté trois quart d’heure de noirceur martiale. De petites accélérations sont à prévoir ainsi qu’un passage lead très propre sur cet ultime morceau, tout aussi savoureux que les précédents, mais qui termine en apothéose.

Avslut a beau être une jeune formation, les musiciens maîtrisent leur art sur le bout des doigts, n’hésitant pas à inclure çà et là quelques touches plus techniques, planantes ou viscérales selon les morceaux. Si "Tyranni" est un très bon album, j’attends déjà le prochain ainsi qu’un passage sur scène.


Matthieu
Janvier 2020




"Deceptis"
Note : 17/20

La Suède regorge de groupes qui fêtent un anniversaire à deux chiffres chaque année, mais également de nouvelles pousses prometteuses. Si le nom d’Avslut ne vous dit rien, c’est parce que c’est en effet un groupe dont la création ne date que de 2016. D. (basse), O. (batterie), C. (guitare / chant puis chant seulement) et E. (guitare / chant) ont décidé de canaliser leur haine dans un black metal martial avec quelques nuances plus atmosphériques. Pour compléter le line-up, ils engagent S. (guitare) pour que C. puisse se consacrer entièrement au chant en 2017, après la sortie de leur premier EP. Et c’est finalement en 2018 que sort "Deceptis", leur premier album. Neuf titres qui révèle leur misanthropie et leur ressentiment envers l’humanité.

L’album débute sur "Pestilence", un titre qui emprunte autant à Dark Funeral qu’à Marduk. Des riffs atmosphériques rejoignent une rythmique puissante et imposante, qui ne s’arrête jamais pendant que C. et E. hurlent à l’unisson. Leur litanie continue sur "Förlorad", un titre qui fait honneur à la veine empruntée par les Suédois. Cependant, cette composition comporte plus de parties instrumentales, ainsi que plus de passages atmosphériques. Surtout ce break planant juste après la moitié du titre, qui vous fera faire des moulinets avec votre nuque sans que vous ne vous en rendiez compte. Si vous comptiez sur "Existensens Skugga" pour vous reposer, alors vous n’aurez que quelques secondes. En effet, ce morceau repartira aussi vite qu’il lui est permis, et enverra un blast massif qui dévaste tout sur son passage. Les saccades du break qui empruntent au death metal lui permettent de redémarrer de plus belle, avec à nouveau une rythmique impitoyable qui possède le pouvoir d’inciter quiconque l’écoute au headbang.

"Legion" est une autre démonstration parfaite de l’association entre une rythmique implacable et une mélodicité exacerbée, le tout avec une voix qui mène toute la composition à la baguette, avec quelques passages doublés de choeurs pour un effet grandiose. Sur "Martyrium", le groupe se montre plus incisif dans la composition, renforçant grandement le rôle des harmoniques, que ce soit dans les passages rapides et puissants, où dans les riffs atmosphériques, mais cette impression changera avec la violente "Deceptis". Le blast beat est mis en avant alors que les autres instruments sont relégués au seconde plan pour instaurer une ambiance pendant que les frappes de O. envahissent l’air telles des rafales d’armes à feu.

On revient sur un aspect plus contemplatif et mystique avec "Evigt Mörker", une composition qui joue sur des riffs sombres et à la violence suggérée, mais grandement endiguée par des guitares qui nous mènent lentement à travers l’univers que le groupe instaure depuis le début. Sur "Terra Mater", la rythmique se durcit un peu plus, ainsi que les hurlements de C. et E. , qui se mêlent parfaitement et se complètent jusqu’à atteindre une alchimie totale en quasi-permanence, l’une ne se distinguant presque plus de l’autre. Le dernier titre, "Avslut", est également le plus long de l’album. Il joue sur une rythmique imposante, mais bardée d’harmoniques et d’envolées de guitare lead pour atteindre une voix qui ne se lâche pas encore tout à fait. Au fur et à mesure que les ténèbres envahissent l’esprit de l’auditeur, le faisant lâcher prise sur ce qui l’entoure, le chant devient plus insistant. Les riffs laissent également plus de place à la basse, tout en continuant de matraquer inlassablement l’univers du groupe déjà torturé grâce à la double pédale. Le dernier riff s’éteint alors progressivement dans l’obscurité et le silence alors que le groupe considère avoir atteint son objectif.

Si l’artwork laissait présager une musique sombre au possible, j’étais loin de m’imaginer que l’univers d’Avslut était aussi prenant. Cette plongée au coeur même des ténèbres est une expérience très plaisante, et je me réjouis que ce soit le label français Osmose Productions qui ait pu signer le groupe. J’espère cependant qu’ils ne tarderont pas trop à faire tourner le groupe dans nos contrées, car il me tarde de pouvoir savourer ces titres en live.


Matthieu
Février 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/1008avslut1008